L'ASSE, qui n'avait pas conservé Morgan Guilavogui au terme de son unique saison verte (2013-2014) ponctuée par seulement 4 apparitions en U17, a tenté en vain de faire revenir le petit frère de Josuha l'été 2020 puis l'été 2022. Jouant cette saison en L1 et en Ligue des Champions pendant que les Verts s'apprêtent à recevoir Dunkerque en L2, l'attaquant de 25 ans s'est confié aujourd'hui dans Var-Matin. Extraits.

"Mon grand frère Josuha m’a en partie inspiré dans mon parcours de footballeur. Mais c’est notre papa qui est au départ de tout ça: c’est de lui que vient notre passion du foot. Il a joué à l’Usam, comme Josuha et moi, et à Saint-Cyr. Josuha m’a "guidé" : j’ai joué à l’Usam et au Sporting comme lui et je suis passé par le centre de formation de l’AS Saint-Etienne comme lui.

Je n’ai pas été conservé par les Verts. Même si ça dépend aussi de l’équipe dans laquelle vous jouez, c’est plus difficile de se faire une place en tant qu’attaquant. C’est un profil très recherché et, si vous manquez d’efficacité, vous êtes rapidement remplacé... On vous laisse plus de temps à un autre poste.

Chaque joueur est différent, mais je pense que c’était le mieux pour moi de progresser palier par palier. Je sais que je suis un privilégié d’avoir intégré l’élite et, pour bien connaître la difficulté du monde amateur, je n’ai pas envie d’y retourner !

Mon adaptation à Lens est en plutôt réussie même si je ne compte pour le moment qu’un match dans le onze de départ. Je suis content d’avoir marqué contre le PSG, mais mon but n’a pas rapporté de points... J’apprécie plus d’avoir marqué face à Toulouse car il apporte la victoire et j’espère que ce but a lancé notre saison.

Dans le jeu, ce que nous faisons est très cohérent. Par exemple, devant Metz, nous dominons mais nous commettons une erreur, nous prenons un but, nos adversaires ne font plus que défendre et nous perdons... Le foot est cruel parfois. Je n’ai pas forcément d’explication mais l’équipe a quand même perdu son capitaine et son buteur : il y a quelque chose à recréer et, des fois, ça prend un peu de temps.

En toute humilité, je savais très bien que je ne serais pas appelé en équipe de France. En venant du monde amateur, ce n’était pas dans mes projets: cela aurait été de la folie ! Je n’ai jamais été contacté par l’équipe de France alors que la sélection de Guinée a commencé à me suivre à partir du moment où j’ai joué en N2 avec le Sporting. Pour finalement m’appeler en 2021. Et je suis très content de jouer pour le pays de mon père, d’avoir découvert une autre culture.

Je n’ai pas de limite, j’espère aller le plus loin possible. Mais, en club, je ne peux pas faire mieux que la Ligue des champions ! Avec la Guinée, j’espère que nous ferons un beau parcours à la CAN qui aura lieu du 13 janvier au 11 février 2024. Nous avons un groupe de qualité et, sur un tournoi, tout peut arriver alors, pourquoi pas nous?

C’est compliqué voire impossible de revenir à Toulon en pleine saison... Je n’ai pas beaucoup de coupures et ce ne serait pas très pro de revenir sur deux-trois jours. Mais je garde toujours un oeil sur le Sporting ! J’espère que Toulon va monter : sa place est en National, a minima, et mon cœur dit même en L1. Mais, on sait que le foot est très compliqué : il y a des grands clubs comme Bordeaux ou Saint-Etienne qui sont en L2... au même niveau qu’une "petite" ville comme Concarneau !"