Ça déconne à tous les étages
20/05/2022
Après s'être confié à Poteaux Carrés, Jérôme Alonzo s'est livré aujourd'hui à Ouest-France. Extraits.
"Les souvenirs que je garde de mon match avec les Verts à Nantes en mai 2001 ? Le premier est égoïste. Je me souviens d’un très bon match de ma part. Ce match participe à mon histoire car des gens du PSG étaient venus voir quelqu’un d’autre, je n’ai jamais su de qui il s’agissait, et en fin de compte, ils m’ont vu moi. Les discussions avec le PSG ont commencé quelques heures après le match. Le deuxième souvenir, c'est l'envahissement du terrain. Je suis côté kop. Dans une ambiance bon enfant, les gens avancent. Quand l’arbitre siffle, les supporters sont déjà quasiment dans mes six mètres. C’est une image assez irréelle.
On n’a vraiment pas existé offensivement. Il y avait une classe d’écart entre les deux équipes. Je me souviens de ce sentiment de tristesse. Je sais que c’est fini. C’est une saison particulière où l’on n’a pas maîtrisé les éléments extérieurs, l’affaire des faux passeports, les quatre coaches si l’on compte le tandem Rudi Garcia-Jean-Guy Wallemme. On n’était pas content de voir Robert Nouzaret partir. On a eu John Toshack le malade. Jérémie Janot et moi, on a vu l’arrivée de Levitsky, qui était nul en plus.
Tout se mélange dans ce match. L’autre souvenir qui me revient et qui est plutôt marrant, c’est que je vais donner mon maillot et mes gants aux supporters stéphanois à l’opposé, côté Erdre. Le problème, quand je veux rentrer au vestiaire, c’est que les stadiers avaient établi un cordon de sécurité. Les mecs ne me laissent pas rentrer car je n’ai plus de maillot ! Je leur dis que je suis un joueur de Saint-Étienne, ils me disent de dégager. C’est Alain Bompard, le président, qui vient me chercher.
21 ans plus tard, le FC Nantes pourrait condamner l’ASSE à la Ligue 2 mais c'est la seule analaogie La différence, c’est que si Sainté descend, c’est qu’il le méritera, sportivement. Un classement, c’est bien foutu. Quand tu es là depuis 9 mois, c’est que tu mérites d’y être. Nous, à l’époque, c’est très différent. On a une vraie bonne équipe. La saison précédente, on finit 6es. Il n’y a que des bons mecs. Avant le match, on réserve le resto car on sait qu’on allait être 15 à se retrouver. On est avec nos femmes. C’est hyper sain. Oui, on va boire trois ou quatre canons. On peut partir à 1 h du matin sans marcher forcément très droit, mais c’est à l’ancienne.
La suite est incompréhensible. En valeur absolue, je pense néanmoins que la saison suivante, notre équipe est meilleure que celle de cette année, si tu enlèves Levistky. On nous a enlevé des points au milieu de la saison, on nous les a remis avant de nous les enlever à nouveau. La Ligue et la Fédé se sont acharnées sur nous cette année-là. S’il n’y a pas cette affaire des faux passeports, on finit 12es. J’ai vécu 17 saisons en pro. Mais une saison irréelle comme celle-là, où tout arrive, non. La saison précédente, je suis titulaire à l’ASSE je fais 27 matches et on finit 6es. Je rentre de vacances et un gardien est là, un Russe que personne ne connaît, qui est nul. On te dit : "C’est un futur phénomène, tu ne joues plus"…
Cette saison-là, j'ai découvert John Toshack. La première réunion que l’on a à l’Etrat avant un déplacement à Sedan, il nous dit : « là-bas, vous ne jouerez pas en survêtement ». Donc les mecs, sauf les gardiens, se sont entraînés en short, il devait faire -4 degrés. Il s’était fait aménager une suite à l’hôtel en faisant abattre des murs. Tout ça pour se barrer à la Real Sociedad le 2 janvier. Il ne pensait qu’à l’oseille. Il est parti pour un bifton de plus en Espagne. Avec lui, on a perdu trois mois. Cette saison 2000-2001, on peut se poser et en faire un vrai roman.
L’année où j’arrive, on a failli descendre en National, ça s’est joué à la différence de buts, au dernier match. La tension, l’attente, la tristesse que les supporters éprouvent, je la connais par cœur. J’ai connu les fumigènes sur les voitures, dans la tribune, les pavés sur le parvis. J’ai de la compassion, de la compréhension. Je suis très triste pour ce club qui est à jamais dans mon cœur. Ça fait deux ou trois ans que c’est l’enfer dans ce club. Il n’y a aucun plaisir. Les matches sont pourris. Depuis l’affaire Ruffier, il y a une odeur qui ne me plaît pas. Tu ne peux pas mettre dehors une légende de ton club. Je me suis d’ailleurs un peu retrouvé dans son affaire. Tu ne peux pas être dans les 5 derniers depuis 4 ans sans que tous les étages déconnent. À force de tirer le diable par la queue, il te tombe dessus."

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