Galette se livre à Clément

21/03/2022
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Christophe Galtier se livre à Jérémy Clément dans l'intéressant bouquin Pour le plaisir paru jeudi dernier aux éditions Amphora. Extraits.

"Jérémy arrivait le premier et repartait le dernier, prenait le temps de saluer tout le staff technique et médical, mais aussi administratif et logistique. Il a instauré le rituel des parties de tarot qui ont eu parfois le don de m’agacer tant elles étaient devenues envahissantes. Tout le monde voulait en être : Il y avait ceux qui jouaient, ceux qui regardaient et ceux qui apprenaient. Un joyeux mélange de générations, de cultures et de nationalités réunies autour d’une table. Le groupe que je menais à Saint-Étienne est devenu ni plus ni moins qu’une grande bande de potes, dont ressortait dans le vestiaire une union sacrée, solidaire dans les bons et les mauvais moments.

Au-delà de la recherche de la performance, c’est la relation humaine qui me motive dans mon travail : l’envie et le besoin de faire grandir mes joueurs m’animent au quotidien. Pour moi, c’est l’essence-même du métier. Voir l’évolution du joueur, sa progression, son parcours, l’aider à grandir et parvenir à associer son identité à un groupe. Démarrer un projet avec une équipe, bien identifiée et identifiable pour arriver à créer, non pas une marque, mais un style.

Pour cela, il faut amener les gens – les joueurs, amis également tous les membres qui composent cet environnement professionnel – à adhérer au projet. Il faut expliquer où l’on veut aller, quel chemin on veut prendre et comment le prendre. Pour moi, c’est indispensable que le club dans son ensemble soit aligné sur les mêmes objectifs. Et sans tenir compte de l’humain dans sa forme individuelle, rien n’est possible.

Pour comprendre l’humain, l’homme, le joueur, il ne faut pas se cantonner à son propre vécu et à son expérience personnelle, mais il faut vivre avec son temps, avec son époque. Les mœurs, les envies ont changé. Très bien. C’est à moi de me mettre à jour, en adéquation avec la génération que je coache. La grande évolution indéniable et malheureuse dans le monde du foot aujourd’hui est que si un club n’a pas les moyens financiers de se développer, cela devient très difficile, voire impossible pour lui d’être performant.

Et pour accroître leurs finances, les clubs passent invariablement par le développement et la vente des joueurs. Repérer et révéler des talents, puis les revendre en réalisant une plus-value. Des joueurs comme Loïc Perrin, qui font toute leur carrière dans un club, cela n’existe plus. Les joueurs multiplient les clubs tout au long de leur parcours. Cela rend plus difficile la mise en place de relations de confiance, mais il faut l’accepter et apprendre à travailler différemment.

Cette nouvelle tendance a aussi des avantages. Aujourd’hui, on est dans un football international, ce que je trouve très enrichissant en tant qu’entraîneur, mais aussi en tant qu’homme et que père. Je travaille avec des garçons, des gamins qui viennent de différents horizons sur les plans culturel et familial, et les échanges qui en découlent sont très riches.

Comme tout le monde, j’avance dans l’âge, mais sur le terrain, j’ai toujours à faire à la même tranche d’âge. Des hommes de 17 à 35 ans. Je dois donc rester ouvert, et surtout éviter de penser « à mon époque ceci », « à mon époque cela »… Au contraire, je dois rester à la page, car il peut y avoir une ou deux générations d’écart entre eux et moi.

Notre société évolue à vitesse grand V et nous sommes tous impactés. Je me dois d’être conscient des modes de vie, de pensée et de consommation de mes joueurs. Lorsque je parle avec l’un d’eux, j’essaie toujours de penser à une personne de mon entourage du même âge, afin de plus facilement le parallèle entre ce que cette personne est, vit, connaît et ce que moi, je peux connaître de ses attentes et de son comportement. Le football est un sport populaire, où il n’y a pas ou peu d’instruction supérieure, mais où il y a beaucoup plus d’intelligence que l’on ne pense.

Quand j’ai commencé le métier d’entraîneur, j’étais papa et j’avais en face de moi des joueurs de l’âge de mes enfants, des célibataires ou de jeunes papas. Aujourd’hui je suis grand-père, mes enfants sont devenus eux-mêmes parents. Cette évolution est une chance si je garde l’esprit ouvert. Bien sûr, dans certains secteurs, je reste intransigeant, mais pour le reste, je ne suis pas contre le changement. Moi, je suis là pour leur apprendre un métier, leur enseigner comment le faire et ce qu’il va leur apporter. Mes joueurs, je dois leur transmettre ce que je sais, mais pas les amener vers ce que je suis. C’est à moi de rester connecté à ce qu’ils sont."

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