Gelson la fin de sa carrière (4)

28/06/2020
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Ayant achevé ce week-end sa carrière de joueur, Gelson Fernandes a accordé une longue et intéressante interview au quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung. Extraits.

"Je n'ai jamais été aussi détendu de ma vie. J'étais toujours sous pression. J'ai été dès le début un joueur très professionnel, mon style de jeu demande de la force et de la concentration. Je me suis également beaucoup investi pour mes coéquipiers. Maintenant je sens que ça suffit. J'aurai joué dans dix clubs, ce n'était pas prévu mais je suis content de ma carrière. J'ai connu différentes cultures, je parle sept langues.

A Saint-Etienne, au bout de six mois, le club a eu des problèmes financiers. J'avais un salaire élevé et j'ai été prêté à Leicester, au Chievo Vérone et à l'Udinese. Ensuite je n'ai pas eu de chance car je suis arrivé au Sporting Portugal au moment de la pire crise sportive du club. Quand nous perdions, nous devions parfois attendre jusqu'à minuit pour récupérer nos voitures à Lisbonne à cause des supporters en colère.

J'ai quitté Sion à 18 ans et j'ai toujours les mêmes amis là-bas. Mais je n'ai guère noué d'autres amitiés pendant ma carrière. J'étais souvent en déplacement, que ce soit en club ou avec la Nati. Quand j'étais à la maison, je devais me détendre. J'ai raté tant d'anniversaires et de mariages... Bien sûr, nous gagnons beaucoup d'argent, mais les relations en souffrent. Ma mère vit dans le Valais, je l'ai rarement vue depuis 13 ou 14 ans. Elle est heureuse que je revienne. Ma plus grande crainte a toujours été que quelque chose lui arrive quand je ne suis pas là.

Il y a des joueurs suisses qui ont joué au FC Bâle pendant que j'étais à l'étranger, ils n'ont pas connu les plus grandes championnats. Mais ils pouvaient voir leur famille. C'est aussi beau. Je pense aujourd'hui que trois ans à l'étranger, c'est suffisant. Ma maison est dans le Valais mais aussi au Cap-Vert. J'ai véçu cinq ans dans cet archipel, j'y ai puisé de la force et de la positivité. Les gens là-bas sont pauvres. J'avais l'ambition de les aider. Je n'étais jamais sur le terrain juste pour moi. Cette pensée m'a accompagné tout au long de ma carrière.

En 16 ans de carrière, j'ai pu mesuré que le foot a changé. Il est beaucoup plus rapide qu'avant. Et les réseaux sociaux mettent encore plus de pression sur les joueurs. Tout ce que tu fais peut se retrouver sur internet, tu es constamment exposé. Ce n'est pas gentil. Je n'ai jamais compris pourquoi les gens sont si critiques envers les footballeurs. Comment ils rabaissent les joueurs. C'est difficile à supporter. Cela a empiré avec les réseaux sociaux. Quels commentaires on peut y lire, c'est incroyable. Une fois j'ai pris un carton rouge après 30 secondes. J'ai lu "va te suicider"...

Il y a par ailleurs dans le monde du foot des choses opaques. Quand j'ai été prêté à l'Udinese, il était convenu dans mon contrat que le club devait m'acheter si je jouais un certain nombre de matchs. Mais seulement si je jouais avant la 60e minute. On me faisait entrer en jeu à la 62e, 63e minute... J'ai aussi été victime d'insultes racistes. Lors d'un match avec Sion, un adversaire m'a traité de  "putain de noir". Et à Vérone, ma voiture a été détruite, on m'a dit "rentre chez toi, nègre de merde". J'ai dû faire rentrer ma femme dans le Valais.

Le football m'a appris la patience. Tout arrive à temps. Il ne faut pas stresser et ne pas être trop euphorique. J'ai eu le temps d'étudier pendant ma carrière. Il y a des clubs qui disent que les footballeurs qui étudient ne sont pas concentrés sur le terrain. Moi n'ai jamais été aussi fort que lorsque j'étudiais. Ma journée était structurée: petit déjeuner, entraînement, soins. J'étais à la maison à 14 heures et j'étudiais jusqu'au soir. Cette discipline m'a beaucoup aidé.

Si demain je suis amené à travailler dans un bureau de 9h00 à 17h00, je n'aurai pas peur. Je passe des diplômes de manager, j'aimerais travailler dans le management, dans un club ou dans des instances. Beaucoup me verraient bien directeur des équipes nationales mais j'ai le temps. J'ai déjà eu deux offres de l'étranger en tant que directeur sportif. Mais je n'ai pas donné suite, notamment car je pense à mes filles. On n'a qu'une seule enfance. Je ne veux pas manquer la leur. Elles ont besoin de leur père."

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