Père de Timothée, Christian Kolodziejczak s'est confié à La Voix du Nord avant le match qui opposera les Sang et Or aux Verts cet après-midi à Bollaert. Extraits.

"Timothée a été formé au RC Lens mais il n'a joué qu'une fois à Bollaert, avec l'OL il y a 11 ans. Claude Puel l'avait fait entrer à dix minutes de la fin, les Lyonnais avaient gagné 2-0. J’ai encore le billet. Ce week-end il vient jouer contre mon camp. Mais si Saint-Étienne gagne, c’est parfait… J’ai deux amours en fait. Les jours de match, systématiquement, il m’appelle avant la balade, après la sieste et après le match. C’est un rendez-vous que nous avons. Plus tard, ça va me manquer. On ne se dit pas grand-chose, ça dure trois-quatre minutes, mais nous en avons besoin tous les deux. Lorsqu’il n’est pas bon, il n’y a aucune complaisance de ma part. Lors du dernier match face à Rennes, il n’a pas été bon, il n’avait pas la grinta. Je le lui ai dit. 

Même quand il évoluait au Mexique, il n'était pas question pour moi de rater le moindre de ses matches. Mon autre fils, Charles-Éric, étudiait alors à Los Angeles. Il me trouvait des connexions via des sites arabes pour regarder les matchs à 3 ou 4 heures du matin. Quand Timothée est parti à Lyon à l’âge de 16 ans, j'effectuais la route deux à trois fois par mois. Ça m’a coûté un an de permis de conduire. Excès de vitesse… Le plus souvent, c’est seul devant son téléviseur que j'observe les prestations de Timothée. Lorsqu’il y a du monde autour, on n’est pas objectif. Je préfère regarder seul. Avec un cigare et un Armagnac. Un autre rituel. Cette fois, je serai dans les travées de Bollaert, chez les Verts, mais avec le maillot du RC Lens sur le dos. Un pari perdu."