Jojo rend hommage à Gégène

08/03/2025
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"Le livre hommage "Eugène Njo Léa. Un sportif - Un militant - Un diplomate. Trajectoire d’un homme en avance sur son temps", sous la direction de Jean-Célestin Edjangué et Serges Ngounga, sera au cœur de la 4ème édition du salon du livre africain de Paris, du 14 au 16 mars 2025" nous apprend le site Newsafrica24. "Une présentation officielle en avant-première est prévue le vendredi 14 mars, de 17 h00 à 18 h00, salle Léopold Ferdinand Oyono, à la Halle des Blancs Manteaux, dans le 4ème arrondissement de Paris, en présence de nombreuses personnalités et des contributeurs à cette œuvre artistico-littéraire, qui participe du devoir de mémoire."

Dans ce très bel ouvrage de 106 pages, l'ancien gardien stéphanois Joseph-Antoine Bell rend hommage à l'ex-buteur de l'ASSE et fondateur de l'UNFP, qui nous a quittés en octobre 2006. Extraits.

"Le premier souvenir du contact avec Eugène Njo Léa, c’est quand j’étais gamin. Ceux qui s’intéressaient au foot savaient qu’on avait quelques footballeurs africains et camerounais en Europe parmi lesquels Eugène Njo Léa. Or, la communication n’était pas celle d’aujourd’hui pour que les noms et exploits parviennent jusqu’au Cameroun. C’est donc dire que c’étaient d’authentiques exploits. Parlant d’Eugène Njo Léa, c’était quelqu’un de marquant, qui avait impacté le football français.

Le premier contact physique, je pense, a plus de sens. Je crois l’avoir rencontré au siège du journal France Football, rue Poissonnière, à Paris. Il y avait deux ou trois journalistes avec lui, à l’époque. Je me souviens d’Ibrahim Soumaré, un journaliste africain qui travaillait en partenariat avec France Football, et de Max Urbini, un grand journaliste, ami d’Eugène Njo Léa. Njo Léa me recommanda au Directeur technique national français de football, Georges Boulogne, on était dans les années 1979-1980.

Je suis allé voir ce monsieur, de la part d’Eugène Njo Léa. Il m’a reçu, car Eugène Njo Léa était respecté, écouté. Le DTN me demanda si j’avais vu les matchs du Championnat de France. Je lui répondis que « oui ». Il enchaîna : « Vous vous situez à quel niveau, jeune homme ? ». Je lui répondis : « Si je vous dis en première division, vous n’allez pas me croire. Mais si vous m’envoyez faire un essai en deuxième division, ça m’irait aussi très bien ».

Je lus dans son regard interloqué qu’il devait se dire : « encore un prétentieux de Noir ! ». Il ne m’a jamais rappelé. La preuve que je ne m’étais pas trompé sur le regard qu’il portait sur moi. Avec le recul, je me suis dit qu’il n’y avait rien d’étonnant dans son comportement. Il n’y avait pas de Noir gardien de but en France, à cette époque. Tout le monde pensait qu’en Afrique, on jouait avec les singes comme gardiens de but.

J’ai été bien malheureux avant son décès. Parce que Eugène était en avance sur son temps. Quand je devins footballeur professionnel en France, Eugène était connu partout. Il y a ses traces à l’Union Nationale des Footballeurs Professionnels (UNFP). Chaque fois que je rencontrais un ancien grand joueur français, il me parlait d’Eugène Njo Léa. Quand j’ai rencontré Just Fontaine, il m’a parlé d’Eugène Njo Léa. De même quand j’ai rencontré, plus tard, Georges Bereta.

Tous l’appelaient très affectueusement « Gegène ». C’était quelqu’un qui les avait tous marqués. J’avais pu mesurer l’impact qu’Eugène Njo Léa avait eu dans le football français. Jacques Thibert, le rédacteur en chef de France Football, qui était devenu un ami, me parlait d’Eugène Njo Léa. Mais, j’ai beaucoup souffert de ce que cette appréciation unanime ne se soit pas transposée sur le reste de sa vie. De telle sorte que la nouvelle de sa mort était encore plus cruelle.

L’UNFP c’est son héritage. Les avancées sur les conditions des footballeurs, c’est l’héritage d’Eugène Njo Léa. Jean-Jacques Bertrand, l’avocat de l’UNFP, dont le père était Jacques Bertrand, ce sont ces gens-là qui ont travaillé pour que les conditions juridiques des footballeurs en général soient améliorées. Oui, les gens d’aujourd’hui vivent sur l’héritage des gens du passé. Nous portons les montres parce que quelqu’un a inventé l’heure et comment la mesure du temps devrait être comprise, il y a très longtemps. Son héritage est multiple. Ne serait-ce que parce qu’on a pu admettre qu’un footballeur pouvait être plus qu’un footballeur ? Il n’a pas que les pieds. Il a aussi une tête."

 

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