Bernard Bosquier (tout sourire entre le Sphinx et le gardien Georges Carnus sur la photo) nous a indiqué quel souvenir il gardait de Robert Herbin.

"J’ai joué cinq ans avec Robert Herbin, ça crée des liens ! C’était un garçon assez spécial, plutôt renfermé mais il disait les choses quand il fallait les dire. Il était difficile à saisir car c’était un solitaire. Il parlait peu. Il y en a qui parlent beaucoup et qui disent des conneries, ce n’était pas le style de Roby. C’était un grand joueur qui est devenu un immense entraîneur. Il a fait évoluer le football français. Son palmarès est impressionnant et il a su faire progresser les jeunes qui étaient au centre de formation. Ils lui doivent beaucoup.

Il me fait penser à Jean Snella, qui était un Monsieur hors du commun, d’une classe extraordinaire, qui défendait les joueurs, qui étaient aux petits soins pour eux. J’en vois deux qui ont pris la trace de Monsieur Snella : Robert Herbin et Aimé Jacquet. Je ne dirais pas la même chose d’Albert Batteux, qui n’a pas remué le petit doigt ni rien du tout quand on a été expulsé de l’équipe avec Georges Carnus.

Il n’y a pas beaucoup d’entraîneurs qui défendent les joueurs. Monsieur Snella c’était un gars extraordinaire. Quand il y avait le moindre problème, que le président Rocher voulait rentrer à la mi-temps, hop, il fermait la porte à clés et lui disait : "vous viendrez mercredi me dire à moi ce qui ne va pas mais les joueurs, vous les laissez tranquilles, vous n’êtes pas entraîneur." Il faut le faire, il te faut avoir un moral d’acier et les résultats qui suivent derrière. Roby était comme ça aussi mais il ne parlait pas beaucoup.

Robert Herbin était un sacré joueur. Son jeu de tête était exceptionnel et techniquement il était très bon, très vif. Je me suis toujours bien entendu avec lui, notamment quand on était associé en défense centrale mais aussi quand j'étais libéro et qu'il jouait au milieu de terrain. Il était à l'aise et efficace dans les deux postes. Il a été mon coéquipier de 1967 à 1971 et j’ai eu l’occasion de le retrouver à l’ASSE de 1988 à 1990 car j’étais à l’époque revenu au club en tant que directeur sportif. J’ai fait venir Grégory Coupet et Lubomir Moravcik."