Neyou ne pourra jamais cracher sur Sainté
24/10/2023
Etincelant vendredi dernier lors du match au sommet de la L2 espagnole qui a permis à son club Leganés de détrôner l'Espanyol Barcelone, Yvan Neyou revient sur ses vertes années dans un entretien accordé à Foot Mercato. Extraits.
"Quand je suis sorti de Laval, on m’a mis l’étiquette du mec qui foutait la merde dans un groupe. J’avais 20 ans et je ne sais vraiment pas d’où est sortie cette réputation mais c’était quelque chose qui se disait à ce moment-là. Un club de Ligue 2 voulait me recruter et certaines personnes à Laval sont allés parler aux représentants de ce club pour leur dire "oui, attention, mais lui dans un vestiaire c’est un mec qui sème un peu la zizanie etc". Le problème, c’est que j’ai entendu ça une fois, deux fois, trois fois. Et je l’ai entendu par la suite de ma carrière en France.
Le coach Puel n’a jamais voulu entendre parler de mon passé. Le coach ne m’a même pas parlé. Il m’a mis sur le terrain en me disant ce qu’il attendait de moi et c’était en route. Je voulais juste jouer au foot. En dehors des terrains, je n’ai jamais eu de problèmes avec des coéquipiers ou avec qui que ce soit. C’est pourquoi, après Laval, je me suis dit qu’il était temps d’aller jouer dans un endroit où on me connaît pas et où on me jugera pour mes qualités footballistiques. Et on ne m’a jamais rien reproché au Portugal, ni aujourd’hui en Espagne. Au contraire, ici, on dit même de moi que je suis fédérateur dans un groupe. À Saint-Étienne aussi, on ne m’a jamais reproché quoi que ce soit qui allait en ce sens. J’étais même vice-capitaine chez les Verts.
Après cette belle saison 2020-2021, on revient lors de la préparation estivale. Le coach Puel me fait comprendre que peu importe l’offre qui arrive, je ne bougerais pas. Je ne le prends pas du tout du mauvais œil. J’avais envie de continuer en Ligue 1 avec ce club qui m’a tout donné. Cela ne me dérangeait pas de rester au club et je ne me suis jamais plaint. J’étais super reconnaissant et j’ai bien pris cette nouvelle. À partir du moment où il me dit ça, je me dis "ok, aucun problème, jouons". On avait une bonne relation et jusqu’à maintenant, elle ne s’est pas dégradée.
On commence la saison et j’enchaîne les titularisations. Finalement, je me blesse à la mi-novembre contre Metz et je me fais une assez grosse entorse de la cheville. Ça m’éloigne des terrains pendant un mois et demi et ça me freine sur ma lancée. C’est également durant cette période que j’ai été sélectionné pour les premières fois avec le Cameroun et comme j’enchaînais, cela m’a peut-être fragilisé un peu. Quand je reviens de blessure, c’est un nouveau coach qui est là. Pour mon premier match de retour, c’était Julien Sablé qui assurait l’intérim puis Pascal Dupraz a fini la saison.
Le match contre Nantes, il me met titulaire mais il me sort, pour je ne sais quelle raison, à la mi-temps. Je revenais de deux blessures. Je ne suis pas là pour le critiquer. Cela ne m’était jamais arrivé d’être sorti à la mi-temps avec l’ASSE alors que nous avions pourtant de formidables joueurs. Je n’ai plus jamais joué titulaire sous les ordres de Pascal Dupraz. De plus, je rate également un mois de compétition en raison de la CAN. Une CAN avec le Cameroun et au Cameroun, je ne pouvais pas refuser. C’est une expérience unique. Je rate vraiment un mois de compétition avec l’ASSE car nous sommes allés jusqu’en demi-finale avec le Cameroun et la petite finale se jouait le même jour que la finale. Quand je reviens, j’étais écarté.
Les semaines sont passées et j’ai décidé de travailler en ne lui demandant rien. Je me disais qu’il ne me donnait sûrement pas ma chance parce que je n’ai pas joué depuis longtemps ou pour me ménager. Finalement, je vois que les semaines passent et la situation n’évolue toujours pas. Je décide donc d’aller le voir pour avoir des explications. Avant la CAN, il m’avait pourtant dit qu’il compterait sur moi pour la deuxième partie de saison. Je lui ai dit que j’avais l’impression de ne plus servir à rien car on me faisait même jouer défenseur central des fois à l’entraînement.
J’ai toujours été présent pour les gars de l’équipe et je n’ai jamais eu de conflit avec quiconque dans le vestiaire des Verts. J’ai un gros caractère certes, mais je ne suis pas problématique. Je ne voulais pas aller envoyer bouler tout le monde. Surtout que vu la situation sportive du club à cette époque, je n’étais pas fou pour rajouter de l’huile sur le feu. Je lui ai alors demandé pourquoi il ne me faisait plus jouer et pourquoi ce changement de statut soudain. Je ne me prends pas pour un autre mais je voulais savoir pourquoi j’étais passé d’un titulaire à un joueur qui ne jouait vraiment plus.
Le coach m’a répondu : "bah écoute, t’es parti pendant un mois à la CAN. Pendant ce temps-là, d’autres joueurs ont bien travaillé donc je ne vois pas pourquoi je devrais te refaire jouer." J’ai compris à ce moment-là que ma saison était terminée. Si j'ai eu l’impression qu’il me reprochait alors ma participation à la CAN au Cameroun ? Je ne sais pas. Chacun se fera son idée. Il m’a juste répondu ça à ce moment-là. La relégation ? J’étais triste. Forcément, ce n’est jamais bien de faire partie d’une aventure qui se termine comme ça. Surtout, mon aventure à Saint-Étienne s’était très bien passée.
Je ne pourrai jamais cracher sur Saint-Étienne. Les supporters m’ont beaucoup trop donné pour que je crache sur ce club historique. Malgré tout ce qui a pu se passer, j’en garde de bons souvenirs. On a tendance à dire que les fans stéphanois sont trop virulents mais je ne l’ai jamais ressenti comme ça. Peut-être que ce n’est qu’avec moi que tout s’est toujours bien passé mais je pense qu’ils apprécient également les joueurs qui se battent pour leur club. Ils ont toujours été justes avec moi.
Quand je suis parti du club, j’ai mis un post pour remercier l’ASSE et énormément de supporters stéphanois m’ont laissé un mot très gentil. J’étais surpris et je ne pensais pas qu’ils avaient toujours une aussi bonne image de moi. La deuxième partie de saison a certes été catastrophique mais je ne veux accuser personne et je garderai un très bon souvenir de l’ASSE tout au long de ma vie. C’est un club que je ne remercierai jamais assez."

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