Puel évoque une déliquescence
06/02/2024
Sans club depuis qu'il s'est fait virer de l'ASSE il y a 50 mois, Claude Puel (62 ans) s'est confié hier dans Monaco Info à son amie Geneviève Berti, directrice de la communication du gouvernement princier de la Principauté de Monaco. Extraits.
"Quand je suis arrivé à Lille, le club était en bas. On a joué le maintien les deux premières années. Sans argent, sans rien, on a pris des joueurs gratuits de deuxième division ou des étrangers qui ne coûtaient rien. On avait l’avant-dernier budget de première division. Je me suis dit « je vais partir avec des jeunes joueurs, je vais les former, je vais les amener et les faire rivaliser avec les meilleurs joueurs ». Les gens se disent « il est fou, lui ! ». On a joué deux ans le maintien puis on a fait 2e, puis 3e derrière Lyon. On a fait des Ligues des Champions, on a battu Manchester United au Stade de France car on n’avait pas encore de stade à Lille. On a gagné à San Siro contre le Milan AC qui a été après champion d’Europe cette même saison. On a fait des résultats extraordinaires. On a bâti. Aller se confronter avec des joueurs qui ne coûtent rien et défier les plus grands joueurs d’Europe et les plus grands entraîneurs, c’est ce qui me faisait saliver. C’est ma nature et je le revendique.
J’ai la particularité à partir de Lille d’avoir des responsabilités étendues. Je faisais entraîneur et j’avais aussi le rôle de directeur sportif. Je menais la politique sportive du club, je m’occupais du recrutement des joueurs, je faisais toutes les réunions, tout ce qu’il fallait pour diriger tous les aspects sportifs, du centre de formation jusqu’à l’équipe première. C’était énormément de travail mais je m’accomplissais là-dedans. Partout où je suis passé, même en Angleterre, j’ai tenu ce rôle-là. Maintenant c’est presqu’impossible de faire cela, c’est très compartimenté. Beaucoup de gens sont venus se servir et n’ont pas servi le club.
Maintenant, l’entraîneur est dans la précarité, il est sur un siège éjectable. Au bout d’un an ou même de quelques mois, il peut partir. Il va à l’essentiel et je le regrette parce que c’est un état de fait qui est dû par la gestion du club proprement dit. Je le regrette car ça ne permet pas d’avoir un travail de fond. Les entraîneurs hésitent maintenant à lancer des gamins parce qu’ils ne sont pas encore prêts, ils savent que ça risque de leur coûter des points mais « ils ne font pas le job » et tout ça je le regrette
C’est une question d’état d’esprit. Moi j’étais prêt à me faire virer mais pour moi c’était comme ça, on devait passer par ces étapes-là. J’avais des convictions et mon travail fait que ça a été sur la tangente plusieurs fois, mais finalement je suis resté en place parce que mon travail quelque part les rassurait aussi. Par exemple à Lille pendant deux ans on a joué le maintien, on était la majorité du temps dans les trois derniers. Ils ont dû hésiter pour savoir s’ils me gardaient. Mais en fait, comme je bossais, comme je développais les joueurs, ils ont tenu.
C’est ça qui est important, c’est d’avoir un aperçu sur ce qui est réalisé. Est-ce qu’on est sur le bon chemin, on peut continuer à lui faire confiance pour la suite. Surtout que c’était le seul chemin. Il y a des clubs qui dans des situations comme ça de mauvais classement, ils paniquent et de suite c’est du court terme. C’est de la gestion à court terme et en fait c’est la déliquescence du club. Il faut se détacher de toute la pression, il faut prendre un cap et le tenir parce qu’on pense que c’est le bon. Il faut tenir, rassurer ses dirigeants, prendre la communication du club à son compte, il faut tempérer les uns et les autres. On est très exposé mais je pense avoir été à chaque fois assez solide.
Ce que l’on peut me souhaiter maintenant ? Avoir la santé, profiter de mes enfants et de mes petits-enfants. Je reste un passionné de football mais pas n’importe où, pas n’importe comment… J’ai reçu beaucoup de propositions, même au niveau des sélections. Mais j’ai envie de rester en Europe et de disputer je l’espère un jour de nouveau la Coupe d’Europe, la Ligue des Champions, soit avec un club qui me permet d’y arriver par la compétition, soit qui y soit déjà. Je ne suis plus dans un projet où il faut repartir en bas, reconstruire pendant quatre ou cinq ans comme j’ai pu le faire à Lille, à Nice ou dans d’autres clubs. Je n’ai plus ce truc-là."

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