Ch'ti Jérémie replonge dans ses vertes années

20/09/2020
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Dans La Voix du Nord à paraître demain, l'entraîneur des gardiens du VAFC Jérémie Janot revient longuement sur ses vertes années. Extraits.

"Ma plus grosse fête, c'était lors de la montée, fêtée chez Julien Sablé. Les mecs, comme je ne buvais pas d’alcool, avaient pour objectif de me bourrer la gueule. Je suis resté une heure et j’étais KO technique. Mais c’était un moment fabuleux. Je sonnais chez les voisins, j’avais même fait pipi chez eux. Je m’excuse auprès du voisin de Julien Sablé à l’époque à Saint-Just-Saint-Raimbert. Voilà, c’était moi. Ma plus grosse boulette, c'était à Auxerre, sur une sortie, je fracasse mon défenseur Jean-Guy Wallemme, je lui casse une dent. J’avais honte. Le lundi quand je rentre au vestiaire, je tombe nez à nez avec lui et je ne sais pas quoi lui dire. J’ai dit : «Ça va Jean-Guy ?» 

Mon arrêt le plus important, c'est quand on joue le maintien en L2 sur un match en 1997 contre Troyes. On est 18e, eux 19e. Celui qui gagne se maintient et le président nous dit que si on descend, il y a dépôt de bilan. J’avais 19 ans. 85e minute, j’ai un duel et je le remporte et on se maintient là-dessus. Le plus bel hommage que j'ai eu, c'était lors de la saison 2006-2007. Les supporters de Saint-étienne lors de la réception de Valenciennes font quatre tifos géants à mon effigie, un à l’échauffement et trois pendant le match. J’étais obligé de les voir, c’était fabuleux. J’ai encore les images.

Ce que j'ai le plus mal ressenti dans ma carrière, c’est qu’on prenne un gardien sans qu’on m’avertisse. Mais ce sont des péripéties, parce que le club ne t’appartient pas. Les dirigeants et les coachs changent, ils veulent parfois changer. T’es toujours remis en cause, par tes performances, ton âge, par une blessure. C’est tout le temps à toi de relever le défi. Une remise en cause perpétuelle. Le sport est amnésique : tout ce que tu as fait est oublié. C’est comme ça. Quand j’avais des discussions avec Roland Romeyer, je lui disais : « J’ai été bon et tout », et il me disait : « Eh, je te paie pas pour être mauvais et pour prendre des buts. Quand tu fais des arrêts, tu fais juste ton boulot. » Ce qui est bien aussi, c’est qu’une contre-performance, tu peux la faire oublier la semaine d’après. Le sport de haut niveau est impitoyable. Pour exister, durer, il faut être un tueur. Une fois que tu perds ta place, c’est très compliqué de la retrouver. Quand t’es sur le terrain, t’as ton destin entre les mains. Quand tu la perds, tu ne sais pas quand tu la reprendras.

Je suis arrivé à Saint-étienne avec des armes que l’USVA m’a donné. Avec un bagage technique, tactique, athlétique et mental qui a fait que j’ai mangé tout le monde là-bas. Moi, j’étais en concurrence avec Kameni. Il était plus fort que moi dans tous les aspects du jeu, je n’ai pas honte de le dire. Mais comme je jouais et que j’étais titulaire, je ne lui ai jamais donné la possibilité de prendre ma place. C’est ce que j’essaie d’inculquer à mes gardiens. La concurrence à Saint-Étienne, j’en ai eu. Mais ce qui me dérangeait, ce n’était pas qu’on me mette en concurrence, mais pour justifier la concurrence, on dénigrait mes performances. C’était usant, à chaque mercato, de voir que Saint-Étienne cherchait un gardien, finalement, il n’en prenait pas et dès le mois de février, c’était reparti. Une fois, je me souviens, on n’est que deux gardiens à s’être maintenus avec seulement 27 buts marqués (2009-2010), et la première chose : on cherche un gardien. T’as la plus mauvaise attaque, mais tu cherches un gardien.

Je pense que j’étais fait pour Saint-Etienne. Les valeurs sont les mêmes ; Saint-Étienne et Valenciennes sont des villes voisines séparées de 750 km. Je n’étais pas dépaysé quand je suis arrivé là-bas. Ma chance c’est d’avoir été au bon endroit au bon moment. Quand j’arrive, j’ai trois grands gardiens devant moi : Joseph-Antoine Bell, Robin Huck et Grégory Coupet. Trois titans. Joseph prend sa retraite, Robin s’embrouille un peu avec Elie Baup et Coupet signe à Lyon, dans les deux ans. Il y a tout un concours de circonstances. Après je m’impose. J’alterne le bon et le moins bon quand j’arrive et je me fais siffler. Et puis j’ai fait des bonnes performances et petit à petit je suis devenu le chouchou. Je n’ai jamais craché sur le club, jamais dit que je voulais le quitter, j’ai toujours respecté l’institution et les supporters. Je les ai aussi défendus dans la presse. Et c’est une belle histoire entre eux et moi. Quand je retourne à Saint-Étienne, c’est touchant, les gens m’aiment vraiment. Ca me fait économiser quelques notes au resto.

Avec Elie Baup on avait vu une étude canadienne qui indiquait qu’en hockey, les gardiens mettaient des maillots flashy parce que l’œil moteur de l’attaquant est attiré par la couleur et avait tendance à tirer dans la zone de la couleur. Le premier maillot, ça a été un rose, à Sochaux. Et puis après on est partis sur des délires. En plus, on ne prenait pas de but. ça a été jusqu’à Spiderman. Le maillot, je le découvre dans le vestiaire à 18h, je ne l’avais même pas essayé. Le dernier prévu, c’était Dark Vador, contre Monaco, mais le match correspondait au décès du Prince Rainier, donc on ne l’a pas fait. Je ne pensais pas que Spiderman marquerait les gens. L’an passé, quand je suis arrivé, j’étais dans un magasin et il y a un papa qui a dit à son fils, « Tu vois là, c’est Spiderman. » Ça a marché parce qu’on n’était pas dans le calcul. C’était fabuleux."

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