A Strasbourg aussi ODO a été un héros
30/10/2024
32 ans avant de faire remonter les Verts dans l'élite, Olivier Dall'Oglio a connu les joies d'une montée en première division sous le maillot du club qu'il affrontera ce samedi soir à Geoffroy-Guichard. Dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace, l'actuel entraîneur de l'ASSE était revenu en 2022 sur son expérience de joueur strasbourgeois (de 1989 à 1992). Extraits.
"Mes trois saisons en Alsace ont été particulièrement intenses et humainement exceptionnelles. Je venais d'Alès, j'avais besoin de me confronter à autre chose. Le Racing, c'est un très grand club. Quand je suis arrivé à Strasbourg, il m'a d'abord fallu digérer la déception de ne pas jouer dans l'élite. Quand j'avais confirmé ma venue, au printemps 1989, le Racing était en passe de se maintenir en D1. De loin, j'ai assisté à sa chute inexorable et à la remontada improbable de Caen.
La remontée aurait pu être immédiate sans ce sinistre 6-0 sur la Côte d'Azur, à une marche du bonheur. A l'aller, on mène 3-0, Nice est sous l'éteignoir mais on prend ce but qui nous tue. On a été naïf et on a manqué de maturité. Au retour, il nous manquait des garçons comme Cobos. Moi-même, je n'étais pas dans mon assiette, j'avais une élongation. On a raté notre match et on en a pris 6. C'est un très mauvais souvenir [ODO s'est incliné encore plus lourdement depuis à Nice, malheureusement].
Léonard Specht et son adjoint Albert Gemmrich étaient proches des joueurs. On allait tous manger ensemble, on se faisait des barbecues. Les frères Cobos, qui étaient de la maison, animaient le groupe. On s'entendait tous très bien. C'était super. Sur le terrain, j'essayais de régaler nos attaquants Nestor Subiat et Didier Monczuk. Youri Djorkaeff était un joueur supérieur qui nous a souvent soulagés en étant décisif.
On a fini à un petit point de la montée directe avant de se prendre les pieds en pré-barrages à Lens, se laissant submerger par le douzième homme. C'est terrible d'échouer à deux doigts. La D2, c'était la guerre, il n'y avait pas droit à l'erreur. Je portais une crinière aussi longue que les shorts dessinés par Hechter ! Ivan Hasek m'impressionnait par son professionnalisme, sa lucidité dans le jeu et son volume de courses. En plus, c'est quelqu'un de très bien.
Gilbert Gress, c'était presqu'obligatoire qu'il revienne. Je connaissais son histoire, j'avais lu un ou deux livres avant son arrivée, mais j'ai découvert le personnage, très rigoureux, très dur sur le physique, adepte de l'école allemande. Je ne me laissais pas marcher dessus. J'étais plutôt sanguin. Comme je n'avais pas un grand gabarit, je devais m'imposer. A 18 ans, on m'avait dit que j'étais trop gentil. J'ai retenu la leçon et j'ai su rapidement poser le pied.
Avec Gress, je m'étais retrouvé sur le banc mais j'avais décidé de me donner à fond jusqu'à ce que je tombe. J'ai été plusieurs fois au bord de l'épuisement. Je donnais tout même s'il n'y avait pas de répondant de l'autre côté. C'était la première fois que ça m'arrivait. D'autres clubs de D2 sont venus aux renseignements. On m'a conseillé de partir pour jouer mais je me suis accroché. J'ai connu ma première titularisation lors de la dernière journée.
Je ne pouvais pas me louper contre Epinal. Il ne fallait pas faire dans la demi-mesure. J'ai tout mis de mon côté : le repos, la diététique... J'avais la détermination nécessaire. Avec Gilbert Gress, on ne s'est quasiment jamais parlé de la saison mais il m'a maitenu sa confiance pour les barrages. Pour moi, avoir pu montrer qui j'étais, c'était une énorme fierté. Je ne suis pas un champion du monde, j'avais des lacunes mais aussi une force de caractère.
On a passé le premier écueil manceau sans encombre. Ensuite, contre Angers, on a fait nul là-bas. Au retour, à la Meinau, si on prend un but, on est mort. Sylvain Sansone st battu mais je fais un tacle désespéré. Je suis pas sûr du tout d'avoir le ballon mais je le sors. A la fin du match, les supporters m'attendaient à la sortie du vestiaire pour me porter en triomphe. Tu reviens de l'enfer et les gens te portent aux nues. Tu savoures mais derrière il y a encore un barrage contre Rennes.
On fait match nul en Bretagne à l'aller et j'ai encore les images en tête du match retour [Laurent Huard et le regretté Jean-Luc Ribar étaient les adversaires d'ODO ce soir-là, ndp2]. Notamment l'action du but de Stephen Keshi. Je suis près de lui, je le vois armer de tellement loin. Dans ma tête, je me dis : Non, donne-là ! " Et puis il met cette frappe flottante. Je vis un but extraordinaire en direct. Derrière, la Meinau part en cacahuètes. Au coup de sifflet final, c'était uen explosion de joie comme jamais je n'en avais ressentie.
Durant 30 secondes, j'ai décollé sur une autre planète. je pouvais quitter le club la tête haute. Il y a eu un vrai partage entre le public et les joueurs. En ville, on était devenu des héros. On sortait tous les jours, on nous reconnaissait dans la rue, on était invité partout. C'était exceptionnel. Il y avait une telle osmose entre nous qu'on ne voulait pas se séparer. Des moements comme ceux-là, ça vous marque à vie."

12/09 06:59 Batlles attend de retrouver un banc |
12/09 06:36 Bastia n'est pas Saint-Etienne |
11/09 22:55 Jacques a dit au revoir à Guingamp |
11/09 21:56 Le CSKA convoitait Lucas ? |
11/09 19:05 Barthe donne de ses nouvelles |
11/09 17:10 Plus vite Mickaz !! |
11/09 15:17 Keito ou tard, il rejouera avec Reims |
11/09 13:53 Sur les bords au milieu, c'est vrai que ça craint un peu |
11/09 07:20 Diedhiou forfait, Saivet sur le banc ? |
11/09 06:52 Elles vont progresser en français |

01/09/2025 Ouvrir les blocs bas |
24/08/2025 Pas assez d'envie |
21/08/2025 Duffus : un speed dating réussi |
17/08/2025 Du plaisir à jouer ensemble |
17/08/2025 Richard Coeur de Sainté |
10/08/2025 Des choses prometteuses |
05/08/2025 Les douze travaux de Gazidix |
29/07/2025 Jean-Michel Larqué : "Cagliari, c'était l'apprentissage de la Coupe d'Europe" |
09/07/2025 Mate ces stats ! |
03/07/2025 Poteaux d'Or 2024-2025 : le palmarès |