Sainté attristé

04/02/2022
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Le Parisien sort un article sur le ressenti des stéphanois au vu de la saison des Verts. Extraits :

"Il n’est pas exagéré de dire qu’une chute des Verts en Ligue 2 serait le déclassement de trop pour une ville qui sait trop la brûlure de ce mot. Dans les années 1970, la cité stéphanoise était l’une des places fortes du pays : là où les ouvriers trouvaient du travail dans le cycle et l’armurerie et où le charbon n’était pas encore sur le déclin. On y portait la gueule noire ou le col-bleu avec fierté.

Voir s’ébrouer encore le vieux chaudron de Geoffroy-Guichard les soirs de matchs de Ligue 1 est la preuve que tout ne se délocalise pas. Il faut être de Saint-Étienne pour comprendre ce que le foot a encore de trait d’union ici. Une couture au fil vert reliant les mémoires parfois grises. Entre les générations comme entre les époques. Depuis des années, la ville s’était pourtant faite à l’idée que son club ne serait plus jamais le sommet du football. Mais elle ne l’imaginait pas à peine plus haut qu’un terril.

L’ASSE, pas assez glamour pour attirer un milliardaire ou un État, mais riche de son attractivité populaire, songeait pourtant à un destin de seconde lame. Qui, sur un malentendu ou un coup de chance, pouvait ramasser une Coupe de la Ligue, comme en 2013, et se dire que finalement, la nostalgie avait laissé de beaux enfants.

Partout l’ASSE lasse et attriste. Certains ne veulent même pas évoquer le sujet, devenu électrique, comme le maire, Gaël Perdriau. Mais, place Jean-Jaurès, au restaurant Les Poteaux carrés, évocateur de la finale de la Coupe d’Europe 1976 perdue face au Bayern, les langues sont déliées. « Je croise tellement de gens tristes, explique Éric, le responsable de clientèle. Même des supporters adverses me disent qu’ils ne veulent pas qu’on descende. Toute cette histoire met une mauvaise ambiance dans la ville. Ce club, c’est notre identité. J’ai travaillé dans beaucoup de pays. À chaque fois que j’explique que je viens de Saint-Étienne, tout le monde me relie au foot. »

Ceux qui ont vécu de l’intérieur les plus belles fièvres vertes le savent. Comme Patrick Revelli, arrivé à Saint-Étienne à 17 ans. « Exceptée ma fin de carrière à Sochaux ou dans le sud de la France, j’ai toujours voulu vivre ici, lâche l’ex-ailier droit. Cette ville, quand on la connaît, on l’aime. » Aujourd’hui, Patrick Revelli vit près du cours Fauriel, où le Tour de France s’est souvent posé les jours d’arrivée dans le Forez. Dès qu’il sort, on ne lui parle que d’une seule chose : « Les Verts, les Verts, les Verts. Quand l’ASSE tousse, toute la ville est malade. Il y a une telle inquiétude. Pour moi, les deux grands responsables sont Romeyer et Caïazzo. Ils doivent passer la main le plus vite possible. »

Un vieil homme a aussi tenu à nous rencontrer en fixant le lieu du rendez-vous : place de l’Hôtel de ville, au bar Le Glasgow, baptisé en hommage au lieu de la finale de 1976, et où les anciens Verts fêtaient leurs titres de champion. Son patronyme est célèbre ici. Il s’appelle Gérard Rocher. C’est le fils de Roger Rocher, l’emblématique président des vertes années. Il avoue son angoisse. « Je ne vois pas comment on peut s’en sortir. L’équipe est tellement faible. Je n’ose même plus parler des Verts quand je me promène en ville. Si on descend, ce sera la catastrophe. »

Pour Gérard Rocher, le plus dur à accepter, ce sont les manifestations de colère de certains supporters. « Je ne comprends pas ce genre d’attitude, lance-t-il. En revanche, je suis sûr d’une chose : mon père, s’il était encore aux commandes du club, n’aurait jamais accepté de voir ces gens-là prendre le club en otage. Ce ne sont pas eux les patrons. Parfois, je regarde le classement et cela me donne envie de pleurer. »

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