Malgré le retour de suspension de Makhtar Gueye (titularisé hier par Bruno Irles), Molenbeek a été tenu en échec à domicile par le OH Louvain d'Oscar Garcia. Avant cette rencontre de la 27e journée de l'élite belge, Jérémy Clément s'est confié à La DH Les Sports +. Extraits.

"Ma blessure avec les Verts contre Nice, c’est arrivé à un moment où j’étais en bonne condition mais ça fait partie des aléas d’une carrière sportive. Ça m’a remis les idées au clair. J’avais 29 ans, je commençais, pas à ne plus apprécier mon métier, mais à l’aimer un peu moins. Lors de ma rééducation, je me suis rendu compte que j’aimais toujours autant être sur le terrain, ce qui m’a permis de jouer jusqu’à 35 ans. On m’a dit que je ne pourrais peut-être plus jamais rejouer au foot. Mais je suis un compétiteur et j’ai pris cette épreuve comme un défi à relever. Je me suis battu, cette épreuve m’a construit et finalement j’étais sur le terrain pour le premier match de la saison suivante, comme je l’avais promis au coach Galtier.

J’ai passé mes premiers diplômes d'entraîneur lorsque j’étais à Bourgouin-Jallieu en N3. J’ai ensuite passé mon certificat attaquants-défenseurs avec le pôle féminin et puis j’ai coaché à Andrézieux en N2. Ce passage dans le monde amateur a été très formateur. Quand le staff est plus réduit, vous faites plus de choses vous-même. Je suis content d’avoir eu ce parcours qui me permet d’apprécier encore plus ma première expérience en tant qu’adjoint au RWDM. Jusqu’ici, je n’avais eu que des expériences en tant que numéro un dans ma jeune carrière de coach. Je voulais connaître ce rôle d’adjoint au haut niveau. J’avais déjà discuté avec Bruno Irles cet été, il m’avait confié qu’il cherchait un profil comme le mien pour l’accompagner dans son prochain challenge, finalement cette opportunité s’est présentée ici à Molenbeek.

Au-delà de l’aspect technique ou tactique, j’aime ce côté proche des joueurs. J’aime le rapport humain, j’ai besoin d’être proche des joueurs, comme j’aimais quand les coachs l’étaient avec moi, tout ce que peut m’offrir ce rôle d’adjoint. Quelqu’un qui est un peu le tampon entre le coach et les joueurs, un élément facilitateur de messages pour obtenir un bon climat de travail. Je ne suis pas là pour rapporter quoi que ce soit au coach, je suis là pour aider les joueurs.

Titulaire, remplaçant, capitaine, blessé, exclu du groupe parce que j’avais un trop gros salaire, j’ai connu tous les statuts d’un joueur de football dans ma carrière. J’ai connu la pression, les périodes compliquées, j’ai gagné des titres, autant d’expérience qui me permettent de savoir exactement ce que peut ressentir un joueur. C’est un vrai plus dans mon rôle d’adjoint. Je n'ai pas de modèles de coachs super connus, mais j’aime penser aux coachs que j’ai eus en tant
que joueur. À ce qu’ils ont fait de bien, de moins bien, et puis prendre un peu de chacun pour me forger.

J’avais une relation très proche avec Paul Le Guen et Christophe Galtier, j’ai adoré leur management au quotidien. Une vie de coach, pour l’avoir vécue, même à un niveau inférieur, c’est très difficile, fatiguant, stressant, fait de sacrifices. C’est vraiment une machine à laver et je ne peux dire que je ferai ça toute ma vie. C’est sûr que ça me manque quand je ne suis pas dans un vestiaire, mais il y a d’autres choses aussi. La vie ne se résume pas qu’aux émotions qu’on peut avoir.

Des joueurs drôles, j’en ai croisé une ribambelle dans ma carrière. À Lyon, il y avait Sylvain Wiltord ; à Paris, Ludovic Giuly ; à Saint-Étienne, Jessy Moulin. Il y en a partout et cela fait du bien dans un groupe. J’aime les rencontres avec une pression différente, une atmosphère un
peu tendue. Je pense aux chocs Saint-Étienne – Lyon, Glasgow Rangers – Celtic, PSG – Marseille. On joue au football pour vivre ces moments et j’espère que ce sera chaud quand on va jouer contre Anderlecht."