L'attaquant brestois Franck Honorat nous a livré ses impressions sur le nouveau préparateur physique des Verts Benjamin Guy.

"Benjamin, c’est quelqu’un qui est beaucoup sur le côté humain, sur l’affectif. Je pense qu’il exerce un métier assez compliqué car pour nous les joueurs, ce que nous propose un préparateur physique est souvent un peu chiant. C’est la tâche la plus difficile pour être bien physiquement, on en bave, on crache les poumons sur le terrain. Après, quand on a fait le physique, parfois il faut aller faire du travail en salle, que ce soit pour le haut du corps ou les jambes. La façon dont il amène les choses aux joueurs est assez ludique. Même quand on est en salle pour faire la muscu du haut, il nous propose des jeux avec des cartes. Il y a toujours un esprit de compétition et de rigolade avec Benjamin. Il aime faire des vannes, sortir des blagues. Il insuffle ce côté ludique et joyeux dans une tâche assez chiante à faire. Son approche est bonne, il est à l’écoute des joueurs avec lesquels il travaille. Il est attentif au ressenti du joueur, à son caractère et adapte le travail en conséquence. J’ai vraiment apprécié mon année passée à ses côtés. Franchement, c’était super !

Tous les préparateurs physiques n’ont pas son approche. La façon de travailler de Benjamin, l’importance qu’il accorde aux relations humaines, ça m’a touché. Avec lui, on est content et on prend du plaisir en faisant une tâche difficile. C’est vraiment ce côté-là que j’ai aimé. Benjamin apprend à connaître le joueur, il apprend à connaître l’humain. Sa bonne humeur est communicative. Si un jour on doit faire une séance de muscu en salle et que le joueur n’a pas spécialement envie, Benjamin arrive à se mettre à la place du joueur, à le comprendre. Il peut lui dire « ne le fais pas aujourd’hui, tu le feras demain » ou alors le forcer en le titillant, en le challengeant, en lui faisant des blagues. C’est ce côté-là qui m’a surpris. J’ai vraiment pris goût à travailler avec lui, que ce soit en salle ou sur le terrain.

Au vu de la situation de l’ASSE, je pense que c’est une personne qui va faire énormément de bien, qui va mettre beaucoup de joie dans la tâche qu’il doit accomplir. Je pense que c’est une très, très bonne pioche pour les Verts. Dans l’exercice de ses missions, Benjamin nous met beaucoup en compétition, notamment sur la vitesse, sur les 5-25 [5 secondes d’effort, 25 seconde de récupération, ndp2]. Il nous fait faire des jeux, nous lance des défis. En salle, il travaille souvent avec un groupe de trois ou quatre personnes. Il nous prend en main, nous fait des jeux avec des cartes, des batailles. Par exemple le pique c’est les pompes, le cœur c’est les tractions. Celui qui perd la bataille doit faire 25 tractions ou 25 pompes. Je trouve ça intéressant, ça permet de mieux faire passer des exercices un peu ingrats à la base.

J’espère que Benjamin va aider les joueurs à reprendre le championnat du bon pied. Je ne m’attendais pas du tout à ce que les Verts soient lanterne rouge après 15 journées. Je les ai vu faire quelques bons matches. Après leurs victoires contre Bastia et Bordeaux je pensais qu’ils avaient lancé leur saison. Ils avaient réussi à sortir de la zone de relégation mais ensuite ils sont retombés dedans. Mais je ne me fais pas trop de soucis car il reste 23 journées, c’est énorme. Sainté, ça reste un club historique qui a de l’ambition et des objectifs. J’ai des échos comme quoi ils bossent bien sur cette grosse deuxième partie de saison qui reste à disputer. Je sais qu’ils travaillent pour parfaire leur effectif et qu’ils sont sur pas mal de joueurs.

Saint-Etienne est actuellement dernier mais dans la vie il faut toujours rester positif et ne pas céder au catastrophisme. Il faut s’appuyer sur les petites bonnes choses qui sont pas mal sinon on se met direct la tête dans le trou et on arrête. Nous aussi avec Brest on joue le maintien. Pour Sainté comme pour nous, la saison est encore très longue. Il y a des équipes qui vont craquer, d’autres qui vont remonter. Y’a des matches supers importants à venir. Il faudra être performants d’entrée pour se remettre la tête à l’endroit et amorcer la remontée. Je connais cette situation, quand on est tout en bas du classement, ce n’est pas la joie, c’est super compliqué, il n’y a pas grand monde pour nous aider. Les supporters sont toujours là et gardent de l’espoir. Il faut y croire.

J’ai des échos plutôt encourageants sur ce qui se passe actuellement à Sainté, ça donne de l’espoir. Le club a des ambitions et des objectifs pour cette seconde partie de saison, est en train d’œuvrer dans l’ombre pour inverser la dynamique. Je ne peux pas croire à une seconde relégation d’affilée. Une descente de l’ASSE en National, ce n’est pas possible. Oh, Saint-Etienne, c’est un grand club. Quand l’ASSE m’a recruté, je n’en croyais pas mes yeux. Saint-Etienne, c’est un club incroyable. Me dire qu’un club de cette stature va descendre en 3^e division, ce n’est pas possible. Je suis convaincu que les Verts vont se renforcer et remonter la pente."