La Pravda a publié ce soir un énième article sur la vente de l'ASSE. Extraits.

"Bernard Caïazzo et Roland Romeyer semblent décidés à s'en aller. Les deux coactionnaires majoritaires de l'ASSE n'ont d'ailleurs guère plus le choix. LASSE est dimensionnée pour la L1, pas pour la L2, où elle perd de 15 à 20 M€ par an. Si la vente de joueurs (Denis Bouanga, Lucas Gourna-Douath, Mahdi Camara...), les plus-values touchées à la revente de certains (comme Wesley Fofana) et les 16,5 M€ perçus via CVC, la société commerciale de la LFP, ont amorti le crash financier de la relégation, cela ne sera plus le cas, à compter de juillet 2024.

La pauvreté de son actif joueurs ne l'aidera plus à combler son déficit structurel. Tandis que Romeyer ne pourra pas payer, Caïazzo ne voudra pas. Il ne l'a jamais fait. Sauf quand il a acheté le club, pour 3 M€, en 2004. Il y a quatre ans, au moment où les droits télés venaient de se renégocier au plus haut, Caïazzo rêvait de vendre l'ASSE au moins au même prix que l'OGC Nice, acheté pour 100 M€ par le groupe pétrochimique britannique Ineos, le 28 août 2019. La donne a changé depuis. Le montant espéré se situe entre 20 et 25 M€, en L2 ; 40 à 45 M€, en L1.

Sachant que le fonds américain RedBird Capital Partners a racheté 85 % des parts sociales du Toulouse FC, alors en L2, pour 11 M€, le 20 juillet 2020, la valeur réelle de l'ASSE, en L2, se situerait entre 10 et 15 M€. À cette somme, le repreneur devra ajouter entre 30 et 40 M€ pour parer au déficit de fonctionnement et garder une équipe compétitive. Un bonus en faveur des vendeurs devrait également être inclus, en cas de remontée en L1.

Les copropriétaires souhaitent boucler la vente pour l'ouverture du mercato d'hiver, le 1er janvier. Ceci, afin de renforcer une équipe revenue dans le top 5 de la L2 après plus d'un an d'errance, et assurer ainsi le retour en L1. Il s'agit du scénario idéal. Mais le timing apparait très serré. De son côté, Romeyer dispose d'une date butoir un peu plus éloignée. L'État vient de lui rétrocéder pour 2,2 M€ les parts sociales d'Adao Carvalho, avec lequel il s'était associé pour racheter un peu moins de la moitié du club à Caïazzo, via la société Croissance Foot.

Après avoir été un farouche opposant à la multipropriété des clubs, Romeyer se serait fait une raison. Notamment, parce qu'il ne croirait pas à un projet, qui s'appellerait « Panthère noire », porté par Paulo Tavares. Après avoir tenté de racheter Valenciennes (L2) en 2019 via III Sports Invest, société suisse représentée par l'ancien ministre Éric Besson, l'agent portugais aurait chargé un Marseillais de 44 ans de monter un tour de table avec les industriels de la région en leur demandant un ticket d'entrée de 500 000 €.

La greffe ne prenant pas, la piste d'un repreneur déniché à l'étranger par KPMG semble plus crédible. Le cabinet d'audit et de conseil, chargé de la vente de l'ASSE, n'a, lui aussi, plus de temps à perdre. Son mandat se termine le 31 décembre."