Victor Lobry s'est confié au podcast "Dessous de Verts"

"J'étais en fin de contrat et je sortais de deux saisons pleines avec Pau. J'étais convoité l'été passé mais quand Sainté est arrivé, ça s'est fait vite. Loïc m'a contacté un jeudi, et je suis arrivé le mardi suivant ! On s'est vite mis d'accord. On savait que ça n'allait pas être simple cette saison, avec la relégation, le changement de coach, de joueurs ... Ce sont des défis qui fait qu'on grandit. Un an ici, ça vaut 3-4 ans ailleurs ! Le coach Tholot de Pau m'a encouragé à venir ici. Quand j'ai dit que je signais ici, on me disait limite que c'était la pire ville du monde (rires). Pourtant, j'ai vécu à Limoges ! Et en fait, il y a plein de choses à faire, plein de balades à faire.

Pendant 3-4 ans après ma formation à Reims, j'ai beaucoup changé de club, presque tous les ans. C'est pas marrant de changer tout le temps mais j'ai appris beaucoup aussi. Quand j'ai quitté Reims pour Limoges, ça a été un changement total. J'ai quitté un vestiaire jeune où j'étais le plus vieux avec mes 22 ans, et dans ce club qui montait de N3 à N2, j'étais le plus jeune. Ca m'a fait grandir et j'ai vécu de belles aventures, même si je ne le souhaite pas aux petits jeunes du centre de formation. C'est vrai que ce n'est pas toujours simple pour la famille de bouger autant.

Quand j'étais plus jeune, j'étais plus petit que les autres, alors j'ai développé le cardio pour courir plus longtemps que les autres, parce que je n'étais pas celui qui courais le plus vite ! Toute ma famille joue au foot. Mon père entraîne. Donc j'ai vite trouvé ma passion (rires). Il était un peu exigeant avec moi qu'avec les autres, mais ça met une bonne pression. Bon, parfois, ma mère nous trouvait dans une pièce séparée le samedi en rentrant du match, elle pouvait deviner le résultat (rires). On continue à debrieffer ensemble mes matchs, il est devenu plus juste avec le temps (rires). Mais il me dit sincèrement ce qu'il pense.

Quand je suis arrivé au centre, ça n'a pas été simple. J'avais 13 ans. La première année notamment, c'était dur parce que je n'aimais pas trop quitter la maison. Mais la seconde c'était mieux. Mais aujourd'hui, les jeunes savent à quoi s'attendre quand tu rentres au centre. On est beaucoup informés, on voit même des matchs de U17 à la TV, à mon époque ça n'existait pas. Je n'ai pas été retenu après le centre à Reims, j'ai rebondi à Limoges mais j'ai eu un contrecoup la saison d'après. A l'époque, c'est David Guion qui était au centre à Reims et qui m'avait dit que je n'allais pas être retenu, j'avais 22 ans. J'ai fait des tests dans certains clubs de National, mais ça n'a pas été concluant. J'avais d'ailleurs croisé Yvann Maçon à Dunkerque, lui avait été pris, mais pas moi. Mais Reims m'avait aidé, en me proposant ces essais à Boulogne et Dunkerque. Il n'empêche que, si tu n'as pas d'agent, ou pas le bon agent, c'est compliqué.

A Limoges, j'essayais de rester pro en m'inscrivant à la salle, en complétant les entraînements. Mais j'ai eu peur d'être oublié, je me suis forcé à être plus décisif, à mettre des passes, des buts ... parce qu'il n'y a que comme ça que tu peux rebondir dans un club pro. Je me suis donné toutes les chances. Ensuite, il y a eu Tours et Avranches, avant Pau et aujourd'hui Sainté. La Ligue 1, j'aimerais la découvrir. J'ai un parcours sinueux mais linéaire. Je progresse, je passe les niveaux. J'ai envie de vivre un truc collectif, une montée, un parcours en Coupe ... A Pau, ceux qui avaient vécu la montée en L2, on voyait que c'était un truc fort pour eux. 

J'ai encore la fraîcheur d'un jeune joueur même si je vais sur mes 28 ans ! Il faut dire que mon parcours a été compliqué, donc j'ai l'impression qu'il m'en reste plus à vivre que ce que j'ai vécu. On sait jamais, il y a de belles surprises donc si je pouvais accrocher la L1 avec Sainté, ce serait déjà super !"