Hervé Revelli avait insulté Roby

07/12/2021
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Dans la dernière édition du quotidien Ouest-France, Hervé Revelli parle de ses relations avec Robert Herbin. Extraits.

"À l’aube de la saison 1973, alors que je portais le maillot de l’OGC Nice depuis 2 ans, Roby m’appelle et m’explique ce qu’il veut faire autour d’une épine dorsale. Il était plus de minuit, j’étais déjà au lit. Il m’explique qu’il veut jouer l’Europe. Moi j’éclate de rire. Roby, mais avec qui ? Je la connaissais son équipe, on l’avait battue chez elle avec Nice. Et il me donne l’épine dorsale : Curkovic, Piazza, Larqué et moi. Entourés par les jeunes qui avaient remporté la Gambardella en 1970. Et il me précise qu’il va faire l’entraînement à l’anglaise. Je lui réponds qu’il est fou et qu’il va nous faire exploser. Il m’a rappelé le matin vers 8 h pour me demander si j’avais réfléchi, et me dit qu’il a un contrat de 2 ans et que c’est très cher.

Il me répond qu’il s’en fout car les deux présidents vont se mettre d’accord. Et Rocher me rappelle dans la matinée, il était à Antibes sur son bateau et m’invite à boire le champagne à midi : « Viens, on va discuter ». Il était tombé d’accord avec Loeuillet et attendait mon aval. On est tombé d’accord sur la durée et le salaire et on s’est tapé dans la main. À l’époque, cela se passait comme ça. Il me demande juste de ne rien dire à personne, car il voulait se charger de l’annoncer lui-même. Il me restait un mois de vacances, je m’arrête dans un bar pour appeler ma femme, qui était contente, car elle est Stéphanoise.

Le soir, je reçois un coup de fil. C’était  Campora, le président de Monaco, qui me dit qu’il a l’info, qu’il sait que j’ai donné mon accord à Saint-Etienne mais il me propose le double et me glisse : « Vous n’avez rien signé, alors vous vous en foutez ! » Et le même soir, Germain de Reims me fait la même proposition et souligne que je n’ai encore rien signé. Mais j’avais donné ma parole et je ne suis pas revenu dessus.

L’info avait été balancée par RMC. Lorsque j’étais arrivé sur le port d’Antibes, il y avait des gens qui jouaient aux boules et je leur avais demandé où était le bateau de Monsieur Rocher, celui sur lequel il y avait un peu de vert. Ce sont eux qui ont appelé la radio. Un mois plus tard, j’ai signé mon contrat et Monsieur Rocher m’a avoué qu’il était au courant que 2 clubs m’avaient sollicité et des sommes qu’on m’avait proposées. Et il m’a fait un cadeau de compensation.

J'ai 7 titres de champions et 4 coupes de France à mon palmarès. Je devrais même en avoir 5. En 1974, j’avais fait tous les matches jusqu’à la demi-finale, je jouais avec une double entorse de la cheville car il y avait plein de blessés. Face à Reims, en demi-finale, le Docteur Poty m’avait fait 7 ou 8 piqûres, même sous le tunnel, j’avais la cheville en sang. Ensuite, j’avais dit à Roby que je ne ferai plus rien jusqu’à la finale. Les blessés sont revenus et la veille de la finale, on fait une petite séance, je boitais. Je lui dis que j’ai mal mais pas autant qu’avant la demi-finale. Et là, il m’annonce qu’il ne veut prendre aucun risque et que je ne jouerai pas la finale. Je n’étais pas d’accord et je lui ai lâché d’aller se faire foutre et que moi je partais en vacances.

En quittant le vestiaire, j’ai croisé un journaliste du Progrès et, en colère, je lui ai parlé de cet enculé de Roby. Le lendemain, jour de la finale, j’étais en première page. Je ne l’ai pas vu car la veille, dès mon retour à la maison, on était parti en vacances avec ma femme et les enfants. Je n’ai pas vu la finale. Plus tard, j’ai su par Jean-Michel Larqué que dans l’avion, le matin de la finale, c’était silence de mort, tout le monde lisait le journal. J’aurais pu jouer une mi-temps, même 20 minutes. Plus tard, j’ai vu le match, et même blessé, je pouvais marquer 2 ou 3 buts.

J’avais reçu une lettre recommandée trois jours après la finale : j’étais mis à pied et sans salaire ! De retour, il a fallu que je m’entraîne ailleurs pendant un mois. Mais comme les résultats ne suivaient pas, un matin tôt le président Rocher m’a appelé et m’a annoncé une réunion à 8 h : lui, Garonnaire, l’entraîneur et moi. J’ai répété devant Roby ce que j’avais dit et ma déception qu’il m’ait privé de la finale la plus facile que j’aurais pu jouer. Rocher m’a dit : « Allez, on tire un trait, il faut que tu reviennes et je te rends l’argent ».

J’avais été blessé par la décision de Roby, j’avais joué avec lui pendant six, sept ans, on s’entendait bien, nos femmes aussi. Mais une fois réintégré, cela s’est arrangé et on n’en a plus parlé. Je tiens déjà à préciser que dans ma carrière, j’ai d’abord été entraîné par Snella et Batteux, deux monstres. Je ne sais pas si Roby était précurseur mais il avait sa méthode : il nous faisait travailler la semaine, la veille il nous donnait la compo. Le lendemain, rendez-vous à l’aéroport à telle heure, on décollait à telle heure, on arrivait, on mangeait, on allait faire la sieste, collation à 17 h, réunion d’avant-match à 18 h 30. Elle durait une minute trente : « Messieurs, vous êtes professionnels donc vous connaissez l’équipe en face ». Pas de tableau ou de vidéo, Roby n’aimait pas ! Déjà comme joueur. J’ai une photo à la maison, alors qu’on était équipier, il dort sur mon épaule alors que Batteux donnait les consignes. Lui, il parlait pendant 1 h 30 mais tout le monde s’en foutait (rires). Pour Roby, cela ne servait à rien."

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