Reuzeau a raison
02/04/2023
Directeur du centre de formation du MHSC après avoir exercé les mêmes fonctions à l'ASSE (de 2000 à 2003), à Sedan, au PSG et à, Monaco, Bertrand Reuzeau (57 ans depuis hier) parle du nécessaire accompagnement des jeunes qui ne signeront pas de contrat pro dans l'excellente rubrique Prolongation du quotidien régional Ouest-France. Extraits.
"Tous nos joueurs au centre de formation sont sous convention de formation. On a une obligation d’avoir une formation sportive et une formation qualifiante professionnelle, à côté. On met en place pas mal de choses. À la sortie, pour ceux qui ne sont pas conservés, il y a plusieurs orientations. Pour ceux en fin de contrat aspirant, généralement en terminale, le but, c’est de leur faire intégrer une université et de les faire devenir des étudiants lambda. Il n’y en a pas beaucoup, ils ne sont généralement pas très chauds à l’idée de faire ça parce qu’ils ont encore l’objectif de devenir professionnels.
En fonction des centres, le joueur peut également intégrer un club professionnel un peu moins huppé. Troisième opportunité, ceux qui ne réussissent pas peuvent être recrutés par des clubs amateurs, après leur contrat stagiaire. Il y a également une autre possibilité mise en place avec la fédération. Pour quelques élèves en fin de terminale, qui veulent un projet vraiment différent, il y a la possibilité de les intégrer dans les universités américaines pour jouer au foot et être pris en charge financièrement pour faire leurs études. On leur propose, on leur dit d’aller faire les concours.
On sensibilise tous les jeunes à la possibilité d'un échec. Il y a les entretiens individuels, environ deux ou trois par saison, les évaluations en interne, avec les staffs. On les prévient, en leur disant que les objectifs ne sont pas encore atteints. Il ne faut pas trop de joueurs dans les centres de formation. Notre plus gros boulot en fin de saison, ce n’est pas de s’occuper de ceux qui réussissent. Pour eux, c’est facile. On passe beaucoup de temps à s’occuper des autres en fonction de leurs souhaits et de leurs possibilités. On propose aussi, avec la fédération et la Ligue, on envoie une liste de tous les joueurs qui ne sont pas conservés. Notre date butoir, pour proposer un contrat à un joueur, c’est le 30 avril. À partir de début mai, on fait suivre la liste aux autres clubs pour ceux qui pourraient être intéressés.
Est-ce que les parents sont lucides sur le niveau de leur enfant ? Ça dépend des familles. Souvent, c’est compliqué. Surtout, à partir d’un certain âge, ils ont tous un agent. Ces conseilleurs leur disent qu’ils peuvent leur trouver d’autres clubs en Europe. Je trouve que l’entourage manque beaucoup de lucidité. Parfois le père rêvait de faire une carrière et vit celle de son fils par procuration. Il est très présent. Le football véhicule beaucoup d’argent, certains parents se disent que leur fils va leur permettre de s’en sortir socialement. Ça pose des problèmes sur le plan psychologique pour des gamins de 15 à 17 ans.
Dans tous les clubs où je suis passé, on avait un psychologue. Souvent, on a un référent socio-éducatif. On a une obligation de rendez-vous avec le psychologue au moment où le joueur entre au centre de formation. Ensuite, il est à disposition des jeunes, en fonction des besoins. L’accompagnement en France est plutôt bon. On leur apporte beaucoup pendant leur formation. Ils sortent presque tous avec des diplômes, des formations. Ils ont, en plus du football, quelque chose entre les mains. Comme un élève lambda de leur âge. Le plus difficile, c’est de leur faire comprendre qu’il y a autre chose que le football.
Il faut être plus sélectif pour les jeunes qui entrent dans les structures de haut niveau en formation. Vous aurez toujours le même nombre de joueurs qui finit pro. Ce n’est pas la peine d’augmenter les effectifs. Ça n’aura pas d’incidence sur le nombre de contrats professionnels. Au contraire, il y aura encore plus de joueurs en échec. S’il y a moins de joueurs dans les centres, ça nous permettra de nous occuper encore mieux d’eux.
Il y a le potentiel, le talent mais également le mental pour vouloir réussir. Si on les compare aux jeunes de leur âge, au lycée, il n’y en a pas beaucoup qui savent concrètement ce qu’ils veulent faire de leur vie. Ils ont la chance d’avoir la possibilité d’être footballeurs. En plus, ils poursuivent leurs études. Un gamin qui choisit une bonne structure, il aura une chance d’être professionnel, mais il aura également une vraie valeur ajoutée avec les diplômes obtenus. J’ai l’exemple d’un de mes enfants. Il a été dans un centre de formation, il n’a pas réussi et aujourd’hui il est aux États-Unis, il va finir son cursus universitaire. C’est aussi grâce au football."

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