Bajic est apaisé
12/10/2021
Dans un entretien au site Goal, le vert bleuet Stefan Bajic évoque longuement son parcours et ses ambitions :
"L’ASSE représente beaucoup pour moi. Tous les coachs, entraîneurs des gardiens ou éducateurs m'ont donné les ingrédients pour devenir un gardien de but mais ils m'ont aussi appris les valeurs de cette ville, le respect, le travail, l'humilité. Et pour ça je leur en suis reconnaissant. Après, je ne me suis pas posé la question d’aller voir ailleurs. Aujourd’hui, je suis à l'AS Saint-Etienne. J'ai mes objectifs personnels, mais il y a celui du club aussi qui est de se maintenir. Je suis vraiment focalisé là-dessus. On verra en fin de saison comment ça se passera.
Sur le plan personnel, je ne me suis jamais mis de pression sur le fait d’être un jour le successeur de Stéphane Ruffier. Par contre, j'ai ressenti la pression extérieure, celle que je ne maîtrise pas et qui vient du club ou des supporters. Ça n'a pas été forcément facile à gérer, mais c'est aussi de l'expérience que j'ai emmagasinée. J'ai réussi à prendre du recul et à me détacher. Dans la hiérarchie, j'étais derrière Nathan Crémilleux et Etienne Green. Puis j'ai commencé à faire des sélections équipe de France et grâce à mes performances, je suis passé devant. Quand tu passes devant certains gardiens qui étaient eux aussi internationaux et que tu fais des bonnes performances, l'attente grandit et les gens attendent beaucoup. Ce surnom de successeur de Ruffier, c'est flatteur, car ça montre que les gens ont confiance en toi, mais en même temps ça te met une pression qui, quand tu es jeune, m'a peut-être un peu perturbé.
Etre devancé par Etienne Green a été le premier coup dur que j'ai connu dans ma jeune carrière. C'est mon ego qui a pris un coup Le coach fait ses choix et il faut les respecter. Je suis un compétiteur et le fait de perdre sa place, j'ai vu ça comme un échec.
Je suis toujours passé devant les autres gardiens et c'est la première fois que l'on m'est passé devant. Durant toute cette saison (2020-2021), j'étais numéro 2 et j'ai énormément travaillé pour progresser et essayer d'avoir cette place de numéro 1. Et puis se faire prendre cette place sur une blessure, dans un contexte très particulier : Jessy Moulin se blesse, pareil pour moi, dans la foulée Etienne joue et est très bon. Mais je me suis relevé, j'ai pris du recul. Les vacances m'ont fait du bien aussi pour évacuer et cette saison, je suis encore numéro 2 mais dans un esprit beaucoup plus apaisé.
On a une très bonne relation avec Etienne. C'est rare de nos jours que deux gardiens s'entendent bien dans un groupe pro. Le fait que l'on ait grandi et fait nos classes ensemble, car malgré notre année d'écart, on était toujours dans les mêmes équipes d'entraînement. On a une relation très respectueuse et on échange beaucoup. Que ça soit sur des situations de matchs ou que l'on a pu voir à la télé. Il y a une concurrence saine qui s'est installée entre nous : On revient sur certaines situations, on se dit : « Là, t'as fait un bon arrêt ». Quand on parle du match, on se demande par exemple : « comment t'as géré cette situation ». On discute vraiment des différents aspects du poste : les placements, les appuis, les attitudes et tout ça dans un échange qui nous apporte à tous les deux car la finalité, c'est de progresser et de devenir un peu plus fort chaque jour.
Mon premier match, c'était contre Metz (25 septembre 2019). C'était une sorte de « one shot », car je me suis retrouvé à jouer alors que Ruffier et Moulin s'étaient blessés tous les deux. J'ai joué ce match avec tout mon cœur mais je n'étais pas forcément prêt pour la Ligue 1 sur l'aspect mental et physique, le tout dans un contexte sportif compliqué. Mais je me suis beaucoup appuyé sur ce match.
Mon second, là encore, c'était un contexte très particulier, Jessy Moulin avait eu la covid et en veille de match à la fin de la séance d'entraînement, je me blesse sévèrement à la cheville sur un contre-appui. Mais je suis un compétiteur et je voulais absolument jouer, j'ai vu avec le staff médical et le staff technique pour voir si c’était possible, tout le monde était d’accord. Mais derrière, on en prend quatre, on est tombé sur une équipe de Monaco qui était injouable ce jour-là. Moi, j'étais très diminué et avec le recul, c'est un match que je n'aurais pas dû jouer, car je n'étais pas apte à 100% mais c'est aussi une expérience que j'ai prise pour plus tard.
Cette saison, contre Monaco et Nice, ça m'a fait très plaisir de jouer en sachant que ça faisait un moment que je n'avais plus disputé une rencontre en pro. Après le match à Monaco la saison dernière, il y a eu la blessure puis à la reprise, j'ai fait la préparation avec l'équipe de France olympique donc je n'ai pas forcément eu de temps de jeu avec Sainté. Et quand tu joues peu, ce n'est pas toujours évident de se retrouver en match malgré le fait que je m'entraîne beaucoup. Il y a eu des choses intéressantes dans ces deux matchs. Lors de ma rentrée contre Monaco, j'ai fait deux ou trois arrêts qui ont permis de maintenir l'équipe en vie, même si à la fin, on a perdu. Face à Nice, j'étais titulaire pour la première fois de la saison, je fais une bonne première période avec des choses intéressantes dans le contenu, malheureusement, je fais une erreur au pied qui gâche ce j'ai fait de bien. Maintenant, il faut prendre du recul et malgré ça, il y avait des points très intéressants, tout en cherchant encore à s'améliorer.
J'ai vraiment deux personnalités différentes. Une quand je suis sur le terrain et une autre en dehors. Sur le terrain, je ne souris pas beaucoup, je suis concentré et déterminé. J'ai un vrai esprit de compétition, un regard un peu froid et il vrai que je communique beaucoup, car j'ai compris une chose, c'est qu'un gardien de but sans ses coéquipiers n'est rien. Avec une bonne communication, tu peux tout simplement éviter des buts. En dehors du terrain, je suis quelqu'un de plutôt agréable à vivre, avec qui tu peux parler de tout. Je suis respectueux, observateur et à l'écoute.
On a tous envie de jouer dans des grands clubs, des grands matchs ou des grandes compétitions mais penser de cette manière n'est pas bon. Je crois qu'il faut penser l'objectif comme un processus et non comme un résultat. Mon objectif est d'atteindre mon potentiel max. Mais où est-ce que cela va m'emmener, je ne sais pas. Ce qui m'intéresse ce n'est pas la finalité mais la prochaine étape et de cibler les points à travailler, revenir sur les points qui sont bons pour en faire des très bons, pour continuellement élever son niveau de jeu et atteindre mon maximum. Et si ce niveau me permet de jouer la Ligue des champions ou peut-être un jour une Coupe du monde, tant mieux. Mais si je n'y arrive pas, tant pis. À partir du moment où j'ai fait le maximum, je serai en paix avec moi-même.
Les espoirs, on voit d'autres personnes, on change d'air. Ça permet de s'oxygéner et de revenir en club plus frais mentalement. Les JO, c'est une compétition que je connaissais mais que je ne suivais pas forcément. Mais j'ai pu les vivre de l'intérieur et voir à quel point cette compétition est la plus importante tous sports confondus. Franchement, j'ai vraiment kiffé, j'ai adoré être au village olympique et découvrir d'autres athlètes. Je suis un très grand fan de Novak Djokovic. Rien que le fait de l'avoir vu, de lui serrer la main et de prendre une photo, je suis revenu en enfance. Comme un gamin qui prend une photo avec son idole. Je me suis rendu compte que dans le milieu du football, on est chouchouté. Il y a des sportifs moins médiatisés, qui sont champions olympiques et sont donc les meilleurs dans leur discipline mais qui n'ont pas les mêmes conditions de travail que nous. Et c'est quelque chose qui m'a frappé. J'ai vu un judoka, qui n'avait même pas son coach avec lui, il avait son élastique sur une barre et il faisait des mouvements tout seul. Et le gars était champion olympique. Quand tu le vois, tu te dis que le mec bosse, qu'il n'a pas besoin d'avoir un coach ou un préparateur qui va le motiver. Et c'est pareil pour les autres athlètes. C'était une leçon d'humilité."

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