Une formidable saison d'adaptation

14/05/2021
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Claude Puel se livre longuement dans la dernière édition de Libération. Extraits.

"On a vécu une formidable saison d’adaptation. Tout était hors norme, imprévisible. Notre match à Marseille est reporté parce qu’il y a 5 cas positifs de Covid dans l’équipe phocéenne. En janvier, on doit jouer à Strasbourg alors qu’on a 10 cas et 8 personnes du staff, ce qui nous a conduit à envoyer tout l’encadrement technique de la réserve en Alsace. J’ai eu des joueurs impactés pendant des semaines, avec des formes dures, d’autre qui ont eu deux fois le virus. Certaines blessures peuvent être expliquées par la pandémie.

Cet automne, entre le Covid, les blessés et le transfert de Wesley Fofana, je n’avais plus de défenseur. Zéro. J’ai dû aller chercher des U19 qui, pour certains, n’avaient même pas disputé un match en équipe réserve. Il ne faut surtout pas trop leur en dire : on a confiance, ça va le faire. C’est une chance qui leur est donnée de rentrer dans l’effectif, d’exister aux yeux des plus anciens. En plus d’être une nécessité pour le club. Depuis trois mercatos, l’ASSE ne recrute plus.

Quand j’arrive au club en octobre 2019, la situation est la suivante : un commando de 13 ou 14 joueurs expérimentés qui se tiennent tous, avec des salaires élevés et qui restent sur une 4e place en Ligue 1. Mais il n’y a pas d’actifs : pas ou peu de potentiel à la revente. Aucun club ne peut être viable financièrement sans ça. Il était donc vital d’ouvrir l’équipe. Pourtant, former des jeunes et gagner des matches sont deux choses antinomiques.

Wesley Fofana faisait des erreurs : un peu d’inattention, une faute de marquage, un ballon perdu dans une zone dangereuse… Certains joueurs expérimentés ont râlé. En septembre, Fofana signe à Leicester pour 40 M€, ce qui a permis d’assurer le bon fonctionnement du club. Un jeune joueur, c’est un actif en cas de coups durs. Il faut trouver un équilibre entre la pérennité sportive et économique.

Partout où je suis passé, j’ai constaté qu’on laissait le joueur s’exprimer et se développer sans vraiment lui mettre de contraintes. Du coup, on exacerbe les qualités dominantes en perpétuant les manques initiaux, les plus forts passent là-dessus et on en perd d’autres qui auraient pu s’en sortir dans un autre contexte. Un jeune joueur peut percer grâce à sa vitesse mais au niveau professionnel, les qualités de lecture et d’anticipation des défenseurs peuvent annihiler cette vitesse et il se trouve neutralisé, dans une forme d’impasse.

Pareil pour un joueur au physique précoce : il passe les étapes malgré des manques techniques parce qu’il efface trois joueurs à chaque fois mais quand l’avantage physique s’estompe… Chaque joueur a sa propre histoire, son contexte. Mon rôle, c’est de sortir ce truc qu’il a en lui, parfois de lui faire découvrir. Il peut avoir deux, trois critères qui lui permettraient d’exercer au haut niveau mais il lui suffit qu’un seul manque pour qu’il n’y arrive jamais.

Je me souviens d’une phrase que j’avais entendue à Nice. « Lui, s’il joue au haut niveau, je mange un âne. » Je ne dirai pas le nom du joueur en question. Mais l’auteur de la phrase a dû le manger, l’âne. Il faut orienter les joueurs. À Saint-Etienne, j’ai trois jeunes forts à la récupération, qui sont physiques. Dès lors, mon rôle a été et reste de les éveiller au ballon. Leur dire qu’un contrôle orienté permet de gagner du temps et les sensibiliser au fait qu’une passe, c’est un cadeau. Elle doit être rectiligne, bien dosée. Il faut que le jeu se développe après toi."

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