Tarak nostalgique des années Galette

20/03/2022
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Dans le livre de Jérémy Clément Pour le plaisir paru il y a trois jours aux éditions Amphora, le responsable du département médical de l'ASSE Tarak Bouzaabia se souvient avec nostalgie de l'ère Christophe Galtier.

"Je suis né à Paris mais j’ai fait ma scolarité secondaire dans un lycée à l’étranger. À 20 ans, j’ai choisi la fac de médecine de Saint-Etienne pour la simple et bonne raison que j’étais fan des Verts. Je n’y avais pas de connaissance ni d’attache, mais je n’ai jamais quitté cette ville depuis. Après mon internat, je me suis installé comme médecin généraliste. Je n’ai pas voulu choisir de spécialité. Ce qui le plaisait, c’était cette notion de médecin de famille : suivre les personnes au quotidien, leurs enfants, leurs évolutions. Ce côté proximité et humain m’a toujours motivé. Savoir écouter. Je m’étais dit qu’après 40 ans, je ferais autre chose, comme de la philo ou des études de lettres.

C’est alors que l’ASSE est venue me chercher. C’est encore une fois le côté humain qui m’a décidé à entrer dans l’équipe. En signant au club, j’ai dû complètement me désintéresser du foot que j’aimais pour me focaliser uniquement sur les hommes. Être médecin de footballeurs, ce n’est plus vraiment être médecin : concrètement, vous passez vos journées à ausculter des personnes en excellente santé. Les traumas sont souvent les mêmes, sans grande gravité, la plupart du temps. Vous développez donc le côté bien-être mental. Vous devenez confident, psy, conseiller : une réelle relation de confiance s’installe.

Lorsque je suis arrivé, Christophe Galtier était l’adjoint d’Alain Perrin. Une belle relation s’est créée entre nous deux. Nous étions sur la même longueur d’ondes. Nous nous sommes construits ensemble. Il est devenu un entraîneur très intelligent, qui écoutait et associait tout le monde avant de trancher et de prendre une décision. Il a emmené Saint-Etienne au plus haut niveau, et cette longue ascension a été une aventure merveilleuse. Ces années-là ont été les plus belles. Aujourd’hui encore, il ne s’écoule pas une semaine sans que j’en parle avec mon kiné chef, Hubert Largeron.

Il existait une ambiance et une entente incroyables au sein du collectif. Les choses étaient simples, franches et vraies. Je prenais un réel plaisir à m’intéresser aux familles, aux environnements, à l’environnement des joueurs. Le groupe était exceptionnel. Il y avait une réelle symbiose entre les joueurs et le staff technique et médical. Une confiance, un respect. Il n’y avait pas de faux semblant ni de langue de bois. Le vestiaire respirait la sérénité.  Une intelligence de tout le monde pour écouter l’autre et s’enrichir de l’autre. On ne s’en rend pas compte de l’extérieur, mais c’est quelque chose de plus en plus dur dans le milieu du football.

À cette époque, nous étions une vraie famille à l’intérieur comme à l’extérieur du stade. Quand Christophe Galtier et plusieurs « anciens » qui composaient le ciment de ce beau groupe ont quitté l’ASSE, les choses ont commencé à changer. Aujourd’hui, tout est un peu différent. J’ai parfois le sentiment que l’humain s’est quelque peu effacé face à l’argent. Il m’arrive d’avoir du mal à créer des liens avec la nouvelle génération de footballeurs. Ils se confient moins à moi. Les rencontres de leurs familles deviennent plus rares.  J’ai plus de mal à les amener à se livrer avec moi. Est-ce moi qui suis trop vieux ? Ou cette nouvelle génération qui distille sa vie de façon contrôlée sur le Net est-elle devenue méfiante des relations humaines ?

Maintenant, les réflexions se mènent dans l’instant présent, dans l’urgence. Il devient donc difficile au coach et au staff de créer une émulation qui donnera des fondations solides au groupe. La confiance se construit sur le temps, et cette notion n’est plus en adéquation avec la société de consommation dans laquelle nous évoluons. Je pense toujours que le rôle du médecin au sein d’un club pro est primordial. En 15 ans, j’ai réussi à mettre en place ce que je voulais, et je l’ai maintenu avec difficulté. Je pense avoir donné au football tout ce que j’avais à lui donner, et il me l’a bien rendu."

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