Dans un entretien diffusé sur SCB TV, Allan Saint-Maximin est revenu sur ses vertes années.

"En 2011, j'ai intégré le centre de formation de l'ASSE. A partir de là, je fais vraiment de très belles saisons. Je marque beaucoup, je fais beaucoup de passes décisives. Grâce à ça, tout s'est enchaîné très vite pour moi. L'ASSE me suivait depuis un moment alors que j'avais beaucoup d'options, je pouvais partir à l'étranger, que ce soit en Espagne, en Angleterre, en Allemagne mais j'étais très attaché à ce club de Saint-Etienne, surtout aux supporters. J'ai été champion de France avec les U17 et deux ans après mon arrivée au centre de formation, j'ai signé mon premier contrat pro. C'était très gratifiant mais j'étais récompensé par le travail que j'avais fourni sur le terrain. J'étais très content mais quand on rentre dans le monde professionnel, le plus dur reste à venir.

J'ai fait ma première apparition officielle lors d'un match de barrage en Coupe d'Europe, à Geoffroy-Guichard contre Esbjerg. Je me suis dit : "c'est pour ce genre de moments que j'aime mon métier, j'aime jouer au football." C'est de là que j'ai vraiment pris goût au football. Avant je ne m'en rendais pas compte car souvent on jouait dans des petits stades. Ce n'était pas la même ambiance, le même bruit, etc. Mais là le fait de jouer un match en Europa League, c'était une sensation énorme. Je n'avais même pas 16 ans et demi, j'étais un peu insouciant. Je ne me prenais pas la tête et ça se voyait sur le terrain, j'essayais de faire ce que je savais faire. Je n'avais pas d'expérience te on l'a vu, ça n'était pas exceptionnel. Beaucoup de gens s'attendaient à ce que je mette dix buts mais j'ai fait ce que je pouvais.

Mon QI de 145, est-ce une légende ? Ça a l'air un peu fou mais c'est la vérité. Je pense que ça ne se ressent pas forcément dans les études, je n'étais pas fait pour ça, mais sur le terrain. Ça agit sur ce que j'aime. Quand j'aime quelque chose, je réfléchis plus vite, je le sens. On ne le voit pas souvent car j'ai un jeu à dribbles, j'aime beaucoup dribbler. Mais c'est vrai que j'arrive à réfléchir beaucoup plus vite. Lors de ma première saison en pro à l'ASSE, j'avais un rôle de joker. J'étais un jeune joueur, Christophe Galtier voulait me laisser du temps pour que je m'adapte. C'est ce qui s'est passé. J'ai fait un très bon match contre l'OM, c'est lors de cette rencontre que j'ai fait ma première passe décisive. Je m'attendais à avoir plus de temps de jeu, à enchaîner les matches, mais ça n'a pas été le cas. C'est comme ça, c'est le foot, il y a peut-être des joueurs qui méritaient plus de jouer que moi, ce qui est tout à fait normal.

J'ai eu une blessure au dos au début de ma deuxième année en pro, ça justifiait peut-être mon faible temps de jeu. Après cette blessure, ce n'était plus le même Allan sur le terrain. J'avais des douleurs à chaque dribble, à chaque accélération, à chaque saut. C'était vraiment douloureux mais j'essayais de jouer quand même. Il n'y avait que le staff de Saint-Etienne qui savait que je jouais avec une douleur très importante. J'ai été arrêté un mois à cause de ça. Mais cette douleur je l'ai ressentie jusqu'en Allemagne et je la traîne jusqu'à maintenant. En février 2015, j'ai prolongé mon contrat avec l'ASSE jusqu'en 2019 mais quelques mois après, je me suis engagé avec l'AS Monaco. Sincèrement, quand j'ai prolongé à Sainté, je m'attendais à avoir beaucoup de temps de jeu, à me sentir vraiment bien, épanoui, etc. mais je suis rendu compte qu'en fait Saint-Etienne ne comptait pas plus que ça sur moi.

Il y avait des offres et je ne me sentais plus comme chez moi à Saint-Etienne. Ce n'est pas forcément de la faute des supporters, je pense que c'est plus de la faute du coach, du staff, etc. je pense que le problème était vraiment là. Après, il y en a beaucoup qui peuvent dire que je suis insolent, que je manque de respect, que ci, que ça… Mais ce n'est pas la vérité, je ne suis pas du tout comme ça ! Tous mes partenaires ici à Bastia le savent. C'est parfois l'image qu'on essaye de me coller. C'est ça le problème, je n'essaie jamais de montrer que je ne suis pas comme ça. A force, ce n'est pas que ça cette image me pose plus de problème, mais j'en prends l'habitude. Je n'essaye pas de leur montrer que ce n'est pas la vérité car ce serait leur donner raison. Moi je laisse les gens parler, je sais ce que je suis. Les personnes qui me connaissent savent très bien ce que je suis."