Le collectif c'est bien beau, mais...
16/08/2025
Dans un entretien publié hier sur la chaîne youtube The Brain, Frédéric Piquionne est revenu une douzaine de minutes sur ses 2 années et demie sous le maillot vert.
"Ce qui fait que j’accepte de signer à Saint-Etienne en 2004 ? Déjà, en allant voir un match. J'ai été voir un match au Chaudron, c'était extraordinaire. On m’a beaucoup parlé du Chaudron. Il y avait Mickaël Citony qui était avec moi à Rennes, qui est parti à Sainté. Il m'a dit : « vas-y, viens ! » Avec Micka, on s'est suivi un petit peu. Il part à Saint-Etienne, moi j'arrive l'année d'après. Je vais au Chaudron, je vois le match, en plus le match de la montée [le match du titre en fait, ndp2]. Je vois Bridonneau qui marque un but de fou, je vois les supporters, un truc de dingue dans le Chaudron.
Et après, il y a Elie Baup qui m'appelle, je fais un petit déjeuner avec lui. Il me dit : « ne t'inquiète pas, tu seras mon numéro 1, aie confiance ! Je vais appeler Pascal Feindouno, on va Papus Camara. Ne t'inquiète pas, on va avoir une vraie équipe ! » Il y avait aussi Herita Ilunga, Vincent Hognon, Jérémie Janot, Julien Sablé, David Hellebuyck, Frédéric Mendy. Devant, il y avait Anthony Le Tallec. On avait aussi Didier Zokora au milieu. On avait une équipe de dingues pour une équipe qui montait. Les dirigeants stéphanois ont fait des investissements de ouf.
Et que dire du Chaudron ! Saint-Etienne, c’est la plus grosse ambiance que j’ai connue de ma vie. Lens aussi, mais Sainté je pense que c’est au-dessus. Les ambiances en Angleterre par rapport à Saint-Etienne ? C'est différent. Je pense qu'en Angleterre, ils sont plus fans. A Saint-Etienne, tu te fais siffler rapidement. T'as pas de banderole en Angleterre. Tu peux perdre des matchs, il peut y avoir des mécontentements. Mais c'est moins visible. Le français, il est comme il est. C'est la société qui est comme ça. Dès que t'es pas content, tu vas manifester, tu vas dans la rue
Saint-Etienne, c’est clairement les meilleures années de ma carrière. Parce qu'on avait une équipe de fous, on avait une équipe de dingues. On avait une gestion humaine qui était exceptionnelle avec le coach. Et surtout, on avait un groupe qui était fait pour ça. La deuxième saison ne s’est pas passée comme prévue mais la première on mettait des tarifs complets à n'importe qui et à domicile. Même le grand Lyon a eu grave du mal à Geoffroy. Ils ont gagné mais on a mené deux fois. On leur a fait peur avec Pascal Feindouno.
Si je regrette d'être rentré en conflit avec le club ? Je pense qu'à un moment donné, quand on est sportif de haut niveau, on est avant tout des hommes. Et quand on est meurtri dans sa chair, par rapport à certaines situations, je pense que là, il n'y a plus de joueur en fait ! Je me suis pris la tête avec un supporter. Je me suis tapé avec un supporter parce que lui m'a meurtri, mais en tant qu'homme aussi. Il y a un supporter qui a fait ça.
Après, tu mets des banderoles, tu m'insultes pendant un match, ça c'est la vie en tant que joueur. Mais moi, en tant qu'homme, je ne peux pas laisser passer des paroles ou de certaines choses, ce n'est pas possible. Je n'ai pas grandi avec une cuillère d'argent, j'ai une certaine éducation, mais à un moment donné, j'ai aussi un égo. Je ne vais pas me laisser marcher sur les pieds. Tu peux être qui tu veux, en vérité. C'est ce qui s'est passé.
Quand je pars de Sainté et que je prononce le mot esclave, c'est parce que moi, quand je suis à la réunion, c'est comme ça qu'on me traite, en vérité. Je retranscris dans le journal ce que moi, j'ai vécu. Mais personne ne peut le comprendre parce qu’il n'y a que moi qui le vis. Moi et mon entourage qui était là.
Quelques temps après, j'ai fait ma carrière, j'ai réfléchi, je m'en suis même excusé auprès des supporters parce qu'ils n'ont pas à entendre des trucs comme ça. Malgré tout, ils ont été derrière moi à certains moments. Pas tout le temps, d'ailleurs, et ils le savent. C'était très dur de me montrer à Sainté. Tu prends la place de Lilian Compan. Tu prends la place de mecs qui, l'année d'avant, sont montés en Ligue 1. C'est compliqué, c'est difficile.
Avec Pascal, on s'est fait chahuter. A Ajaccio, on s’est fait grave chahuter. Il y a eu des banderoles sur nous aussi à Sainté. À un moment donné, on ne peut pas oublier tout ça. Ce n'est pas que je m'embrouille, mais je l'ai appris dernièrement, je sais que mes agents avaient commencé à parler avec le club en 2006. Ils ont dit : « regardez, il y a des sollicitations, Fred est en train de faire une bête de première partie de saison. Venez, on commence à discuter tranquillement ». Non, non... Ils refusaient catégoriquement.
Arrive Lyon, parce qu'ils avaient perdu un joueur sur blessure. 6 ans avant, j'étais en R1, et 6 ans après, je peux jouer à la Ligue des Champions et je peux être dans un club où je peux gagner des titres ! Votre affaire de rivalité, c'est pas mon problème, ça ! Moi, j'ai grandi à Paris, j'ai pas grandi à Lyon ni à Saint-Etienne. Et quand bien même ? Je pense à moi, parce que le collectif, c'est bien beau, mais à la fin de la carrière, il y en a combien de ce collectif-là qui vont me demander, Fred, t'as besoin de quelque chose ? Chacun mène sa barque, bien sûr !
Moi, je peux comprendre les supporters : « le collectif, ouais, on est 3e du championnat, il faut que Fred il reste, avec Ilan ça marche bien et tout ça ! » Mais moi derrière, je peux gagner un titre, je peux jouer la Ligue des Champions, il y a peut-être l'équipe de France. Comme par hasard, 2 mois après, j'y suis. Il y a plein de choses qui rentrent en compte, mais ça, on ne le comprend pas quand on est supporter, on est fan, on est dans le truc, surtout, des fans comme à Sainté.
La fin avec Saint-Etienne se passe mal. Avec Lyon, c’est mort et je finis par être prêté avec option d’achat à Monaco. A la base je devais aller à Lens. Tout étais fait avec Gervais tut était conclu mais deux jours avant la fin du mercato, il y a Marc Keller à Monaco qui appelle mes agents. J'ai pesé le pour et le contre et j’ai choisi d’aller à Monaco pour le cadre de vie. C’est quand j’étais à Monaco que j’ai été sélectionné pour la première fois en équipe de France.
Une anecdote sur Jérémie Janot ? Sur le plan motricité, il nous a montré sur un stage, qu’il était catastrophique en zumba. Ca-ta-stro-phique ! On avait 4 entraînements par semaine, et le dernier entraînement, c'était de la zumba. Mais là, catastrophique. On faisait de la zumba car on travaillait la coordination, et puis surtout, la cohésion d'équipe. Mais ça, tu ne t'en rends pas compte au départ. Mais qu'est-ce qu'on a rigolé. Jérémie était en retard. Nous, quand on partait à gauche, il partait à droite. Extraordinaire, magnifique !"

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