André Laurent garde espoir

29/05/2022
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Ancien président de l'ASSE (de 1983 à 1993), André Laurent (84 ans) s'est confié sur RMC. Extraits.

"J'ai connu des barrages et ce sont des souvenirs douloureux : en 1984, nous faisons match nul à l’aller à Paris et nous échouons au retour devant 45 000 personnes et un stade en feu et nous redescendons en 2ème division à l’époque. L'année d’après, dans l’autre sens, il s’agit là d’un pré-barrage face à Rennes et nous perdons 2-0. Et à chaque fois, c’est tout qui nous tombe sur la tête car, le lendemain, on se dit : "il faut refaire une nouvelle saison, il faut repartir, c’est dur". En 1985, ce barrage de montée était tellement frustrant car nous ne sommes pas montés directement pour… deux buts de différences au goal average avec Nice ! Rageant.

C’est pour cela que de tout mon cœur, je souhaite que cela se passe bien ce soir car je connais l’humeur maussade des lendemains tristes… J’aspire, je prie, j’espère que cela va bien se passer. C'est dur un barrage mais en même temps, c’est exaltant de tout reconstruire, c’est passionnant. Quand je reprends le club en 1983, il n’y a rien : plus d’entraîneur, plus d’argent et pas mal de choses à régler au niveau procès. Il a fallu rebâtir l’enthousiasme, l’énergie, le club, les finances … Ce fut fabuleux à faire et nous l’avons fait dès 1986 avec nos neuf points d’avance et l’accession en D1 !

Pendant les dix ans de ma présidence, j'ai senti l'attachement de la ville à "son" club et le souvenir est vivace : Saint-Etienne est une ville industrielle et de créateurs d’entreprise. Alors, oui, il y a eu les déboires des années 1980 avec la fin de Manufrance et des mines, 80 000 emplois ont disparu en très peu de temps. Mais il y a de la résilience dans cette ville. Et tout est reparti sur d’autres bases, initiant une forme de résilience qui habite toute le monde. Reste une donnée : Saint-Etienne a un déficit d’image, c’est indéniable.

Nous n’avons pas la mer, la montagne et nous entendons rarement les gens dire "nous allons en vacances à Saint-Etienne". Donc, en terme d’étendard, de flambeau et d’image, Saint-Etienne n’a qu’un guide, son club de foot ! A l’extérieur, la ville est épinglée par son épopée footballistique des années 1970, son point haut qui existe dans toutes les entités, entreprises, institutions, clubs… Le contre-coup d’une descente n’impactera pas donc l’économie, mais le cœur, l’âme, le corps des Stéphanois qui sont tous supporters des Verts. J’en connais beaucoup pour qui ce sera une déchirure, une fracture réelle qui sera difficile à supporter et digérer.

J'ai connu les jours d’après une descente, et là cela peut se produire cette année... Il faut se dire que c’est possible. Et je sais déjà qu’il faudra des dirigeants fermes, engagés, qui croient en leur club, en leurs valeurs et en l’image de la région. Quand nous sommes descendus, dans le mois qui a suivi, peu à peu, j’ai rassemblé des passionnés qui se sont engagés tels des missionnaires. Nous nous sommes dits : "nous allons remonter, même s’il faudra du temps, de l’énergie et de la volonté". Nous aurons tout cela en plus de notre courage, de notre intelligence et de notre implication.

Notre chance ? Le public a adhéré, aussi bizarre que cela puisse être : oui, le public était là en deuxième division, face au Puy, 40 000 personnes ! Le stade était plein sans arrêt et après le match de la montée face à Toulon et on m’adresse un micro pour que je dise un mot au public : j’ai dit "merci" et surtout cette phrase que j’ai en tête. Elle est toute simple : "l’an prochain, nous jouerons en 1ère division !" Ce fut magique.

Il faudra un projet, un vrai projet je veux dire, une vraie vision avec des hommes qui ont la foi, l’esprit. Il ne suffit pas d’avoir quelqu’un qui est supporter, gentil et qui aime le club. Cela ne suffit pas. Il faut l’aimer l’ASSE, mais il faut aussi des idées, de l’argent… Et capter l’énergie de tous ceux qui nous entourent pour avancer ensemble. Et je sais que combien c’est triste de descendre, mais quel bonheur de remonter. J’ai connu les deux… Et même avec une descente, il ne faudra pas perdre espoir car une nouvelle histoire peut s’écrire.

Tous les histoires sont faites de haut et de bas. Je suis passé après Roger Rocher et nous sommes redescendus quelques petites années après avoir joué contre Liverpool, le Bayern et tous les autres. D’un sommet du monde à la 2e division, c’est le cycle du foot ; mais je sais une chose et je l’ai toujours eu en tête dans la reconstruction : l’ASSE ne peut pas mourir ; elle ne doit pas mourir… Même avec la caisse noire à l’époque, le club ne s’est pas crashé, il s’est bien posé.

Je vivrai ce dimanche de barrage retour avec beaucoup d’inquiétudes … Tout se jouera sur 90 minutes. La journée sera longue avant... J'ai bon espour pour le maintien. Il y a 8 jours, nous étions chez des amis avec mon épouse et nous dinions. Et j’ai demandé l’autorisation d’avoir le téléphone sur la table pour pouvoir suivre le match. Les discussions de la soirée m’intéressaient, forcément mais j’étais aussi tendu au scénario du match. Jusqu’à la 77e minute, je disais : "toujours 1-0 pour Nantes". Je sentais une tristesse… Et à la 78e, paf un but. La tablée a souri. Ce but, c’est un espoir. Et cet espoir, il faut le transformer en victoire dans ce barrage. Il ne faut surtout pas effacer cet espoir naissant… Surtout pas …"

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