Quand Fabien Richard parle de Bafé et Carl
17/07/2024
Précurseur de la préparation physique individualisée des sportifs et auteur du bouquin Dans les coulisses du succès des footballeurs paru il y a un mois aux éditions Talent, Fabien Richard s'est occupé de nombreux anciens Verts comme Carl Medjani, Bafé Gomis, Yohan Cabaye, Mathieu Bodmer. Cet Ardéchois de 52 ans basé à Lamastre s'est confié à cette occasion à Onze Mondial. Extraits.
"Carl Medjani, c'était un joueur moyen, mais Carl, il l'objectivait très vite. C'était la Coupe du monde avec l'Algérie, c'était aller chercher un gros contrat avec la Turquie. C'est pour ça que ce mec-là, avec un niveau moyen, il s'est retrouvé à être un joueur plus fort. Il est allé au maximum de ce qu'il pouvait faire dans sa carrière. Je ne prends pas le joueur à ses caractéristiques physiques. C'est plus facile de faire un Sadio Mané archi-explosif, tanké comme une machine qu'un Carl Medjani à Ajaccio, au fond du trou, qui a trois kilos de trop pour moi et qui est lent. Moi, ce que j'aime, c'est l'aventure. Je suis un dingue de l'aventure.
Il faut que le but du joueur soit de travailler, de progresser, d'avoir des objectifs. Un Bafé Gomis, par exemple quand il sort de Lyon, je n'avais jamais vu quelqu'un d’aussi faible physiquement. Normal, il en grattait pas une. Et Bafé, on le sauve. Bafé, il le dit tout le temps. Pourquoi je l'ai pas commencé avant ? Parce que Bafé a compris que le travail lui permettrait d'aller chercher des salaires de dingue. Et c’est ce qui s'est passé. Il partait en Arabie Saoudite, en Turquie. Le mec, il avait trouvé son marché. Très intelligent, Bafé. Très, très intelligent. Il avait compris que le travail lui permettrait de gagner beaucoup plus.
Maintenant, les clubs ne font plus la chasse aux préparateurs physiques, même si malheureusement, le nouveau danger c'est tous les préparateurs physiques Instagram. Yohan Cabaye le dit, il le voit au quotidien en étant directeur du centre de formation du PSG, Là, c'est dangereux. Il y en a beaucoup qui ne sont pas formés. C'est déplorable. Ça, c'est dangereux. Les mecs pas formés, c'est dangereux. Après, les préparateurs physiques qui ont fait un vrai cursus et qui sont indépendants. Non, ça c'est le bonheur. Moi, je dirais même mieux, plus de joueurs en ont, mieux c'est. C'est top pour eux, puisque les mecs bossent."

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