Romain Revelli s'est révélé
16/02/2022
Romain Revelli a replongé pour Dessous de Verts dans ses vertes années. L'actuel entraîneur de Dunkerque (avant-dernier de L2) évoque notamment son passage de la formation au monde pro et ses relations avec Christophe Galtier. Extraits.
"Quand j’étais joueur, j’étais souvent capitaine. Ça me plaisait, plus que ma performance. Ma carrière de joueur s’est arrêtée au niveau National, National 2. J’ai fait de très belles choses quand je jouais dans les équipes de jeunes de l’ASSE. J’ai eu des sélections en équipe de France, j’ai joué la Gambardella, des poules finales du championnat de France. J’ai joué avec des très grands joueurs : Jérémie Janot, Willy Sagnol, Adel Chedli. J’étais un bon espoir, un joueur de bon niveau mais pas de très haut niveau. J’ai beaucoup joué avec la réserve, je me suis entraîné avec les pros.
Je porte un nom très connu mais je n’ai pas de lien de parenté avec Hervé et Patrick Revelli. Je suis fier de mon nom, de mes origines, et d’avoir le même nom que deux grands joueurs français de Saint-Etienne, que je connais en plus, Patrick plus qu’Hervé. Ce qui n’était pas évident, c’est qu’on m’a posé des millions de fois la question, est-ce que je suis de leur famille. J’étais capitaine des U17, de la réserve. Parfois ça avait un côté un peu pesant.
J’étais stagiaire pro mais je ne jouais pas avec les pros, je faisais des bancs de touche ou des matches amicaux. Il me manquait quelque chose et je sentais que pour les gens je n’étais pas du niveau des deux frères. Revelli, c’est un nom qui n’est pas courant en plus ! À Dunkerque, j’ai actuellement un attaquant qui s’appelle Kévin Rocheteau. Je l’avais déjà à Cholet. Lui m’a fait le même retour, c’est incroyable le nombre de fois qu’on lui demande s’il est de la famille de Dominique.
Je suis revenu à l’ASSE en 2007, j’ai entraîné pendant 4 ans les U17. J’étais plutôt destiné, le président me le disait souvent, à être le futur directeur du centre. C’est pour ça qu’il voulait que je passe mon formateur. J’étais un petit de Roland aussi. Jamais je n’aurais faire ce que j’ai fait avec les pros. C’est Christophe Galtier qui m’a donné une chance énorme, qui m’a tendu la main. On s’est connu à travers le club, il m’a vu travailler. Humainement on aimait discuter de foot.
Je pensais avoir cette vocation à diriger mais plutôt un centre de formation, de belles équipes de jeunes. Mon objectif suprême à Saint-Etienne, ç’aurait été d’avoir la réserve par exemple. Mais j’ai goûté aux pros, à quelque chose de complètement différent, je ne m’attendais pas à ça. C’est un autre monde, complètement, un autre football. Ça m’a fait progresser au point de me dire « reste encore en haut, tente ta chance. »
En U17 nationaux ça jouait déjà assez vite mais quand j’ai vu adjoint des pros à quelle vitesse ça joue en Ligue 1… Quand t’es sur le banc de touche et que tu vois les impacts, les prises de balle. Quand t’aimes le foot, tu te dis « c’est là qu’il faut rester ! » Plus ça va vite, plus c’est un kif. Préparer et vivre un match, résoudre tel problème de jeu, gérer la pression… C’est tout ce que je voulais, c’était une révélation. En fait c’était mon milieu, ça ! C’est là-dedans que j’aurais dû être.
Tout ça, c’est grâce à Christophe. Quand je l’ai connu, il était avec Alain Perrin. À l’époque Christophe fumait sa cigarette en sortant de l’entrainement. Il s’arrêtait sur mon terrain, à côté de celui des pros. J’étais dans une grosse saison, c’est l’année où on a fait les poules finales avec Kurt Zouma, Jérémy Vachoux, etc. Je me souviens qu’on était venu jouer un match déterminant à Marseille, il était venu nous parler. Christophe regardait mes séances. Comme j’aimais créer des exercices, il y a surement beaucoup de choses qui lui plaisaient dans mon animation.
Quand j’ai rejoint son staff, j’étais plus jeune que certains joueurs. Il a fallu que je construise ma légitimité. Christophe m’avait prévenu. Il m’a dit « comment tu vas faire au bout de deux mois quand tu vas devoir rentrer dans un joueur qui a été acheté 4 ou 5 millions d’euros ou qui a déjà la trentaine alors que tu débarques de ton poste d’entraîneur des U17. Christophe m’a prévenu, j’ai été testé. Moi je suis me révélé là-dedans. Je n’avais pas de crainte par rapport à ça, j’étais assez à l’aise avec les joueurs.
Rapidement, les joueurs ont vu que j’étais authentique et je pense que j’ai apporté comme Christophe une expertise, une méthodologie technique et tactique. Christophe et moi, on se complétait. Après deux ou trois mois de découverte, rapidement je me suis bien senti et lui me sentait bien. J’ai vécu un rêve pendant ses 9 ans à Saint-Etienne, de 2007 à 2016. Je me suis régalé au centre de formation comme avec les pros.
Au centre, on avait des caractères différents mais on avait faim. Il y avait Gilles Rodriguez, Abdel Bouhazama, Jean-Philippe Primard, Alain Blachon. On passait nos journées et nos soirées au club, ça parlait football. On redéveloppait le centre de formation. Après j’ai eu la chance de monter avec les joueurs, les Guilavogui, Ghoulam, Zouma… J’ai eu la chance d’embrayer, d’être en harmonie avec le président, avec le staff, avec Christophe.
Les résultats nous grandissaient aussi, on avait très faim. On est arrivé 7e, puis 5e, on découvrait la Coupe d’Europe. On s’est fait éliminer mais la saison d’après on faisait les poules. On battait des records. Je me souviens qu’une année à Noël on avait déjà franchi la barre des 30 points. Je ne me suis pas assez rendu compte de la chance qu’on avait mais c’était le fruit de notre travail à tous. Le médical avec Tarak Bouzaabia, les collègues… On était tous dans la même dynamique. La stabilité, les bons résultats, c’était super ! C’était une très belle période de ma vie.
J’ai travaillé cinq ans dans le staff de Christophe, on avait tous un peu pris de l’importance. J’étais très proche de Christophe humainement, en dehors. Si je partais en vacances dans le Sud, il fallait que je m’arrête chez Christophe. On était proches. On l’est toujours mais là c’était vraiment fusionnel. Le club grandissait, Christophe aussi et il y avait beaucoup de monde autour de lui. Moi je grandissais aussi, la parole de l’adjoint était parfois moins écoutée. Le staff grossissait, tout le monde avait des envies.
À un moment, je pense que c’est venu de moi, je me suis un peu fermé sur les deux ou trois derniers mois de la saison. Il y avait des choses bénignes que je ne peux pas trop expliquer, des choix d’entraînements, des choix de joueurs. On s’est un peu tendu avec Christophe, on s’est un peu fermé, il y a eu un manque de communication. Et au final à la fin de saison ça a un peu pété lors d’une réunion. « Si t’es pas content t’as qu’à partir. » « OK si c’est comme ça… » Lui c’était le coach, c’était à moi de partir. Moi aussi je grandissais, peut-être que je prenais plus de caractère.
J’ai reconnu mes torts, j’ai revu Christophe il y a deux ou trois ans à Lille, il a reconnu ses torts avec moi. Il m’a dit « Romain, c’est dommage, même moi j’ai déconné. » On est un peu tête dure, on a des égos. Moi je suis parti sur ma route un peu tout seul, c’était un peu la fin d’une histoire. Les belles histoires ont toujours une fin, comme avec une femme parfois. Il y a eu deux ou trois ans où on ne s’est pas trop parlé avec Christophe, mais depuis on se revoit, on s’envoie des messages. On est très content de parler de foot. Il m’avait invité à Lille. On s’appelle pour les bons vœux, je l’ai félicité quand il a été champion. C’est bien comme ça finalement !"

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