Marri à tout prix

27/06/2021
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La Pravda du jour met aujourd'hui à l'honneur La Passion selon Saint-Etienne (éditions En Exergue), joli récit de Christophe Verneyre (alias Parasar sur Poteaux Carrés).

Marri à tout prix

Y a-t-il, a priori, meilleur destin que naître à Saint-Étienne en 1971 dans une famille dingue de foot ? Un sixième titre de champion et une troisième Coupe de France, un an auparavant, viennent d'installer l'ASSE comme le plus grand club de l'Hexagone, et le retentissant exploit réalisé en 1969, en 16es de finale de la Coupe d'Europe des clubs champions face au Bayern (0-2 ; 3-0) préfigure une nouvelle décennie excitante. Du reste, les Verts sous l'ère Verneyre vont remporter quatre nouveaux titres et trois Coupes, non sans faire vibrer le pays tout entier avec ses épopées continentales, la plus emblématique la menant à la finale de C1 1976. Las, si l'auteur est vivant, il n'en est pas conscient.

Et par malheur, il date précisément le début de sa passion au 15 mai 1982, jour de la finale de la Coupe de France face au PSG, club neuf au palmarès vierge qui, à la faveur d'une égalisation au bout de la prolongation (par l'ancien Vert Rocheteau, évidemment), arrache le trophée aux Stéphanois (2-2, 6 tab à 5). Puis Platini s'en va, puis les autres aussi après une sombre affaire de caisse noire qui aboutira à la relégation en D2 en 1984. « Nous étions les plus forts. [...] Nous étions devenus minables, sportivement et moralement. Mauvais et tricheurs. » Sainté avait mangé son pain blanc et le jeune supporter n'en avait pas eu une miette.

« C'est ça qu'est triste », dirait Bourvil, mais c'est surtout ça qu'est beau. Car ni la disette ni les déménagements - dont un, misère, à Lyon - n'ont eu raison de l'amour pour son club de Christophe Verneyre qui, à l'aube de la cinquantaine, s'est lancé dans un récit autobiographique qui résonnera chez beaucoup mais ne raisonnera personne. Car « y a d'la haine aussi », pour reprendre les Rita Mitsouko qui introduisent le chapitre (tous s'ouvrent sur des paroles de chansons françaises) sur les ennemis, ou plus précisément « les vilains ». Cette haine est gratuite, parfois, et l'alternance entre les prises de hauteur et les moments de pure mauvaise foi peuvent dérouter.

C'est de bonne guerre, même si on peut se demander si tous les combats méritent d'être menés au regard des victimes collatérales, tels les anciens Lyonnais Gourcuff et Briand, à peu près aussi bien traités pour avoir offert une victoire à l'OL que s'ils s'étaient lancés dans le terrorisme. C'est le défaut - avec la distribution des bons et mauvais points du supportérisme - d'un livre par ailleurs attachant mais surtout très bien écrit, grâce notamment à tout un tas de formules incisives et poétiques. L'oeuvre d'un homme au destin contrarié mais qui n'échangerait pas le but de Damien Bridonneau face à Châteauroux en 2004 contre une finale de Ligue des champions, et dont le pessimisme, de culture plus que de nature, lui a permis d'apprécier chacun des bonheurs simples que ratent peut-être les suiveurs des grosses écuries. D'ailleurs, Christophe Verneyre en fait serment : « Si la victoire était garantie, je n'irais plus. »

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