Matuidi a tout dit (12)
31/05/2016
Dans son autobiographie "Au bout de mes rêves" parue le 19 mai aux éditions Solar, Blaise Matuidi revient longuement sur son expérience stéphanoise. Douzième extrait.
"Dès les premiers entraînements avec Christophe, nous avons senti le groupe plus à l'aise, plus apaisé. Fini, la crainte des embrouilles avec le coach. Tout le monde retrouvait le sourire. Et ça changeait tout, d'autant qu'il prenait bien soin d'instaurer un dialogue avec chacun des joueurs. Il nous connaissait déjà, ce qui simplifiait son intronisation. Mais pour tout dire, nous avons mis un peu de temps pour l'appeler coach, car jusqu'alors, il n'y avait jamais de distance entre lui et nous.
Sur le plan footballistique, il avait ses idées à lui, différentes de son prédécesseur. Lors des mises en place tactiques, il ne s'énervait pas. A chaque fois, il prenait le temps de nous expliquer ce qu'il souhaitait et nous comprenions ses attentes. Enfin, nous pouvions échanger et poser des questions sans risquer que ça ne dégénère. L'équipe type, en revanche, n'enregistrait pas d'énormes modifications. La plus notable, sans doute, c'était que Manu Rivière s'exprimerait davantage lors de la seconde partie de saison, au détriment de Boubacar Sanogo.
Pour ma part, j'ai eu une discussion avec lui à propos du capitanat. Il m'a dit tout le bien qu'il pensait de moi, tout en me rappelant que la capitaine naturel du groupe était Loïc et qu'il ne fallait surtout pas que je me mette trop de pression par rapport au brassard. Cette charge, j'étais encore un peu jeune pour l'assumer pleinement et il souhaitait m'en libérer dès le retour de Loïc. Sur le coup, j'ai été un peu déçu qu'il m'ait confirmé que j'étais un capitaine par défaut. Mais en réalité, ça m'a fait du bien de me l'entendre dire, car je pouvais dès lors me concentrer sur mes performances et celles de l'équipe sans trop me soucier de mon statut au sein du groupe.
Avec Christophe, l'équipe a retrouvé un peu d'allant dans son jeu. Nous étions irréguliers mais nous parvenions à glaner quelques succès en championnat ici ou là, à l'image d'une nette victoire contre Monaco durant laquelle j'ai rapidement ouvert le score. Nous avons ensuite alterné le bon et le moins bon, ce qui ne nous a pas empêchés de prendre le large sur les places de rélégables. Nous sommes parvenus à nous maintenir au forceps. Objectivement, c'était dû aussi à l'extrême faiblesse des trois clubs relégués, Le Mans, Boulogne et Grenoble. On a assuré notre maintien au soir de la 36e journée après un succès acquis sur la pelouse de Boulogne-sur-Mer grâce à un but de Manu Rivière, l'homme en forme de notre fin de saison.
Lors du match suivant, malgré le soulagement de nous savoir sauvés, Dimitri et moi nous sommes accrochés. Entré en jeu deux minutes avant que Gignac ne marque le seul but du match, il n'a pas accepté que je lui demande de se bouger pour aider l'équipe. Ça a complètement dérapé. Il m'a mis un coup de tête et il a fallu nous séparer. Agir ainsi devant notre public et les caméras de télévision, c'était vraiment n'importe quoi. Mais ça symbolisait aussi le ras-de-bol qui régnait dans le groupe, après une nouvelle saison galère.
Alors que l'on s'entendait bien et que l'on avait régulièrement passé du bon temps ensemble avec les Espoirs, on avait perdu les pédales ce soir-là. On peut parler d'erreur de jeunesse. Plus pour lui que pour moi, d'ailleurs, car sa réaction était vraiment déplacée. Je pense avoir eu aussi ma part de responsabilité. Je n'aurais peut-être pas dû lui faire des reproches alors qu'il était très frustré d'être entré en jeu tardivement dans le match. En même temps, j'étais capitaine… Bref, nous avons donné une mauvaise image de nous, et, en tant que professionnels, ça n'aurait pas dû arriver.
Convoqué par la direction le lendemain, Dimitri s'est excusé devant tout le monde aux vestiaires, avant d'être logiquement sanctionné. Forcément, cela a jeté un froid entre nous pendant un petit moment. Je lui en voulais d'avoir été si loin. La violence, c'est quelque chose que j'ai toujours beaucoup de mal à comprendre et encore plus à accepter. Cependant, je ne suis pas quelqu'un de rancunier. C'est pourquoi j'ai préféré lui pardonner afin de repartir sur des bases plus saines. Depuis, tout est rentré dans l'ordre et cette histoire 'nest plus qu'une anecdote parmi d'autres."

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