Nous vous l'avions récemment annoncé : Mickaël Dumas, ancien entraîneur des gardiens de l'ASSE, quitte Guingamp cet été, pour Rennes. Une ascension dans sa carrière assurément. Il explique pour Poteaux Carrés le quotidien de son travail, son plaisir et sa motivation ainsi que l'exigence élevée qu'il va affronter. 

Ce passage à Rennes est pour toi une promotion ?
C’est une très belle aventure qui va commencer dans un très bon club formateur qui est sur une belle dynamique en L1. C’est Rennes qui m’a démarché, c’est une certaine reconnaissance pour moi et pour ce que j’ai fait.

Tes missions seront-elles les mêmes qu’à Guingamp ?
Oui, tout à fait. Ma mission sera d’accompagner et de former les jeunes gardiens du centre de formation. Nous serons deux sur cette mission.

Comment le club de Guingamp a-t-il vécu ton départ ?
J’ai gardé vraiment de bonnes relations avec tout le monde. Au départ, l’idée était de continuer avec Guingamp. C’était une satisfaction réciproque de travailler ensemble. Mais voilà, ce sont les opportunités du foot qui parfois décident de ton parcours. D’ailleurs le club a très bien réagi et je voudrais le remercier. Moi, je n’ai regardé que le choix sportif de rejoindre un très bon club formateur de Ligue 1, qui plus est sur une bonne dynamique. Le club de Guingamp l’a parfaitement compris.

Contractuellement, quelle était ta situation à Guingamp ?
J’étais en fin de contrat. J’avais resigné pour deux ans et ces deux ans arrivaient à leur terme.

A l’ASSE, tu faisais de l’analyse video. Cela a-t-il fait partie de tes missions à Guingamp et en feras-tu à Rennes ?
A Saint-Etienne, en fait, je faisais de l’analyse video pour les groupes des coaches. A Guingamp, je faisais de l’analyse video spécifique aux gardiens de but. Ce devrait être le cas également à Rennes. Je travaille sur des montages individuels pour chaque gardien.

Au niveau des formations, outre les formations institutionnelles de la Fédération, te ménages-tu des formations personnelles, de l’auto-formation pour toujours t’améliorer ?
Oui, c’est ça. Je suis constamment dans l’ouverture d’esprit, dans la recherche pour essayer de proposer des exercices nouveaux à mes gardiens. J’ai eu la chance, cette année, de participer à un séminaire fédéral durant lequel on m’a demandé de faire une intervention. C’était très intéressant et très formateur. Moi, aujourd’hui, j’ai prévu de passer mon dernier diplôme pour parfaire ma formation. Il y a aussi tous les stages que l’on peut faire au quotidien, toujours dans le but de la recherche d’amélioration. Il faut constamment être attentif à ce qui se fait en France ou à l’étranger pour optimiser le développement du gardien de but.

Au quotidien, comment se passe ton travail ? Participes-tu à l’entraînement de chaque groupe du centre de formation ou bien réunis-tu tes gardiens pour des spécifiques ?
Il y a ces deux façons de travailler. Dans une semaine type, il y a une ou deux séances où je n’interviens que sur les gardiens, on travaille l’aspect spécifique de ce poste. Mais on a, de plus en plus, un rôle auprès des gardiens dans l’entraînement de leur groupe. On leur propose un échauffement particulier et ensuite on les accompagne durant l’entraînement du groupe. En plus d’être l’entraîneur des gardiens, on devient un adjoint du coach en charge du groupe avec des missions bien particulières. Par exemple, à Guingamp, j’étais en charge des coups de pied arrêtés pour le centre de formation. J’ai travaillé également sur les sorties de balle. J’ai eu la chance d’animer ces spécificités. On travaille en harmonie avec le coach du groupe. On doit aussi être force de proposition à nos dirigeants, à nos coaches pour essayer d’apporter notre touche, notamment sur tout ce qui concerne la relation du gardien avec son collectif. Il ne faut pas oublier l’optimisation de la performance du gardien avec en corollaire la relation avec les préparateurs physiques, la préparatrice mentale. Cette préparation individuelle est très importante, mais elle doit s’inscrire dans aspect global qui inclut évidemment la scolarité.

Quelle est selon toi, même si tu n’as pas encore commencé à Rennes, la différence entre la L1 et la L2 ?
L’avantage c’est que je connais le club puisque Rennes n’est qu’à une heure de Guingamp. Cela a fait partie de mon choix, de connaître les hommes en place qui m’ont manifesté de l’intérêt et la volonté que je les rejoigne. Je connais bien les entraîneurs des gardiens déjà en poste. Je sais où je mets les pieds. Bien entendu, je sais que je vais dans un club où l’exigence est importante, mais cette exigence importante, je l’ai déjà connue à Sainté durant lesquels j’avais en charge les gardiens du Centre de Formation. Je vais me retrouver dans un rôle que je connais très bien. Mais attention, cette exigence est déjà très importante en L2.

Je voudrais insister sur le fait que j’ai vécu cinq belles années à Guingamp. J’ai travaillé avec de magnifiques personnes, notamment Ronald THOMAS ( l’entraineur des gardiens des pros ) J’aborde cette nouvelle mission avec toujours autant d’enthousiasme et de dynamisme pour m’occuper des jeunes gardiens. Quand on fait un métier de passion, comme le nôtre, on ne peut qu’être heureux ! Faire de sa passion un travail, c’est extraordinaire. Mais se lever chaque matin pour aller faire ce que je fais ce n’est que du bonheur !

Merci à Mickaël pour sa disponibilité et sa collaboration