Si t'es bon, tu peux être le roi de Geoffroy

18/12/2024
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Ancien chouchou du Chaudron et actuel entraîneur des gardiens de l'équipe de France Espoirs, Jérémie Janot s'est confié sur la chaîne youtube La Voix des gardiens. Extraits.

"Ma meilleure période à Sainté ? Il y en a eu deux en fait. L’année de la montée, avec Frédéric Antonetti, quand je décroche le trophée UNFP de meilleur gardien de Ligue 2. J’étais bien avec le coach Antonetti. Il m’avait convoqué en début de saison. Il m’avait dit : « tu veux jouer en Ligue 1 l’année prochaine ? Il faut que tu me gagnes 10 points cette année. » Tout le temps il était là, à chaque séance de frappes. Il ne lâchait rien. Lui il m’a appris vraiment qu’au haut niveau, tu ne peux pas avoir le moindre relâchement. Je me sentais numéro un, j’avais un matelas pour ma confiance, mais je n’avais pas un chèque en blanc. Il fallait que je sois performant. Il me disait tout le temps : « l’ennemi du sportif de haut niveau, c’est le relâchement. »

Après, ma meilleure saison en Ligue 1, il y a 2006-2007 où je suis bien, je fais des gros matches. Mais je pense que vraiment ma meilleure saison, c’est 2009-2010, quand on se maintient avec 26 buts marqués [27 en fait, ndp2]. On galère toute l’année, c’est la saison de la prise en fonction à la trêve de Christophe Galtier [dès le 16 décembre en fait, suite au limogeage d’Alain Perrin, ndp2]. Cette année-là, je suis le gardien qui fait le plus d’arrêts, 140. Je suis en moyenne à 80% de tirs arrêtés. Je suis juste derrière Hugo Lloris. Je disais tout le temps dans le vestiaire : « Excusez-moi les gars, je suis 2ème derrière Hugo Lloris, la prochaine fois, j’essaierai de faire mieux que le gardien de l’équipe de France ». C’était mon côté un peu grande gueule.

Elie Baup m’a appris un truc. Un jour, on a fait un retour vidéo et j’ai dit : « non mais là, ce n’est pas de ma faute. » Il m’a dit : « Jérémie, quand tu prends un but, c’est toujours de ta faute. Mais il faut analyser le degré. Ça peut être 100%, 50% ou 5%. Mais tu ne peux pas me dire que ce n’est pas de ta faute. Si on prend un but, c’est qu’à un moment ou à un autre, il y a quelque chose qu’on n’a pas fait. Ça peut être l’arrêt, ça peut être la commande au bon moment. Sur l’instant T, sur le centre en retrait, tu ne peux rien faire, il te met une bombe à bout portant. Mais sur le ballon en profondeur 30 secondes avant, est-ce que tu ne peux pas y aller ? Est-ce que tu ne peux pas dire « laisse ». Tu peux peut-être couper l’action avant qu’elle ne se produise. Avoir cette mentalité de se dire : « j’aurais pu faire mieux. » Si tu n’as pas cette mentalité, tu ne progresses pas, tu vas toujours rester sur tes acquis.

Geoffroy-Guichard, c’est un stade de fou, un vrai stade de football. Je me souviens que Robin Risser était à Strasbourg, il est parti au Red Star. Strasbourg était venu jouer ici, je viens le voir car je sais qu’il était dans le groupe. On se fait signe et à la fin il me dit : « Waouh, c’est un stade de fou ici ! » Je lui dis : « ouais, c’est comme ça depuis… » Moi je l’ai connu en 1993, depuis 1993 c’est pareil. J’ai joué des matches pour le maintien, pour la montée… Ici, c’est une institution. J’espère que dans 30 ou 40 ans ce sera toujours pareil. C’est l’ADN stéphanois.

J’ai vécu des époques où on s’est fait siffler. Geoffroy-Guichard, c’est une arène, il faut répondre présent. Si t’es bon, tu peux être le roi de Geoffroy. Si t’es pas bon, les soirées peuvent être longues, les marches en ville peuvent être longues, tes courses à Auchan Villars peuvent être très longues. Il faut être à la hauteur. En plus c‘est un public de connaisseurs. Ils ont tellement eu de bons gardiens ici : Claude Abbes, Curkovic, Castaneda… Pardon à tous ceux que j’oublie, ils ont fait l’histoire de ce club. Mais ils sauront tout de suite reconnaître un bon d’un mauvais gardien.

Le podium de ma carrière, les 3 images fortes . En 3e position, mon premier match à Toulon. C’est mon premier match en Ligue 2. Quand t’es gamin et que tu te dis « putain, un jour j’espère que je jouerai en pro ». Ce jour là arrive, tu réalises le rêve. Tu joues en pro ! A la 2e place, je mets la montée, dans sa globalité, avec Fred Antonetti. C’est une année  compliquée, on est rétrogradé en début de saison administrativement car il manquait de l’argent, c’est Roland Romeyer qui sauve le club avec son entreprise. On doit monter sinon le club peut avoir des soucis. Il est racheté entretemps par Bernard Caïazzo. Cette saison-là, franchement, elle était extraordinaire. Après les Verts de 1976, je pense que c’est l’équipe qui a le plus correspondu aux valeurs de Saint-Etienne.

A la première place, je mets un arrêt. Si on perd, on descend en National. Notre meilleur joueur Willy Sagnol ne joue pas, il se blesse. On joue contre Troyes. S’il nous bat, Troyes se maintient en Ligue 2. 83e minute devant les Magic Fans, j’ai un duel, un face à face avec Stéphane Laquait qui n’en loupait pas beaucoup. Je gagne ce duel. Le président était venu nous voir avant. Il nous avait dit : « Si on perd, il y a dépôt de bilan. » Un peu à la bordelaise. En ne faisant pas cet arrête, j’aurais été un peu le gardien de la mort du club. C’est l’arrêt le plus important de ma carrière."

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