Curko jouait pour l'amour du maillot

16/11/2022
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Nice-Matin a publié aujourd'hui une interview d'Ivan Curkovic, qui a assisté le 27 otobre à l'Allianz Riviera au succès des Aiglons contre le Partizan Belgrade, club dont il est le président d'honneur. Extraits.

"D’habitude, je ne me déplace plus pour les matches européens. Mais Nice, la France, je ne pouvais pas ne pas y aller. J’ai passé 22 ans de ma vie en France. Après le foot, comme j’avais une formation d’architecte, j’ai travaillé 4 ans pour une société d’assainissement à Roanne, puis ensuite Paris. J’ai longtemps eu aussi un pied-à-terre à Cannes.

Nenad Bjekovic m’a mené la vie dure sur le terrain. Quand vous pensiez buteur, vous pensiez à lui. Mais toujours très correct. Nice-Saint-Etienne, à l’époque, c’était le sommet du championnat de France. Dans le stade du Ray, le public était très proche, très passionné. Il y avait aussi une grosse rivalité mais aussi beaucoup de respect entre les joueurs. Je ne me souviens pas d’un mauvais geste. Nice avait de la technique, les Guillou, Huck, Jouve… Avec Nenad, nous sommes restés très proches [Quand Curko présidait le Partizan, Bjeko était son directeur sportif, ndp2].

La force des Verts à mon époque ? L’amitié ! on n’avait pas les moyens du PSG d’aujourd’hui, loin de là ! Mais un cœur énorme. On jouait pour l’amour du maillot. Pour Saint-Etienne, une ville ouvrière, et pour toute la France. Ça nous donnait une foi incroyable. C’est tout le pays qui nous soutenait devant la télé le mercredi soir. Nous n’avions droit alors qu’à deux étrangers dans l’équipe. A Saint-Etienne, Garonnaire avait choisi Osvaldo Piazza et moi. Chaque année on se revoit, comme deux vieux copains. Si on ne le fait pas, on est malheureux.

Il y a trois semaines, j’ai passé la soirée à l’Allianz Riviera avec Christian Lopez, venu en voisin du Cannet. C’est l’homme qui éleva le tacle au rang de la suprême élégance lors d’un quart de finale retour contre Kiev resté dans les mémoires. Blokhine attendait que j’attende sa frappe, à droite ou à gauche. Je n’ai pas bougé. Jeannot est revenu comme un éclair. Et sur le contre, Hervé Revelli a ouvert le score.

Avant d’entrer sur la pelouse de Hampden Park contre le Bayern en finale de Coupe d’Europe, Robert Herbin nous avait dit : « Faites contre Eindhoven. » On a été malchanceux, c’est indéniable. Mais on aurait pu gagner quand même. En étant plus forts mentalement. Nous n’avions pas l’expérience des finales. Pour le Bayern ou le Real, une finale, c’est presqu’une habitude, juste un match à gagner coûte que coûte.

La saison précédente, nous avions été éliminés en demie, et tout le monde nous répétait, il faut aller en finale. Le football français n’avait plus connu ça depuis le Reims de 59. Le fait d’y arriver, cela sonnait déjà comme une victoire. On s’était peut-être légèrement relâché, inconsciemment, dans les têtes.

Notre dernier titre fut celui de 1981. Nous sommes restés le club le plus titré de France pendant 41 ans ! C’est ma plus grande fierté. Nantes, Marseille, Nice… Il fallait les battre ! En 1980-1981, Michel Platini, rayonnant, nous avait donné le sacre. Mais c’était déjà une autre époque. Saint-Etienne voulait acheter des grands joueurs pour rester au sommet. L’âme du club n’était plus la même. Michel Platini est un ami cher, qui a été un grand président de l’UEFA. Après tout ce qu’il a apporté au football, cela m’attriste qu’il doive se battre dans des procédures. Il n’a rien fait de mal, rien. Mais quand vous occupez un poste aussi important, tout le monde ne nous veut pas que du bien.

Un jour, le conservateur du musée des Verts, mon ami Philippe Gastal, m’appelle pour me demander ce qu’était devenue ma vieille Mercedes 300-D. Je me l’étais offerte à l’époque avec la prime de qualification contre Eindhoven. Je ne savais pas ce qu’il allait faire. Je l’ai retrouvée exposée au milieu du Musée des Verts. Il paraît qu’elle a toujours du succès. Une voiture verte ! J’avais osé, moi qui n’étais pas du genre tape à l’œil. C’était Saint-Etienne. La couleur de mes plus belles années."

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