Toto Losilla compare Bochum à Sainté
18/06/2024
Pur produit du centre de formation de l'ASSE et exemplaire capitaine de Bochum (maintenu en Bundesliga à l'issue d'un renversant barrage), l'inoxydable Anthony Losilla (38 ans) a accordé un intéressant entretien à Ouest-France. Extraits.
"A mon arrivée à Bochum, il n’y avait pas un francophone dans l’effectif. Je me débrouillais pas trop mal en allemand, mais j’ai été obligé de vraiment faire les efforts pour m’intégrer. C’est à partir de là que je me suis imprégné et que j’ai su apprécier la qualité de vie et la culture allemande. Sans prendre de cours, en me forçant à parler avec mes coéquipiers. Aujourd’hui, avec du recul, je pense que c’est primordial d’apprendre la langue quand on arrive dans un nouveau pays. C’est la première chose à faire pour s’intégrer dans un club.
Je suis passé du joueur qui ne parle pas la langue au capitaine d’une équipe allemande. Au début, c’était davantage par intermittence. Puis, ça doit faire six ans que c’est devenu régulier. Avec le temps, j’ai non seulement appris la langue, mais aussi la façon dont fonctionnait le club, son identité, ses valeurs, que j’essaie de transmettre sur le terrain. J’ai toujours eu cette fibre. Après, je ne suis pas le capitaine qui aboie et harangue. Je le fais quand c’est utile mais je pense surtout être un capitaine par l’exemple sur le terrain et à l’entraînement.
Bochum, c’est une ville de la Ruhr, une région historiquement minière. C’est un peu comme le Forez, ma région natale. Il y a beaucoup de similitudes dans la mentalité des gens : très ouverts, travailleurs, avec un goût prononcé de l’effort. C’est exactement les valeurs que le club veut transmettre. Mouiller le maillot signifie vraiment quelque chose ici. Un mot revient souvent ici : “Malocher”, que l’on pourrait traduire par « travailleur acharné ». Il colle vraiment à l’ADN du club. Ici, on est vraiment sur la Ruhr authentique.
Sincèrement, en France, on ne sent pas l’engouement qu’il y a ici, en Allemagne. En France, il y a bien sûr des exceptions, des clubs bien connus pour leur ambiance comme Saint-Etienne, mais la différence, c’est qu’ici, ça concerne tout le monde. Par exemple, dans la région, il y a un club de D4 allemande, l’Alemannia Aache, qui joue la montée cette saison devant 30 000 spectateurs par match. C’est un bon exemple de l’état d’esprit des Allemands. Peu importe le niveau du club qu’ils supportent, c’est le club de leur ville. C’est leur club. Ils vivent pour lui, et c’est assez fou à voir, même après douze ans.
Il y a quelques années, une réforme du football allemand donnait la possibilité à un investisseur étranger d’entrer dans le capital du club. Mais ici, comme ailleurs dans le pays, les fans sont très méfiants et opposés à ça. Ils ont peur que leur club perde leur identité. Ici, le football concerne l’ensemble de la famille. Dans chaque club, ou presque, il y a une tribune pour les enfants. Il y a une vraie volonté de transmission de génération en génération. On sent que les matches rythment le quotidien de personnes, qui attendent le week-end avec impatience. Le jour du match est entièrement consacré à celui-ci. On voit des familles aux abords du stade quatre heures avant. Ils mangent ensemble avant, ils y restent après.
À Bochum nous avons fait un très mauvais début de saison, l’année dernière. Les supporters sont restés fidèles toute la saison. Alors, ce qu’il y a aussi de différent, c’est que les clubs allemands entretiennent le contact avec leurs supporters. En tant que capitaine, j’ai beaucoup de rencontres avec nos fans, notamment nos ultras. Il y a de réels échanges entre leurs attentes et les nôtres, où on leur demande souvent patience et indulgence, en remettant le club dans son contexte. J’ai le sentiment qu’il y a davantage de dialogues entre joueurs et fans qu’en France.
Chaque jour, mes enfants, qui en sont à l’équivalent de l’école primaire et du collège, vont à l’école jusqu’à 13 h 30, maximum. Ils ont donc chaque après-midi de libre. Le but est de pouvoir allier la scolarité, le matin, avec les loisirs, comme le sport ou la musique, l’après-midi. Ça fait partie de l’éducation et c’est tellement appréciable de pouvoir voir ses enfants s’épanouir dans plusieurs domaines. Ça me paraît si logique, un enfant ne peut pas être concentré sur ses cours de 8 h à 16 h 30, comme c’est le cas en France. Le système allemand m’a fait comprendre que le système français est aberrant. Et, dans un sens, avec ma femme, ça nous oriente encore plus dans la volonté de rester en Allemagne après ma carrière. Mes enfants se sentent bien dans ce système, ma reconversion pour un poste d’entraîneur, ici à Bochum, est déjà dans les tuyaux."

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