Saint-Etienne, par-dessus tout

11/08/2022
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Supporter Sainté relève de notre identité. Cela n'a pas échappé au chroniqueur du Financial Times Simon Kuper, dans un joli papier paru le 30 juillet dernier dans Le Monde. Extraits.

"Je soupçonne que le fait d’être fan jusqu’au point d’en faire son identité globale constitue un vestige de la révolution industrielle. En 1800, Manchester est une petite ville sans histoires, de 84 000 habitants. Peu après arrivent les premiers terriens ayant quitté leur village natal pour s’entasser dans une grande ville industrielle, atomisée et percluse de maladies. Le coturne de Marx, Friedrich Engels, fait tourner l’usine de son père dans cette ville : un endroit si violent qu’il lui inspire la création du communisme.

En 1878, un club de football nommé Newton Heath est créé près d’une ligne de chemin de fer relativement récente de Manchester. Ses joueurs sont employés par l’entreprise de carrosserie du même nom qui fournit les compagnies ferroviaires du Lancashire et du Yorkshire. Ils jouent en sabots de travail. Newton Heath est rebaptisé Manchester United en 1902 – Manchester est depuis devenue la sixième plus grande ville d’Europe avec 1,25 million d’habitants. Les Mancuniens de fraîche date retrouvent un sentiment de communauté en soutenant le club. Vous êtes un paysan irlandais et vous vous sentez perdu dans l’immensité mancunienne ? Dorénavant, vous « êtes » Manchester United. Le stade remplace la paroisse et la messe.

A l’instar du parterre à l’époque de Shakespeare, les supporteurs britanniques se considèrent toujours comme faisant partie du spectacle, acteurs à part entière voire coauteurs avec leurs vivats et leurs chansons. Le match lui-même laisse parfois la place aux tribunes. A Glasgow, une blague éculée souligne la ferveur des fans pendant le derby des Rangers contre le Celtic : « Et au beau milieu de tout ça, un match de football a éclaté ! »

Les supporteurs britanniques ne sont pas obsédés par la victoire ; les défaites viennent alimenter leur goût pour l’autodérision. Pendant l’époque maudite où Manchester City, reléguée dans les divisions inférieures, affrontait des clubs minuscules, ses fans faisaient résonner un chant qui clame, de manière assez surréaliste, qu’ils ne sont pas vraiment présents : We’re Not Really Here.

Côté français, la fan culture n’existe guère. L’industrialisation du pays est plus tardive, et les classes ouvrières urbaines restent alors relativement petites, ce qui explique sans doute que le football met plus de temps à s’imposer. Ce phénomène d’identification au club local comme moyen d’intégration pour les travailleurs ayant laissé leurs racines dans leurs villages ancestraux ne peut s’observer en France que dans quelques rares villes historiquement prolétaires : Lens, Marseille et Saint-Etienne, par-dessus tout."

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