Kastendeuch revient sur ses vertes années

26/05/2021
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Dans le dernier numéro de Dessous de Verts à réécouter ici, le coprésident de l'UNFP Sylvain Kastendeuch revient sur ses vertes années (1990-1993). Extraits.

"J’ai forcément un attachement particulier à Saint-Etienne car je n’ai pas fait 36 clubs. Je n’ai pas été dépaysé du tout quand j’ai quitté Metz pour Saint-Etienne. Je suis né à Hayange dans le bassin sidérurgique mosellan, avec Sollac, les grosses usines des hauts fourneaux etc. Quand je suis venu à Saint-Etienne et que j’ai vu où était implanté le stade Geoffroy-Guichard, avec la fin de cette aventure industrielle, forcément j’ai baigné un peu dans la même atmosphère. C’est peut-être aussi inconsciemment ce qui a participé au choix au-delà du fait que tout petit avec l’épopée des Verts l’ASSE était déjà mon club préféré. Mes parents n’avaient pas la télé, pour voir les matches des Verts on traversait le village pour aller chez un oncle. Tout ça reste gravé en moi. J’étais fan également de l’Ajax, Ruud Krol était mon idole.

Le président André Laurent m’a convaincu avec un très beau discours de venir à Saint-Etienne. Il vendait le renouveau des Verts, le fait que le club allait rebondir. On était quand même pas très loin des années glorieuses, une dizaine d’années s’étaient passé, ce n’était quand même pas un gouffre comme ça peut l’être maintenant.  Je suis venu pour ce challenge-là. La première année a été un peu compliquée car on a joué le maintien alors qu’on avait l’ambition de jouer les places européennes. Ça a été une année super compliquée, on s’est maintenu tant bien que mal. La deuxième année on a progressé, la troisième on a échoué de très, très peu à la fois en Coupe de France car on a perdu une demi-finale de Coupe de France à domicile et en championnat on où finit seulement quelques points derrière les places européennes.

L’engouement populaire, la notoriété du club… Il était tellement populaire partout en France qu’il ne manquait pas grand-chose pour qu’il retrouve le tout haut du tableau. Il y avait cette ambition de retrouver ce qu’on avait pu suivre de l’extérieur dans les années 70 et au début des années 80. Je ne compte que 9 sélections en équipe de France, je n’étais pas hyper doué, je n’étais pas une star du championnat. Je n’ai pas de regret à avoir. Au poste de libéro, j’étais en concurrence en équipe de France avec des joueurs beaucoup plus armés que moi physiquement. J’étais quelqu’un de plutôt léger, plutôt technique. Je manquais de densité physique pour le niveau international.

Le bilan que je dresse de mon passage est très positif. Quand André Laurent a été remplacé et que Larqué et Guichard, l’un des héritiers de Casino, ont repris le club, comme j’étais capitaine, je faisais partie de ceux qu’il fallait écarter. C’est bien dommage de n’avoir pas pu honorer ma 4e année de contrat. Ils m’ont remplacé pendant l’été. Le microcosme local se posait beaucoup sur ce choix parce qu’avec Jean-Pierre Cyprien on formait une bonne charnière, on était d’ailleurs la meilleure défense avec Christophe Deguerville et quelques autres garçons qui jouaient en défense. Avec derrière Joseph-Antoine Bell dans les buts, on avait une belle efficacité défensive.

Ce qui nous a manqué en 1992-1993, c’était quelques buts, un attaquant. Il y avait Etienne Mendy qui n’était pas dans la plénitude de ses moyens, il nous avait manqué un pouvoir offensif un peu meilleur. Cette année-là, Joseph-Antoine Bell était en concurrence avec Gaëtan Huard, qui a le record de nombre de minutes sans encaisser de but. Tout ça considéré, ça été quand même une grosse injustice, une décision politique de m’écarter, d’autant plus que Jean-Michel Larqué voulait faire venir Laurent Blanc, l’a fait venir alors que jusque-là il jouait milieu de terrain à Montpellier. Il venait de se reconvertir comme libéro.

Pour marquer son arrivée, Larqué voulait recruter Laurent Blanc au même poste que le mien. Il a fait un choix. C’est un peu dommage car on était vraiment tout près. D’ailleurs la demi-finale de Coupe de France qu’on perd à domicile contre Nantes, c’est ce match-là qui a fait basculer le destin d’André Laurent et le mien du coup. Cet échec a donné du grain à moudre à nos opposants et à ceux qui voulaient reprendre le club. Je ne suis pas parti tout de suite car il me fallait trouver un club.  Il y avait une forme de pression dans l’entourage et d’incompréhension par rapport à ma situation. On aurait pu faire un axe avec Laurent Blanc, Cyprien et moi, ça aurait été pas mal. Mais Larqué voulait se débarrasser de moi car j’incarnais beaucoup le projet d’André Laurent.

J’avais une affinité particulière avec Lubomir Moravcik. Le courant est bien passé entre nous. Je garde un très bon souvenir de Lubo. Un très bon garçon, à tout point de vue. C’était u technicien hors pair mais aussi physiquement bien armé. Il était très complet. Et puis c’était une crème de garçon, qui a très vite voulu apprendre le français, qui s’est très vite intégré. C’était également un boute-en-train. De temps en temps, je le faisais qu’avec lui d’ailleurs, on se retrouvait le matin pas loin du stade pour boire un café avant l’entraînement. On refaisait le monde, on s’entendait très bien. Il y avait un gros respect entre nous. On s’est bien trouvés, à la fois au niveau de la personnalité et sportivement aussi."

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