Nkounkou a charbonné à Sainté
09/04/2024
Ayant joué 33 matches cette saison toutes compétitions confondues (21 en tant que titulaire) avec Francfort (actuellement 6 en Bundesliga), Niels Nkoukou est revenu longuement sur son expérience stéphanoise dans une interview diffusée hier sur SLC TV, .
"Ma première détection c’était en U12, le recruteur de Saint-Etienne m’avait vu lors d’un tournoi. Il était venu à une séance d’entraînement à Cergy pour me voir en particulier. Ce jour-là il a vu Coco et Omar, nous trois on est parti en essai à Sainté. Arrivé à Sainté, malheureusement j’étais malade les deux premiers jours, je n’ai pas pu me montrer. J’étais malade, je n’ai rien pu faire, c’était comme un échec. Mais après, les détections ont commencé à s’enchaîner, en U13 j’ai dû faire le tour de la France mais dans aucun club ça n’est passé car à l’école ce n’était pas ça… A l’école j’ai merdé mais mon daron a été fort de fou, il m’a dit : "ton heure viendra, ce n’est pas des échecs que t’as eus, c’est l’apprentissage."
Quand j’étais à Cardiff, mon nouvel agent m’a parlé français. Il m’a dit : "frérot, tu ne joues pas, faut recommencer à zéro". Un matin je suis à Cardiff, c’est la merde et tu sais qui m’appelle ? Cafi." Mathieu Cafaro était déjà à Sainté et il me dit "frérot, depuis 2 ou 3 jours à Sainté ils ne font que parler de toi. Vas-y, viens à Sainté !" Moi je venais de me réveiller, je dis à mon gars : "Qu’est-ce que tu me racontes ? vous êtes derniers ! Déjà je suis dans un bourbier ici et tu veux m’attirer dans un autre bourbier." Je raccroche, mon agent m’appelle. "J’ai 3 projets à te proposer : Wigan, Olympiakos et..." Je l’arrête de suite et lui dis : "qu’est-ce que tu me racontes ? Tu veux m’envoyer en Grèce, dans des pays bizarres, mon nom va être effacé des cartes, laisse tomber !"
Mon agent me dit :" j’ai un dernier plan, je ne suis pas très chaud, mais Philippe [l’autre agent de Niels, ndp2], il est chaud de ouf !" Je lui dis : "attends, ne me dis pas que tu vas me parler de Saint-Etienne ?" Il me dit : "comment tu sais ?" Je lui dis : "je viens de raccrocher avec Mathieu Cafaro. Il m’a dit que Loïc Perrin il est chaud, tout ça." Mon agent me dit : "tu sais quoi, parle du projet à ton père." J’appelle mon daron, je lui explique les projets. Il me dit : "j’ai bien étudié les projets, va à Sainté !" Je lui dis : "T’es sûr ?" Il me dit dit "Oui. Ils sont derniers. Soit tu coules avec eux et tout le monde t’oublie. Soit tu mets le bleu de chauffe, vous vous maintenez et ton nom sera dans le maintien."
J’arrive à Sainté un jeudi soir, il fallait que je signe avant 21h00 pour que je puisse jouer le samedi. Le samedi on joue à Niort. Je suis sur le banc, je rentre. On gagne. Tu sentais que l’équipe était bonne mais qu’il manquait un certain truc. On gagne les deux premiers matches, ensuite on perd à Sochaux. Et puis on commence à remonter, à gratter des places. Cet hiver-là, Dennis Appiah et Gautier Larsonneur sont arrivés aussi, on a le même agent. Nous trois, on est plugué à Sainté. L’ASSE a aussi fait venir Kader Bamba, Charbo. Krasso était déjà là.
Je suis arrivé à Sainté, ils étaient derniers mais on aurait dit qu’ils étaient premiers, l’ambiance était ouf. Personne n’avait la tête baissée. Mes premiers matches sont un peu mitigés. On joue à quatre, j’ai un peu toujours mes lacunes de défenseur. Mais je montre que j’ai du ballon. Un jour, le coach vient et me dit : "on va changer de système, toi, tu vas être comme ça, derrière toi je vais mettre un mec qui va défendre. Toi, je veux que t’attaques. Si t’arrives à revenir pour faire les efforts défensifs, tu les fais. Si t’es KO parce que t’as fait beaucoup d’efforts offensivement, t’inquiète, derrière il y aura un mec pour te couvrir."
A partir de là, une nouvelle saison commence en vrai. Le coach, c’était Batlles, il me voulait déjà à Troyes. Il me connaissait déjà. Il savait ce que je savais faire. C’est pour ça qu’il m’a donné ces consignes-là. Sainté ça roulait, frère ! je ne peux que dire que ça roulait en vrai. Je crois que mon premier but je l’ai marqué à Nîmes. Fin de saison je finis à 6-6. 6 buts, 6 passes dé’. Je commence à aller en Espoirs et tout. Je fais les deux derniers rassemblements avant l’Euro. Je finis meilleur latéral gauche de Ligue 2. Franchement, j’ai cartonné de fou en Ligue 2. Une fois qu’on a changé de système, tu peux dire tout ce que tu veux, j’étais là, frère ! Le daron m’avait dit "mets le bleu de chauffe". Je l’ai mis, sauf que là il était vert. J’ai charbonné, j’ai eu ce que je voulais.
Pourquoi il s’est passé ce qu’il s’est passé en été ? Comme je l’ai expliqué, quand je suis arrivé à Sainté, c’était un prêt avec option d’achat mais l’option mise par Everton était tellement haute que Sainté ne pouvait pas la racheter, sachant qu’ils ne savaient pas s’ils allaient se maintenir et qu’il y avait des problèmes d’argent. Ils m’ont dit : "tu sais quoi ? L’option elle est là, on est obligé de l’accepter, mais en aucun cas on ne va la mentionner ou la lever." Je fais ma saison, on s’apprêter à jouer le PFC à Paris. Le directeur vient me voir : "Niels, on va lever l’option." Je leur dis : "Comment ça ?" Ils me répondent : "vu ce que t’es en train de faire, on va se le dire, si on ne lève pas l’option, on va passer pour des fous ! Parce qu’on va laisser un joueur partir comme ça."
Je crois qu’Everton avait mis l’option à 2,5 M€. Aujourd’hui des clubs de L1 ou des clubs étrangers te la rachètent, normal ! Là, c’était vraiment pour faire une plus-value. Du coup je dis au directeur : "vous levez l’option, moi je ne joue plus, j’arrête de jouer." Moi, à ce moment-là, je voulais retourner à Everton. Avant de signer le prêt à Sainté, j’avais prolongé là-bas. Moi, je voulais repartir, du coup je dis : "je ne joue plus." Je vais voir le coach, je lui dis : "C’est mort pour le Paris FC, ne comptez pas sur moi." Je lui explique la situation le coach ne savait pas tout ça. Il me dit de finir la saison et de laisser mes agents s’occuper du reste.
Je fais mon match contre le Paris FC. Doublé. Je fais une passe dé au bout de 30 secondes de jeu. Je mets un but du milieu de terrain. Un pétard. Le match il est chez moi, c’est à Paname, il y a toute la famille, tous mes gars. Je finis dans l’équipe type de L2, je finis dans les 5 meilleurs joueurs du championnat. En même pas 6 mois. Ça veut en dire en vrai que j’ai tué le game. Francfort m’a sollicité quand je préparais l’Euro Espoirs à Grenoble. J’ai commencé à parler avec le coach, avec le directeur. Après l’Euro, je suis sensé rentrer à Sainté, qui commence à dire : "Niels, il ne va pas partir."
J’étais en vacances à Marbella, j’appelle le coach. Je lui explique tout. Je lui dit : "vous m’avez dit de revenir le 27, je ne reviens pas." Mon agent me dit : "si on t’appelle, ne réponds pas". Mon téléphone sonne, je vois un numéro inconnu et je décroche. C’était le président de Sainté. Romeyer. Il m’explique ce qu’il veut faire de moi la saison d’après. Moi je lui dis : "vous savez très bien ce qu’il en est dans ce dossier, si vous avez un truc à dire, appelez mes agents. Laissez-moi, je suis en vacances, on se verra quand je reviendrai."
Je leur ai dit que je ne rentrais pas le 27 mais je suis obligé de rentrer, je suis encore sous contrat. Je taille à Sainté. J’avais rendez-vous à 9h15 ou 9h30. Je suis arrivé à 9h45 exprès. Ils m’attendaient sur le parking du centre. Il y avait le directeur sportif et le team manager. J’arrive visage fermé de ouf, lunettes, casquette et tout. Je passe devant le bureau du coach. Lui et moi, on avait une relation de fous malades. Je fais genre "j’ai pas vu" mais je savais que la porte était ouverte. Il me dit : "tu passes, tu ne dis pas bonjour ? Viens ! Enlève tes lunette"s. Il me dit "ça va, ou… ?" Il savait, il rigole. Moi je savais qu’il fallait que je fasse le vénère de ouf. Je rigole avec lui direct.
Quand je commence à arriver au vestiaire, il y a un enfoiré, Victor Lobry. Lui, il aimait trop amuser le vestiaire. Il dit : "Hey, mais les gars, je pense que Niels il ne va vraiment pas venir !" Je rentre dans le vestiaire et il dit : "ah si, il est là !" Je pète de rire, ça commence à me chambrer. " On avait créé des liens, tu veux déjà nous quitter". J’essaye de ne pas en parler. Je m’entraîne, je parle avec l coach. Il me dit : « t’es dans quel état d’esprit ? » Je lui dis : « je ne fais pas partie du projet. On m’a dit certaines choses, j’aime bien qu’elles soient respectées. On ne peut pas me manquer de respect comme c’est en train de se faire. Je suis venu pour des raisons, j’ai rempli la part de mon contrat, j’aimerais que ça suive de l’autre côté. »
Au début ils sont fermés. Mon agent m’appelle, il me dit : "le mec de L’Equipe va t’appeler pour une interview, explique comment ça s’est passé". Je fais l’interview, le lendemain j’ai rendez-vous avec la direction. Je leur répète tout ce qu’ils m’avaient dit avant que j’arrive. Ils me disent : "Mais c’est parce que t’as une offre que tu fais ça." Je leur dis : "mais encore heureux, j’ai envie de partir. Si je n’avais pas d’offre, je ne serais pas dans ton bureau en train de parler. Si je n’ai pas d’offre, je ferme ma gueule et je reste à Saint-Etienne. Pourquoi vous voulez me bloquer sachant qu’il y a eu des discussions bien avant ?"
Après, j’ai reçu des messages de la part des supporters, c’était normal. Moi, comme j’ai dit, quand je suis arrivé à Saint-Etienne, je n’ai pas triché, que ce soit en match, à l’entraînement, envers les fans. J’ai tout le temps été à 100%. Sur le terrain, on aurait dit que ça faisait 100 ans que j’étais au club. J’ai tout donné à Sainté. Aujourd’hui les supporters peuvent m’en vouloir. C’est l’amour du club. Il y en a qui comprennent, il y en a qui ne comprennent pas, c’est comme ça ! Quand tu sors de Ligue 2, ave la saison que t’as faite, t’espères aller plus haut. J’ai fait ce que j’avais à faire, je me suis dit qu’il fallait que j’aille plus haut. J’ai un club allemand, qui joue l’Europe, qui me donne cette opportunité-là. Quel footballeur va refuser ? Financièrement, sportivement, quel footballeur va refuser ?
A Sainté, ça commence à être chaud, le mercato commence à être dur. Première offre, ils disent non. Deuxième offre, ils disent non. Je dis au coach que je ne suis pas prêt à jouer. Je dis la vérité, je ne suis pas prêt physiquement et mentalement car je suis bloqué alors que j’ai envie de partir. Après, mes agents ont appelé le club et ont commencé à trouver un terrain d’entente. A partir de ce moment-là, j’ai commencé à jouer. Je joue contre QRM. A la mi-temps, je dis au coach que je n’en peux plus. Il me fait jouer les 90 minutes ! Je joue, on gagne. Je n’ai pas célébré, je me suis taillé. Je suis rentré tout droit chez moi. Le dernier jour, ils ont accepté le transfert. J’ai dit au club : "sois je signe à Francfort, soit je me taille à Paris !"

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