Et Sainté dynamita Kiev
14/07/2022
Pour Jacques Vendroux, Dominique Bathenay est revenu sur le mythique quart de finale de 1976 contre le Dynamo Kiev la semaine dernière sur Europe 1. Extraits.
"Le quart de finale aller contre Kiev est déplacé à Simferopol. Je ne sais pas où c’est. Personne ne sait où c’est. On arrive là-bas au mois début mars 1976. C’est encore l’hiver, il ne fait pas très chaud. Il n’y a pas grand monde dans les rues. Ça change un petit peu de notre quotidien. Les hôtels ne sont pas rustiques mais bon… Il n’y a vraiment que le minimum. Les lits sont petits, Osvaldo dépasse du sien, il a les pieds en dehors de la couverture. Il y a toujours du monde qui surveille ce que l’on fait. Ce n’est pas quelque chose de très rassurant.
Dans les tribunes il y a beaucoup de militaires, c’est une ambiance un peu surréaliste. C’est entre chien et loup, on n’est pas au mieux. Sur le terrain non plus on n’est pas au mieux. C’est le Dynamo de Kiev qui avait remporté la Coupe des Coupes l’année d’avant. C’est pratiquement l’équipe de l’URSS. Une grosse, grosse équipe avec de grands joueurs. Miraculeusement, on ne perd que 2-0 alors qu’on n’a pas vu le ballon. Ivan a fait des miracles. C’est un gardien assez exceptionnel dans ses talents de gardien mais aussi d’organisateur, de chef de défense. Sur ce match-là, c’est lui qui nous maintient à flots parce que c’était un raz de marée. Ivan est celui qui nous permet d’envisager peut-être le retour avec bonheur.
La presse dans sa majorité nous voit éliminés par le Dynamo de Kiev mais nous on sait qu’on l’a fait déjà avec Split donc on se dit qu’on peut le refaire. Et ça c’est dans la tête de tous les joueurs, c’est dans la tête du club. Quand on rentre sur le terrain, je me souviens qu’on est hyper concentré. Le public est là. On regarde un peu nos adversaires et on voit qu’ils ont des yeux un peu étonnés de cette furia dans les tribunes. N’oublions pas que Saint-Etienne est un chaudron. Nous on le sait ; nos adversaires, pas toujours. Quand le gardien du Dynamo Kiev vient rejoindre sa surface de réparation, on sent qu’il n’est pas très tranquille.
Les gens sont derrière nous, on sent qu’il peut se passer quelque chose. Ils ont confiance en nous, ils ont confiance en eux. On sait qu’on doit donner beaucoup pour qu’ils nous rendent beaucoup. C’est à nous de les emmener pour essayer de renverser cette équipe de Kiev. Il y a 0-0 et en seconde période, tout bascule en quelques secondes. Blokhine échappe à Gérard Janvion, échappe à Christian Lopez et se présente quasiment tout seul devant Ivan Curkovic qui temporise. Et Christian Lopez, qui ne renonce jamais, revient. Blokhine a un excès de confiance, il tergiverse. Christian arrive à lui subtiliser le ballon à relancer n’importe où, ça tombe sur Osvaldo Piazza et sur cette contre-attaque on marque.
Et là c’est le déclenchement de la folie dans le stade. On a fait la moitié du chemin, on n’est pas loin, les gens le savent. Et ça va commencer par être compliqué pour les joueurs de Kiev. Après 90 minutes, 2-0. Prolongation. On reste sur le terrain, tout le monde est épuisé. Jean-Michel a des crampes, Dominique Rocheteau aussi. On a quand même donné beaucoup mais les joueurs du Dynamo Kiev ne sont pas au mieux non plus. Tout va se jouer au mental. On sait que ça va être difficile mais on est là, toujours vivants. C’est un match qui prend des proportions inimaginables. On marque un troisième sur une superbe action entre Jacques Santini, Patrick Revelli et Dominique Rocheteau, qui voulait sortir un peu avant mais qui est là pour mettre le ballon au fond des filets.
Il y a plein de monde sur le terrain. C’est une époque où tout le monde pouvait entrer sur le terrain, les journalistes, les photographes. La folie gagne Geoffroy-Guichard. Ils ont déjà connu Split et maintenant c’est Kiev. Ils se disent « avec ces joueurs-là, on peut aller au bout du monde ». Et nous on se dit : « Avec ce public-là, on peut renverser des montagnes. » Il y a une osmose entre le public et nous qui est une grandiose. Quand on en parle juste après le match, on se dit « on a vécu un moment exceptionnel. » 3-0, nous voilà en demi-finale ! On est heureux mais on est mesuré. Parfois les plus grandes joies sont silencieuses."

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