Janot défend Bouhazama

18/10/2022
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"Bouhazama, une méthode et ses dérives". C'est le titre d'un longue enquête de Ouest-France parue aujourd'hui sur l'ancien entraîneur des U19 de l'ASSE, actuellement coach de la réserve angevine et directeur du centre de formation du SCO. Extraits.

"À chaque fois, les retours sont les mêmes : "insultes", "humiliations", "intimidations",  "menaces", "management par la terreur". Un ancien collaborateur se désole : "J’ai assisté à certains de ses débriefs de match. On va très loin dans l’humiliation. Ça fait plus de vingt ans que je suis dans le milieu, je n’ai jamais vu ça." "Abdel Bouhazama profite de sa position, car il est puissant", raconte le père d’un jeune qui est parti usé. "Et dès lors qu’on n’est plus dans sa façon de penser ou de voir les choses, il pilonne, il pilonne, il pilonne. Il pilonne jusqu’au moment où ça craque."

"Il était très violent" rapporte un ex-surveillant des lieux. "C’était des menaces de griller leur carrière, de ne jamais les faire jouer, de les virer du jour au lendemain, tout ce qui pouvait faire flipper un gamin qui n’a qu’un rêve, devenir pro. Quand il arrivait, ça se lisait sur le visage des enfants, ils avaient la peur au ventre. Je l’ai vu en coller un au mur. Et cette humiliation, c’était en permanence devant les autres. Il leur répétait sans cesse que c’était des bons à rien. Quand il partait, je récupérais les petits en larmes." Des propos qui complètent ceux d’un ancien habitué des entraînements de la réserve : "Une fois, je l’ai vu dire à un jeune : "toi, avec ton contrat, tu as gagné au Loto. Tu es nul, tu ne seras jamais pro".

Si on le raconte plus calme devant le public et des membres du club, Abdel Bouhazama a décontenancé plus d’un observateur, même si dans le milieu, sa réputation le précède. Il n’est pas rare de le voir sortir un jeune au bout de quelques minutes de jeu si sa prestation ne lui convient pas. Des façons de procéder qui ne sont pas passées inaperçues sur les bancs adverses. "Il met une forme de pression dans les rapports, avec ses collègues comme avec les jeunes. Il tient des propos inadmissibles", dit un éducateur d’un autre centre de formation. Et ce, visiblement depuis Saint-Etienne, où il a coaché les U19 jusqu’en 2013, année où il a pris la direction du centre de formation du Sco. "Je l’ai vu insulter un joueur de fils de pute car il avait loupé une passe", raconte un témoin stéphanois. Alain Blachon, alors directeur du centre de formation de l’ASSE, était à l’origine de sa venue en 2007. Il s’en explique : "Je vais le chercher à Tours, car à ce moment-là, il fallait reconstruire une équipe d’éducateurs, il me fallait des gens rigoureux, compétents et on me l’avait conseillé. C’était un bon éducateur sur le plan footballistique, mais il a des méthodes sévères, dures, bizarres et qui ne me plaisaient pas." À Sainté, il a même été convoqué, au moins à une reprise, par l’un de ses supérieurs après un signalement de parents.

La sévérité dans un centre de formation est nécessaire, dans un milieu où seuls les meilleurs, dans les pieds et dans la tête, sortiront. Au contact d’Abdel Bouhazama, certains s’y retrouvent, même. C’est notamment le cas de l’un des plus éminents prospects issus de l’académie angevine, Nicolas Pépé. "Abdel Bouhazama a réussi à me remettre dans le droit chemin, disait l’international ivoirien en 2019 au moment de sa signature à Arsenal. Par exemple, je me souviens d’un match de U19 contre Guingamp quand il m’a crié dessus. Je lui ai répondu, il m’a sorti du terrain et nous avons perdu le match. Il m’a ensuite reproché ce petit incident. J’ai dû m’excuser devant le groupe parce que j’avais pénalisé l’équipe. J’ai beaucoup appris de ces épisodes. C’est un coach qui a beaucoup compté pour moi, pas seulement en matière de football."

Si personne ne nie la dureté du personnage, au point de programmer des séances d’entraînement à 6 h, avant une journée de cours, certains défendent la méthode. En tout cas, ils y trouvent des vertus salvatrices, au contact de certains profils. "Il a parfois un management qui peut aller jusqu’au conflit, mais pour certains, c’est intéressant, témoigne un agent dont le joueur a été proche de signer pro au Sco et évolue désormais dans un club de National. Si c’était à refaire, je le remettrais à Angers. Abdel lui est rentré dedans, parfois un peu trop, mais derrière, il a changé le joueur. Mais pour que ça fonctionne, il faut être fort mentalement." "Si un jeune a besoin d’être piqué, stimulé, je n’aurais aucun problème à le mettre au Sco, expose un autre conseiller. Par contre s’il a besoin qu’on le préserve, qu’on l’encourage, je ne l’enverrai pas là-bas."

A la lecture de cet article, Jérémie Janot a tenu à réagir sur twitter.

"Je connais Abdel. C’est un éducateur hors pair. Un homme d’honneur. Je m’inscris en faux avec cet article. Tout les jeunes qu’il a eu à Saint-Étienne te diront pareil."

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