A l'antenne de RMC, Roland Romeyer et Jean-Michel Aulas sont revenus en fin d'après-midi sur les incidents qui ont émaillé le derby. Vous avez loupé cette passe d'armes ? Pas de panique, Poteaux Carrés vous l'a retranscrite !

Roro : "Après les décisions prises au plus haut niveau de l'Etat, nous avons mis tout en œuvre pour que le derby se déroule dans les meilleures conditions.  Il y a un parcage qui est prévu pour les supporters adverses, il y a la sécurité qu'on assure pour tous les matches, y'a pas de souci. Tous les dimanches on reçoit les supporters, hier ce n'était pas le cas, c'était une première mais ce n'est pas de notre fait. C'est le fait de l'Etat. Dans le contexte d'apaisement qu'on avait mis en place, on déplore l'attitude provocatrice et préméditée de Joël Bats, qui va accrocher une écharpe de l'OL aux filets de la cage située au pied du kop sud. Pour moi, c'est un geste stupide et irresponsable, qui aurait pu avoir de graves conséquences et provoquer un important mouvement de foule. Il y a eu des provocations tout le long du match, c'était la première qui a mis le feu aux poudres. Notre service de sécurité est intervenu immédiatement pour maîtriser la situation. Je suis moi-même intervenu pour calmer les esprits."

JMA : "Concernant Joël Bats, il faut voir les choses de manière beaucoup plus affectueuse que provocatrice. Joël a simplement voulu envoyer un clin d'œil à nos supporters. Il n'y a aucune règle qui interdit de mettre dans son propre but un certain nombre de signes distinctifs. Ça aurait été très bien de la part des joueurs de Saint-Etienne si les supporters des Verts avaient été privés de derby à Gerland, ce qui sera peut-être le cas au match retour. Ce n'est pas du tout une marque de provocation, c'est une marque d'affection. Pour ceux qui suivent les matches anglais, ça arrive très souvent que par rapport à une disparition ou une absence on puisse mettre un signe distinctif d'affection, de la même manière que Rémi avait mis les chaussures Bad Gones."

Roro : "Dès qu'on parle d'un derby, tout de suite il y a Zorro qui arrive, c'est-à-dire Jean-Michel Aulas qui voit midi à sa porte. Moi je ne vois pas tout à fait pareil. Pour moi c'est de la provocation pure et simple. Il y en a eu tout au long de cette rencontre. Concernant la bousculade au retour des vestiaires, il dit qu'il a vu les images. Et bien moi je les ai vues ! J'ai vu les images grâce aux caméras de vidéosurveillance. Il y a une petite bousculade mais il n'y a eu AUCUN échange de coups. Simplement, quand le médecin de l'OL a crié devant notre pancarte où il y a écrit Ici c'est le Chaudron "on est chez nous, on est chez nous", effectivement ça a provoqué une petite bousculade. Il ne faut quand même pas exagérer ! C'est pour ça que j'ai dit à Jean-Michel : "écoute, t'as gagné, c'est bien, va dans ton vestiaire". Ca aurait été plus humble que de mettre encore de l'huile sur le feu."

JMA : "Il s'est exactement passé ce que dit Roland. Il y a eu une bousculade, une tentative d'agression du médecin qui a probablement dit des choses qui ont heurté tout le monde. Dans un derby, tout le monde est très chaud, surtout quand on le perd à domicile, ça pose évidemment un tas de problèmes, de réflexions…  Moi j'ai essayé de m'interposer avec mes modestes moyens physiques et c'est vrai que la puissance physique du gardien de Saint-Etienne n'est pas contestable."

Roro : "Il y avait tes gardes du corps Jean-Michel ! "

JMA : "Justement, la puissance de Ruffier est telle qu'il m'a envoyé valdinguer contre le mur. Ceci étant, Fabrice [Grange, entraîneur des gardiens de l'ASSE, ndp2] est venu s'excuser après pour tout le monde, je lui ai dit qu'il n'y aura pas de suite."

Roro : "Stéphane Ruffier n'a pas agressé le président de l'Olympique Lyonnais, pas du tout, faut arrêter ! Comme le dit Jean-Michel, Ruffier, s'il lui mettait une tarte, ça défoncerait le mur ! Il a touché personne ! Nous avons perdu, point à la ligne. Il faut arrêter. Les matches, y compris le derby, ça doit être la fête et pas des polémiques. Voilà, c'est tout ! "

JMA : "La décision prise par le Ministère de l'intérieur n'était pas la meilleure décision. A partir du moment où Joël Bats a accroché par affection pour ses supporters une écharpe dans ses propres buts, il n'y avait rien à redire. Là où il y avait à redire, c'est l'entrée d'un certain nombre de supporters stéphanois. Ca, c'est strictement interdit et ça pose problème car ça aurait pu dégénérer."

Roro : "Quand j'entends Jean-Michel, c'est honteux ce qu'il dit ! Ho, il faut arrêter, quoi ! Quand on vient provoquer les supporters au pied de leur tribune, vous voulez qu'ils restent statiques ? Non mais quand même, restons sérieux, quoi !"

JMA : "Il n'est pas du tout interdit d'accrocher un signe distinctif, ça se fait dans tous les stades d'Angleterre."

Roro : "Non mais oh, on ne parle pas de la même chose. Une décision a été prise au plus haut niveau de l'Etat, il ne faut pas exagérer. Ce n'était pas pour parler de…"

JMA : "Roland, j'allais revenir sur l'interprétation que j'ai de la plus haute décision de l'Etat. Il y eu deux décisions. Une de la préfecture de la Loire et une autre du ministre de l'intérieur. La décision de la préfecture de la Loire a été contestée par le Conseil d'Etat le samedi matin. Notre interprétation de la décision du Ministre, je lui ai d'ailleurs écrit, c'est qu'on a fait porter aux supporters lyonnais une responsabilité qui n'est pas la leur. Il leur a été opposé qu'il y a eu des exactions – dans les deux camps d'ailleurs – en dehors du stade. Il n'y avait donc pas de raison de prendre de manière unilatérale une décision qui privait les supporters lyonnais d'aller à Saint-Etienne. C'est pour ça qu'il y a eu ce sentiment d'injustice et cette force qui a transcendé les joueurs.  Sur le plan du droit, il n'y a pas d'interdiction d'accrocher une écharpe sur son propre but. Par contre, entrer sur le terrain et jeter pendant toute la première période des rouleaux hygiéniques sur le pauvre gardien qui venait de faire son entrée, c'est interdit !"