Le premier Adil de Puel

29/10/2020
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Si Aouchiche fait aujourd'hui partie de ses jeunes protégés, l'actuel entraîneur des Verts a lancé la carrière d'un autre Adil il y a 13 ans. Dans son autobiographie Autopsie parue il y a deux semaines aux éditions Hugo Sport, Rami consacre plusieurs pages à "Monsieur Puel". Extraits.

"Lorsque Claude Puel me reçoit dans son bureau, je n’en mène pas large. Il a un paper board avec des flèches et des noms. Ça m’impressionne. C’est la première fois de ma vie que je côtoie un coach de Ligue 1. En trois mots murmurés, je comprends qu’avec la trêve internationale, il a besoin de moi dans son effectif. Je suis convoqué à l’entraînement de l’équipe première. Les entraînements sont très exigeants. Claude Puel court plus que tout le monde, il faut ses pompes en même temps que nous, il montre l’exemple sans un regard ou un signe d’affection. J’ai juste droit à la fin à un « Reviens demain. » Au final, je reste une semaine à ses côtés.

C’est un jeudi soir que Claude Puel me convoque. Il est calme, posé, le visage tout doux. Je transpire et souris bêtement. « Tu as fait une jolie semaine, tu vas venir avec moi ce week-end. Ça te plait ? Tu es content ? J’enquille dix oui en dix secondes. Un âne. Je passe la journée à me demander comment je vais lui dire que je ne suis pas prêt. Je vais jouer contre des pros, à Saint-Etienne, dans le Chaudron avec l’ambiance, la pression, les caméras. J’ai la gerbe. Je ne veux pas jouer. J’ai une trouille à me chier dessus. Je veux être pro, cirer le banc, prendre mon argent tranquillement. Claude Puel me met remplaçant à Geoffroy-Guichard. C’est le soulagement.

Même angoisse pour le match contre Auxerre, l’avant-dernier de la saison. Je me suis battu pour être là et maintenant je fuis. Claude Puel me met titulaire. Au coup d’envoi, mes jambes pèsent une tonne. Tout le monde me fixe, m’attend, me guette. Je panique. Mon dégagement est contré par Akalé. Des huées, le regard de Puel, j’ai foiré, à cause de moi un à la 15e minute. Mais les ballons s’enchaînent, je m’améliore, je mets le pied comme un crève-la-faim, je suis de mieux en mieux on face-à-face. Lille me propose une deuxième prolongation d’un an. Mon salaire passe à 55 000 €. Vite, le temps presse, je dois devenir un vrai footballeur.

Le jour où je renonce à la sélection marocaine sur les conseils de Claude Puel, je suis en stage avec le LOSC à l’Alpe d’Huez. Que faire à part suivre les conseils d’un coach qui m’a donné ma chance en Ligue 1. « Ne pas se mettre de barrière, Adil ». Je ne comprends pas. « Refuse ». Je monte dans ma chambre et je pleure. J’ai peur de laisser passer ma chance. Peur qu’elle ne se représente plus jamais, surtout. L’équipe de France est si lointaine et inaccessible. » Claude Puel part à l’Olympique Lyonnais. Les pères finissent toujours   par partir et par abandonner. Pourtant il m’aimait bien, non ?"

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