Le Roy encense Milla, tacle Nouzaret et remercie Puel

13/05/2021
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Auteur du captivant récit La passion selon Saint-Etienne paru aux éditions En exergue, Christophe Verneyre (alias Parasar) n'est pas le seul admirateur de Roger Milla à avoir sorti un bouquin ce mois-ci. Claude Le Roy, qui a entraîné l'attaquant chez les Lions Indomptables à l'époque où ce dernier redonnait des couleurs à Sainté, a publié son autobiographie Le Sorcier blond aux éditions Arthaud. Extraits.

"Même s’il n’a pas fait carrière dans les plus grands clubs européens, Roger Milla est probablement le joueur à la technique la plus pure et la plus cristalline que j’ai jamais croisé. Il faut mettre en avant ce personnage singulier et attachant au talent si éclatant. Roger aura fait une carrière L, aux yeux du public, parce qu’il n’a pas joué dans les clubs les plus prestigieux, alors qu’il possédait une classe XXL qui aurait dû lui permette à un moment donné d’être reconnu comme l’un des meilleurs joueurs du monde.

C’est peut-être son début de carrière contrarié, dans l’anonymat de Valenciennes, qui aura pénalisé son parcours. Souvent blessé à Monaco, pas reconnu à sa juste valeur à Bastia, transféré vers une ASSE en plein déclin, et terminant sa carrière à Montpellier, Milla n’aura pas eu véritablement la chance d’être mis sous les projecteurs en club. Et pourtant…

À chaque entraînement, il régalait son coach par sa pureté technique, ne commettant quasiment jamais une erreur et démontrant une intelligence tactique, un sens du jeu, du placement et du but hors du commun. Roger, c’était déjà une promesse de le voir jongler en allant vers le terrain, quand je portais le sac de ballons sur l’épaule et qu’il m’offrait deux heures de plaisir dans la séance à venir.

Certes, au moment du match, il se laissait emporter par sa passion qui l’empêchait d’avoir le recul suffisant et de trouver les mots justes dans le vestiaire. Mais ses gueulantes apparemment inutiles faisaient réagir tout le groupe, il donnait du bonheur en inventant un geste, un dribble et en affichant un caractère entier et captivant.

(…)

Je rejoins le Racing Club de Strasbourg en tant que manager général dès le lendemain de la finale de la Coupe du Monde 1998. Je respecte mon engagement vis-à-vis du président du club, Patrick Proisy, un ami d’enfance. Sa sœur Marie-Hélène a été un de mes premiers flirts d’adolescent. Les résultats de l’équipe ne sont pas à la hauteur la seconde saison mais je protège l’entraîneur Pierre Mankowski qui commence à faire l’objet de critiques.

Un jour, Patrick Proisy m’appelle, me fait comprendre que ça grogne du côté de Mc Cormack et qu’on souhaite que je reprenne l’équipe en direct, c’est-à-dire que j’assume à la fois la fonction de manager général et celle d’entraîneur. Je m’en ouvre à Pierre Mankowski en lui disant que s’il est limogé, je pars aussi. Il insiste pour que je reste et que je règle les modalités de son départ. J’accepte.

À quatre jours d’un match capital contre Saint-Etienne, je deviens donc manager et entraîneur du Racing en novembre 1999. Nous sommes avant-derniers. Dans la presse, l’entraîneur stéphanois Robert Nouzaret, qui parle sans savoir, m’allume et prétend que j’ai bafoué avec Pierre en acceptant de rendre l’équipe.

Lorsque nous pénétrons dans le Chaudron, il insiste dans la provocation. « Toi, l’intello, si tu crois que tu vas révolutionner ton équipe en quatre jours… » L’ASSE est bien classée mais on gagne 1-0 grâce à une tête de Teddy Bertin. À la fin du match, je rends hommages à Pierre Mankowski. Et, très maladroitement, j’ajoute sur l’antenne de Canal + : « J’espère que cette victoire va faire réfléchir l’infime minorité de nazillons alsaciens. » Je suis en effet ulcéré par les cris de singe d’une partie des tribunes de la Meinau dès qu’un joueur noir de mon équipe touche le ballon.

(…)

Au début de la saison 2001-2002, le Nîmes Olympique me propose le poste de manager général. Dominique Bathenay est l’entraîneur. Il a toutes les qualités pour être un très grand entraîneur sauf une, la confiance en soi. Il jouit d’un passé footballistique prestigieux à l’ASSE et au PSG. Il émane de lui une autorité naturelle. Il a une excellente perception du jeu, beaucoup de personnalité et pourrait s’imposer. Je ne cesse de le lui répéter et de lui dire à quel point il pourrait devenir un entraîneur de très haut niveau s’il gagnait en confiance. Nous travaillons ensemble jusqu’au moment où l’agent Patrice Joannin m’appelle pour me dire que le club de Cosco à Shanghai me veut absolument et souhaite me voir sans délai.

J’ai toujours été fasciné par la Chine.  À peine arrivé, on me dit « rafraichissez-vous et préparez-vous, dans une heure nous venons vous chercher pour vous faire visionner des cassettes sur notre équipe qui jouait l’an dernier en D2. Vous devrez nous en faire la synthèse. » Je viens de passer douze heures dans un avion, je suis en plein décalage horaire et on ne me laisse pas souffler un instant. Je passe quatre heures à visionner des cassettes, je produis une synthèse que traduit Fan, l’agent francophone.

À la fin de mon intervention, ce dernier déclare : « Ils sont éblouis par votre diagnostic, le contrat est prêt ! » Je comprends que je viens de passer un examen d’embauche car, au contraire de ce que Joannin m’avait assuré, les dirigeants de Cosco voulaient recruter Claude Puel, ce formidable formateur, qui vient de quitter l’AS Monaco. Trois jours avant, accompagné de Joannin, Claude était là, à Shanghai, et au moment où il devait signer son contrat, je ne sais sur quel détail, il ne s’était pas mis d’accord avec Cosco. Je comprends pourquoi Joannin s’est éclipsé à Roissy quand j’ai embarqué.

En lisant mon contrat, je me retrouve face à des propositions du club que je n’aurais jamais osé solliciter. Le club appartient à un des tout premiers armateurs mondiaux et dispose de moyens financiers illimités. Aujourd’hui encore, à chaque fois que je croise Claude Puel, je lui dis en souriant : « Je ne te remercierai jamais assez. » Sourires entendus."

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