Baup n'a jamais lâché le Tour

16/07/2025
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Alors que le Tour de France s'apprête à passer dans sa région, l'ancien entraîneur stéphanois Elie Baup (70 ans) s'est confié à So Foot. Extraits.

"Même pendant ma carrière d'entraîneur dans le football, je n’ai jamais lâché le Tour. Ce qui tombait bien, c’est que c’était en période de préparation lorsqu’on coachait en pro. Dans ces périodes-là, j’essayais toujours de regarder les fins d’étapes, quitte à programmer les séances après. Quand j’entraînais Bordeaux, on se retrouvait en stage dans les Hautes-Alpes, là où les coureurs passaient. Ça m’est déjà arrivé d’emmener les joueurs voir l’étape. On avait même fait une partie du parcours le matin même, c’était vachement sympa. À Bordeaux, il y avait Pavon ou Laslandes qui étaient des passionnés. Pareil à Saint-Étienne où on discutait beaucoup avec des mecs comme Jérémie Janot ou Julien Sablé. Tous ces gars étaient des mordus de vélo.

Je suis team manager des U17 et U19 d’une équipe de VTT en Occitanie. La formation me manquait puisque j’étais directeur de la formation pendant 10 ans avant d’être entraîneur, je retrouve un peu ce qu’on faisait à l’époque mais de manière différente. Dans le vélo, il n’y a pas de centre mais des pôles espoirs. Par exemple au foot, toutes les régions ont un centre de formation. Au vélo, il y a trois ou quatre centres en France. Ce que j’essaie de faire, c’est d’apporter des valeurs éducatives, de les faire sortir d’une forme de sédentarité aussi, leur permettre de quitter leur téléphone… voilà, leur donner le goût de l’effort, d’avoir un équilibre sans en faire des champions forcément. Je le fais pour permettre aux jeunes de se retrouver.

Je m’implique aussi dans plein d’initiatives comme le « savoir rouler à vélo » ou des directives de transition écologique. Au-delà de l’éducateur, j’essaie aussi de faire apprendre des valeurs humaines. J’essaie de rencontrer le maximum de gens compétents comme des psychologues ou des préparateurs physiques qui peuvent m’accompagner dans l’éducation des jeunes, j’ai toujours essayé de faire ça, et le plaisir de vivre une vie dans le sport, ça passe par là. La solidarité, l’entraide, ce sont des choses qui résonnent en moi. Le sport revalorise l’élève, l’enfant, il accepte les différences, grâce au sport on crée du lien.

Après, quand vous basculez de formateur à entraîneur pro, comme j’ai fait dans le football, il n’y a pas de retour en arrière. Si vous voulez refaire une carrière dans la formation, c’est pas la peine d’essayer. Les mecs te ferment la porte. C’est en partie pour ça que j'ai basculé du foot au cyclisme. Et aussi parce qu’au VTT, il y avait cette notion de plein air qui me faisait du bien. Pédaler à la montagne, il n’y a rien de mieux. Si on est stressé, on prend le vélo et d’un coup tout s’envole : il y a ce lien avec la nature, avec l’effort physique, on se lâche totalement. D’ailleurs, dans les clubs où je suis passé, j’organisais des décrassages en vélo. Je leur faisais acheter des VTT et c’était parti, les gars aimaient bien ça en plus, ça sortait du cadre.

Si ma vie dans le football est définitivement derrière moi ? Pas vraiment. J’ai voulu revenir à la formation, mais ça n’a pas marché. Même du côté de Marseille, j’ai essayé de revenir lors de l’époque Jacques-Henri Eyraud, j’avais demandé à plusieurs personnes s’il y avait un poste dans la formation. Ils étaient intéressés, mais ça ne s’est pas fait. Et c’est peut-être une erreur de ma part, mais je n’ai pas voulu retourner à la base des bases, c’est-à-dire dans un club amateur. Je voulais transmettre tout mon vécu dans un club pro, mais chez les jeunes. Sauf que j’ai tout de suite vu que ça en embêtait certains, les gens se sont dit « oulalala qu’est-ce que Baup vient faire là, qu’est-ce qu’il cherche, il vient déstabiliser l’équipe pro. »

Alors c’est sûr, parfois on a l’étiquette de champion de France qui colle à la peau. J’ai fait plus de 120 matchs en Coupe d’Europe, y a les histoires de fric, de transferts, donc on se dit « qu’est-ce qu’il vient nous foutre le bordel celui-là. » C’est vraiment nul, quoi. On perd cette notion de proximité. Alors qu’à l’inverse, au vélo, les mecs ne se posent pas de question. Au contraire, c’est moi qui paye de ma poche les trajets, je suis bénévole à fond, je fais des déplacements de huit heures avec des jeunes pour aller à la Coupe de France, à Puy-Saint-Vincent, à Lons-le-Saunier… Il n’y a pas de calculs, et les mecs du vélo ne se demandent pas pourquoi je suis là. Ils se disent que je les aide, que je suis passionné et c’est super. Je rencontre des jeunes de partout, il y a un côté rafraîchissant. En tout cas moi, je ne cherche rien, je veux juste faire partager l’amour sportif et la passion du vélo, et c’est déjà très bien !"

 

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