Pour 90 Football, Fousseni Diawara est revenu sur un épisode marquant de sa carrière.

"En 2006, je suis remplaçant au Vélodrome et j'oublie mon maillot. Le temps que l'intendant aille le chercher au Vélodrome aux vestiaires qui se trouvent à des kilomètres, il faut soulever la trappe... Il revient et entretemps l'OM a marqué. Tout le monde me parle de ça, le match était télévisé. C'est vrai que c'était anormal que j'arrive sur le banc sans mon maillot mais c'était un oubli. Avant le match, on encourage les coéquipiers, on tape la main à tout le monde. Le maillot est posé mais je suis parti sans.

Problème, Loïc Perrin se blesse en première période, ce qui n'arrive pas tout le temps. Je dois rentrer et je n'ai pas mon maillot. Sincèrement, je ne souhaite ça à personne. J'ai eu tout le vestiaire avec moi ce jour-là parce que ça a été une semaine particulière. J'avais la tête ailleurs. J'avais perdu un ami la veille et une semaine avant j'avais perdu un ami d'enfance qui avait 21 ans. J'étais affecté, un peu ailleurs dans la tête. Mes coéquipiers ne m'en ont pas voulu, ils ont compris.

Le public n'avait pas eu les explications. Certes, j'étais jeune, j'aurais dû un petit peu me livrer, expliquer le pourquoi du comment. On est humain, ça peut arriver à tout le monde d'être moins bien dans la vie, d'aller au boulot et de ne pas être productif. Ce sont des choses qui arrivent. Je ne cherche pas la tendresse ou la sympathie des gens en parlant. Je l'assume, c'est une erreur. C'est même une faute professionnelle.

Mais moi, ce que je retiens, c'est que mon match d'après contre l'OM [7 mois plus tard, ndp2], j'ai joué en Coupe de la Ligue. J'ouvre le score, on gagne 4-1 contre Marseille et on se qualifie pour les quarts de finale. Ce soir-là, j'étais ultra-motivé. J'avais envie de "réparer" cette anomalie, qu'on oublie. On me parle plus du maillot oublié que de ce but que j'ai marqué. Mais moi j'essaye d'équilibrer un petit peu avec cette anecdote."