Moulin voulait énerver Ruffier
27/08/2024
Dans le dernier numéro de Dessous de Verts, Jessy Moulin revient sur ses relations avec Stéphane Ruffier. Extraits.
"Au début ça se passait bien entre Ruffier et moi. Mais à un moment donné, ça a été compliqué au quotidien. Mais on a été assez intelligents lui et moi. Euh... ou peut-être moi (sourires). A un moment donné on a arrêté de se parler. On avait notre personnalité, il fallait qu’à un moment donné il y en ait un qui soit plus intelligent que l’autre et qui ne parle pas. Si moi j’avais commencé à envenimer les choses, ça se serait mal passé. Deux ou trois fois, on a eu des discussions, on s’est bien chauffé. Ce n’est jamais sorti, tout le monde a toujours pensé qu’on s’entendait super bien. Au début, c’était le cas, pendant quelques années ça s’est bien passé.
Après j’ai évolué, j’ai pris en maturité, j’ai commencé à être encore meilleur, j’ai joué et j’ai été bon. Lui, il sentait que ça se rapprochait donc forcément ça s’est un peu dégradé. A un moment donné on se disait bonjour et on faisait notre taf. Lui, il aimait rester avec son entraîneur des gardiens pendant que moi je partais avec le groupe. On passait 20 minutes ensemble sur le terrain, je faisais ses prises de balle, il me faisait mes prises de balle. On fait du foot, ce n’est pas la guerre. Moi je me cassais rejoindre le groupe et ça nous allait bien. Ça a été notre fonctionnement pendant plusieurs années comme ça.
Le fait que j’ai été un bon numéro 2 l’a aidé à performer à Sainté, forcément. Il ne s’est pas reposé car il savait que derrière j’étais aimé du groupe, du club, des supporters, et que tous les jours et dès que je pouvais jouer je donnais le maximum que je pouvais. C’est normal, c’est le quotidien du footballeur. S’il n’y a pas de concurrence, à un moment donné… Bon, il n’y en a jamais eu entre lui et moi. Le club n’a jamais voulu trop en mettre. Mais juste pour l’amour propre, quand tu vas sur le terrain, t’as une envie normalement, c’est d’être meilleur que celui que tu as en face de toi. Forcément ça tire vers le haut, de même que moi aussi ça m’a tiré vers le haut d’avoir un gardien comme Ruffier.
Moi, ce que je voulais, c’était l’énerver. J’avais envie d’être bon et de l’énerver. J’avais envie de lui dire « je suis là. » Il y a une concurrence qui se crée sur le terrain entre nous, même s’il n’y en pas dans le club. Entre nous, sur le terrain, c’est qui va prendre le moins de buts. Quand t’as un gardien en face comme ça, une des références du championnat, tu n’as qu’une envie, c’est d’être bon. Quand Claude Puel m’a donné ma chance, j’étais archi-prêt. Je cravachais depuis des semaines à l’entraînement, je voyais qu’on prenait pas mal de buts. Je voyais que Ruffier n’était pas en odeur de sainteté avec le nouveau coach. Le coach a vraiment décidé qu’il y ait de la concurrence à tous les postes.
Moi je mettais les bouchées doubles, j’étais en muscu tous les jours, je reste sur le terrain tous les jours, je cravache comme un fou. Un jour je suis dans la salle de repos avec tous les joueurs de l’époque, les Cabella, Debuchy, Perrin, M’Vila etc. Le coach dit à Ruffier : « Steph, je peux te voir ? » On vient de prendre un 4-0 ou un 5-0 à Brest, ça ne se passe pas très bien. [Sainté a en fait perdu 3-2 après avoir été mené 3-0 à la pause, ndp2]. C’était dur, c’était un moment très difficile, même pour lui. Ruffier était dans une période difficile. Les joueurs disent en rigolant : « Putain, si le coach sort du bureau et qu’il t’appelle, ça veut dire que c’est toi qui joue ! »
Il sort du bureau, on entend la porte un peu claquer. Puel arrive et me dit : « Jess je peux te voir s’il te plaît ? » Alors là, les mecs… Tu sens qu’il y a un gros changement car ça ne s’est jamais passé au club, ça ne s’est jamais passé dans l’équipe. Le coach me dit : « Moi je t’adore en tant que gardien, sur le terrain. Tu ne fais pas un bruit, tu bosses, t’es bien. J’ai décidé de faire souffler Stéphane Ruffier, c’est toi qui joue les prochains matches. Je ne sais pas combien de temps ça va durer, mais prends ton pied, régale-toi ! »
J’enchaîne les matches. Il y a la demi-finale de Coupe de France, l’effervescence, le stade plein, on gagne. On regagne un peu en championnat, on s’éloigne de la zone rouge. Juste avant que le championnat s’arrête à cause du Covid, Stéphane Ruffier via son agent attaque un peu le club, le coach, et tout. Il m’ouvre la porte en grand. A la base, le coach voulait juste le faire souffler. Il ne voulait pas l’écarter du tout. Il se passe tout ce qu’il se passe. Le coach prend la décision, il m’appelle. Je me rappelle, j’étais à la ferme avec les chevaux. Il me dit : « c’est toi qui débutes la saison prochaine, tu es mon gardien titulaire. »

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