Le matru prend exemple sur les anciens

30/04/2022
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Ayant déjà joué 61 matches officiels en équipe première avec les Verts alors qu'il n'a que 18 ans, Lucas Gourna s'est longuement confié à Onze Mondial. Extraits.

"Des gens disent que je parais très confiant et que j’ai le boulard. Mais ils ne me connaissent pas personnellement. Je préfère que ces personnes viennent me voir et parlent avec moi pour savoir qui je suis vraiment. Ce que tu vas dégager sur un terrain peut n’avoir aucun rapport avec la personne que tu es en dehors du terrain. Et j’ajouterai que la confiance est un des facteurs clé de performance. On en a tous besoin pour pouvoir donner notre pleine mesure. Des gens se disent "le petit a le boulard" car ils voient un jeune de 18 ans faire des gestes directifs à des joueurs plus âgés que lui. Ce genre de choses fait partie de ma personnalité. J’ai un leadership naturel. J’essaie de m’en servir.

Le football doit être la priorité de toute mon organisation. Je me dois de tout faire pour réussir. Par exemple, je vais à l’entraînement à 8h et je quitte à midi. Et là, je me dois de faire du travail supplémentaire. Travail supplémentaire ne veut pas dire aller en salle et gonfler. Ça peut être des soins, du travail invisible comme la sieste, dormir plus tôt, bien manger, s’attacher les services d’un cuisinier, d’un kiné, d’un préparateur physique, d’un analyste vidéo, tu choisis un bon entourage pour être performant le week-end. Tu mets tout en place pour atteindre tes objectifs.

Kolodziejczak a remporté deux fois la Coupe d’Europe, Mangala a joué à Manchester City et a été le défenseur le plus cher du monde. Quand je vois ces joueurs faire des choses, je me dis : « Mais pourquoi je ne fais pas ça ? ». Je regarde les habitudes, l’alimentation, j’observe tout, je vois qu’ils ont toujours le sourire. Et là, je me dis : « Attends, je vais parler un peu avec eux ». Je vais piocher un peu chez tout le monde, avoir les informations de tout le monde. Après, je réunis toutes ces infos, je prends ce qui m’intéresse et ce qui peut améliorer ma performance. Par exemple, avec Mangala, on doit rester deux fois par semaine 15 minutes dans le sauna. On se pose lui et moi, et on parle de la vie. Les effets du sauna, c’est la récupération. Je prends exemple sur tous les anciens de l’équipe.

En deux ans, j’ai connu deux coachs qui ont deux manières différentes de travailler. D’abord, Claude Puel, un coach qui aime lancer les jeunes. Ce qui m’a marqué chez lui, c’est qu’il a vraiment pris le temps avec moi. Lors de ma formation, on me disait : « Attention, chez les pros, on ne peut prend pas le temps avec les joueurs ». Et ce coach a bien pris le temps avec moi, il m’a lancé au bon moment, il me parlait régulièrement, il communiquait très bien avec moi. J’étais choqué de ça, car j’étais un jeune joueur qui arrivait dans un vestiaire composé de grands joueurs. Il m’a appris plein de choses. Je suis désormais sous les ordres de Pascal Dupraz. Il continue le travail mis en place par Claude Puel avec moi. Ce sont des faits marquants car ces deux personnes me font avancer. Grâce à eux, j’engrange du temps de jeu en équipe première. 

Kolodziejczak est très exigeant avec moi. Il lui est arrivé de me reprendre, pour X ou Y raison, d’un signe dans le vestiaire. Ça me calme immédiatement. Mais c’est pour mon bien. Quand il fait ça devant tout le monde, je ne me sens pas gêné, j’acquiesce. Ça, ce sont des faits marquants dans mon apprentissage. J'ai besoin de fluidifier mon jeu et je travaille ça quotidiennement à l’entraînement, en regardant des matchs de joueurs plus expérimentés. Il faut répéter les gammes. Avec le coach Dupraz, je ne fais que ça. Je joue à deux touches de balle, je me concentre pour savoir si je dois fixer ou ne pas fixer, quand je dois donner ou ne pas donner, je dois être au service de collectif. À force de travailler et de répéter les gestes, mon jeu deviendra meilleur. 

Yann M’Vila, je le regarde encore. C’est un joueur qui sait gérer les temps forts et les temps faibles, il sait jouer en deux touches de balle quand il faut, il est très précis, un peu comme N’golo Kanté. Ce sont des joueurs comme ça que je regarde au quotidien. Quand je regarde Chelsea ou Manchester United, j’aime insister sur Kanté et Pogba. Leur manière de jouer m’intéresse énormément. Je peux également te citer Geoffrey Kondogbia. Je suis vraiment pointilleux sur leur attitude en observant ce qu’ils font lorsqu’ils ont le ballon, ce qu’ils font quand ils n’ont pas le ballon… À force, toutes ces informations rentrent dans ma tête. Ça nourrit mon subconscient.

Ce qui me plaît, c'est leur jeu sans ballon et leurs déplacements. Pour moi, c’est le plus important. Souvent, on va dire : « Ah ce joueur-là est trop fort ! ». Mais pourquoi il est fort ? Parce qu’il a dribblé trois joueurs. Moi, je veux savoir : est-ce qu’il crée du jeu sans ballon derrière l’attaquant ? Comment il crée le jeu sans ballon ? Comment il se détache de son joueur ? Comment il crée une attractivité ? Je regarde toutes ces attitudes-là. J’analyse aussi le comportement du joueur, son leadership, comment il s’adresse à ses partenaires, comment il fonctionne tout simplement. J’ai plusieurs noms en tête, essentiellement des milieux défensifs comme Makélélé, Vieira, Pogba, Kanté, Kondogbia… J’ai un profil similaire à ces joueurs. Je me base sur ces joueurs et je les admire encore. 

J’en ai bavé durant toute ma formation et lors de mes débuts professionnels. On m’a constamment répété : « Bosse ton jeu sans ballon ! », « Attention à ta prise d’information ! ». Pour ça, j’ai répété mes gammes encore et encore. Au départ, c’était un axe d’amélioration, et là, ça commence à rentrer dans mes qualités. Je faisais de la vidéo du lundi au vendredi sur mon jeu sans ballon. Les questions étaient les suivantes : comment je dois créer l’attractivité ? Comment je dois me déplacer pour ouvrir un espace pour mon partenaire ? J’ai énormément bossé avec le coach Julien Sablé, il me prenait tout le temps et me criait dessus. Parfois, j’en avais marre. Maintenant, j’en suis fier car ça fait partie de mes bagages.  J’ai un analyste vidéo qui m’envoie mon match séquencé. Ensuite, j’échange avec lui sur mes séquences. On discute sur mon jeu sans ballon et avec ballon.

Quand tu es au centre de formation, on te formate pour être en équipe première. Équipe première veut dire : jouer de grands matchs avec son club formateur, faire 40 matchs par saison. J’ai fait plus de 60 matchs. Je suis dans la continuité de ma progression. Je pense à être régulier avec mon équipe. On a une grande mission, c’est le maintien. Je ne pense qu’à ça ! J’ai conscience de la chance que j’ai, je peux engranger du temps de jeu dans mon club formateur, à Saint-Étienne, une institution du football français. Mais je pense être dans la norme, je ne suis pas en avance, je ne le vis pas comme ça.

Je ne me satisfais pas de ma situation, car on est mal classés. Je le serai quand on sera maintenu à la 38ème journée. Comment être auto-satisfait dans un contexte comme le nôtre ? Je me mets au service de l’équipe. On vit une saison très mitigée, mais on est en train de remonter la pente tous ensemble, on doit continuer dans ce sens. Travailler, être unis et réaliser ce que tout le peuple stéphanois attend de nous."

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