Ralliez-vous à mon panache vert et blanc !

26/04/2023
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Comme il l'a expliqué avant-hier à Sud-Ouest, François Cérésa a mis à l'honneur les Verts dans son excellent Dictionnaire égoïste du panache français paru il y a deux semaines aux éditions Le Cherche Midi

"Le panache, c’est un mélange de courage, d’audace, de vaillance, d’honneur et d’élégance, mais dans lequel on trouve aussi parfois de la suffisance, de l’orgueil mal placé ou de l’indiscipline, vertu tellement française. Le panache, c’est aussi le goût du beau geste, souvent inutile, une façon de sublimer l’échec. C’est un comportement désintéressé. Et puis, surtout, il n’appartient ni à la gauche ni à la droite. Le panache, c’est un mot intraduisible dans une autre langue. Je n’affirme évidemment pas que le courage et l’élégance n’existent pas chez les Anglais, les Allemands ou les Italiens, pour ne citer qu’eux. Mais le panache, c’est quelque chose en plus qu’on retrouve chez le Cyrano d’Edmond Rostand : « Déplaire est mon plaisir. »

Le panache est d’abord un toupet de plumes accroché à un chapeau. C’est à lui que fait allusion Henri IV quand il harangue ses soldats à la bataille d’Ivry en mars 1950. « Ralliez-vous à mon panache blanc ! » Cela dit, je ne suis pas un grand admirateur d’Henri IV et je ne lui trouve aucun panache. Ce roi a certes fait de bonnes choses pour le pays, mais il a mis son royaume en danger juste pour assouvir ses pulsions sexuelles. Le premier à faire preuve de panache, c’est Vercingétorix, qui rend ses armes à César pour épargner la vie des femmes et des enfants tout en sachant qu’il sacrifie la sienne.

Le panache est une vertu de bretteurs et de mousquetaires. D’Artagnan a de la fougue et de la générosité mais il lui manque la profondeur et la réflexion. Je préfère Athos et sa mélancolie presque dépressive, qui préfigure des personnages de Drieu La Rochelle. « La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste » disait l’immense Victor Hugo. Avec Athos apparaît une dimension essentielle du panache, c’est l’échec. On en revient à Cyrano qui, derrière son tempérament bravache et querelleur, est tout de même un vaincu. Au moins de l’amour.

Cyrano reste l’incarnation du panache français, notamment par son goût de se faire détester ou de se créer des ennemis. « Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul » lui fait dire Edmond Rostand qui, dans son discours de réception à l’Académie française, définit le panache comme « la pudeur de l’héroïsme ». « Plaisanter en face du danger, c’est la suprême politesse, un délicat refus de se prendre au tragique. » Il y a aussi chez Cyrano ce côté gascon de la fanfaronnade mais, sauf au moment de mourir, il ne prononce pas le mot de panache. Ceux qui en ont ne se l’attribuent pas eux-mêmes.

Je consacre un chapitre aux Verts de Saint-Etienne et à leur cruelle défaite de 1976 contre le Bayern en finale de Coupe d’Europe. Je citais Athos ou Cyrano à propos de l’échec, ils ne sont pas les seuls. Peut-être les Verts ne seraient-ils pas rentrés dans la légende s’ils avaient remporté cette finale. Pas la même légende en tout cas. Il y a du panache dans la défaite et les exemples ne manquent pas. Mais il n’est pas absent de la victoire. En France, nous avons le syndrome Poulidor mais je lui préfère Anquetil. Il faisait de la bicyclette comme Mozart jouait du piano. Un cycliste magnifique et auteur de superbes réparties."

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