Bibi allait au charbon
24/10/2025

Entraîneur du FC Villars l’Isle Saint-Maurice-Colombiers Blussans (R2), qui affrontera Belfort (N3) demain lors du 6e tour de la Coupe de France, l'ancien milieu de terrain stéphanois Fabien Boudarène (47 ans) revient sur ses vertes années et sur sa reconversion dans la dernière édition de L'Est Républicain. Extraits.
"L'ASSE, c'est une institution. Mon papa était policier et, avec mon frère, il nous emmenait sur le bord du terrain car il assurait la sécurité du stade. On était assis à côté des policiers sur la pelouse de Geoffroy-Guichard. C'était magique pour nous, les petits gamins de quartier. J'étais à l'Olympique de Saint-Etienne, le club présidé par Gérard Rocher, le fils de Roger Rocher. C'était l'antichambre des Verts. On tabassait tout le monde, on était premier en U15 Nationaux. Chaque année, l'ASSE voulait me récupérer, venait me chercher mais je ne suis parti qu'après les U15.
C'est Jean-Michel Larqué et Christian Larièpe qui sont venus à la maison. Ils m'ont fait signer mon premier contrat d'aspirant. A 16 ans, je rejoins l'ASSE et à 17 ans, je suis dans le groupe pro, ça a été super vite. Les jeunes, on avait une valeur marchande. Sur le Saint-Etienne-Marseille, il y avait Jean Fernandez dans les tribunes avec Adel Chedli, un bon copain à moi. On gagne 5-1, je rentre à la 70e, je tente un lob du milieu de terrain, je fais la 4e passe décisive. Et Jean a dit : "C'est qui ce gosse ?" Il m'a recruté à Sochaux après ce match.
Sur le terrain, je n'étais pas Zidane, je n'étais pas technique mais je courais partout, je taclais partout, je donnais le maximum. C'est mon côté stéphanois, j'allais au charbon. Robert Nouzaret a dit que j'étais "un garçon très gentil mais frappadingue." J'étais un rouleau compresseur. Je savais qu'un quand un milieu de terrain arrivait face à moi, il avait le choix de tenter de passer... ou pas !
J'avais un jeu dur. J'aimais ça. Il y en a qui savent faire des passements de jambes, des trucs techniques qui vont vite. Moi, c'était la récupération du ballon. J'adorais courir, sortir du match plein de boue, les chaussettes déchirées, me plier en quatre pour les copains. Et rendre le ballon propre. Ça, c'était mon but. Et des fois, je marquais des buts ! C'était l'apothéose. Par je ne sais quel miracle, le ballon arrivait dans la cage.
Durant ma carrière de joueur, jamais je n'aurais imaginé m'asseoir sur un banc d'entraîneur. Mais un jour à Feurs, le coach s'en va 4 jours pour raisons personnelles et nous demande, à 3 anciens, de prendre en charge la semaine d'entraînement. Alors qu'on ne gagnait pas un match, on joue contre Marseille et on gagne 3-0. Le déclic ! J'avais transmis quelque chose et découvert des émotions beaucoup plus grandes que sur le terrain. J'arrête tout et je passe mes diplômes.
Je suis parti du bas de l'échelle, avec des jeunes et en district à La Roche Saint-Genest. J'ai voulu passer tous les diplômes possibles et j'ai bien fait. Gardien, futsal, beach, handicap, foot-fauteuil qui m'a mis une claque, j'ai tout appris. Soi-disant, je n'en avais pas besoin mais ça a été super enrichissant. Cela m'a ouvert au monde extérieur. J'étais trop dans ma petite bulle, dans mon confort.
A Lure, je suis venu entraîner la R3 et on est monté jusqu'en R1. On a créé une 4e équipe, la section collège, les féminines. Après 8 ans, il était temps pour moi d'arrêter. Après un titre de champion de R1 avec Saint-Appolinaire, j'ai rejoint le FC Villars L'Isle-sur-le-Doubs. On structure le club, ça prendra encore quelques années. On est dans le vrai. Et tout ça grâce à nos bénévoles. Les joueurs, le coach, on ne serait rien sans eux. Ce sont eux les vraies stars à mettre en lumière : les bénévoles.
Je n'ai jamais été aussi professionnel qu'en amateurs. Quand j'étais pro, je faisais n'importe quoi. Et peut-être que si je ne l'avais pas fait, je n'aurais pas réussi. Chez les amateurs, l'entraînement est dur mais les joueurs ne doivent pas se faire chier, on joue au ballon. Il faut gérer le côté amateur mais pas trop. Je leur donne des billes pour qu'ils soient un peu plus professionnels dans leur alimentation. Ça marche une semaine puis je les revois avec les packs de bière. Mais vous avez raison les gars ! Vous avez 20 ans, sortez ! Profitez de la vie !
Je ressens la défaite fois mille ! Je n'arrive plus à dormir. C'est terrible. Les joueurs boivent des canons mais je suis triste pour eux. Si j'arrive à prendre un peu de leur peine, tant mieux. Par contre, quand on gagne, je suis le premier à faire du ventriglisse dans le vestiaire ! Je passe mes diplômes dans l'espoir d'entraîner chez les pros. J'ai besoin d'aller le plus on possible. Je veux voir ce que ça donne là-haut. Si je n'y arrive pas, si je n'ai pas le niveau, tant pis. Mais j'ai cette faim en moi qui me dit que c'est ma vie. Je suis entraîneur de football, c'est ma vie."
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