Aussi absurde que donner un prix à la Joconde

22/12/2021
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Associé d’Accuracy (société de conseil en finance d’entreprise) et auteur de Créer de la valeur dans le football, Henri Philippe évoque le projet de vente de l'ASSE dans la dernière édition du quotidien Ouest-France. Extraits.

"On peut vouloir acheter un club pour créer des synergies avec les autres activités de son groupe. Cet aspect a beaucoup de valeur dans le football car il peut être un outil fantastique de développement commercial. En achetant un club, vous achetez un réseau. Quand vous appelez le maire, le préfet ou un député, ils décrochent. Vous existez ! Certains peuvent être prêts à payer pour bénéficier de ce cercle.

Un petit club de foot de Ligue 1 coûte au minimum 10 millions d’euros. 80 millions d’euros maximum. L’équivalent d’un magnifique yacht ou d’un hypermarché. Mais, à la différence, un club vous permet d’accéder à la notoriété. C’est donc exorbitant, mais ça peut s’avérer très efficace.

Des clubs sont particulièrement riches d’histoire. À l’image de Saint-Etienne, qui n'a d'ailleurs toujours pas trouvé preneur, ou du FC Nantes. Comment évaluer financièrement cette valeur affective ? Vouloir évaluer cette valeur sociétale est aussi absurde que donner un prix à la Joconde. C’est particulièrement subjectif. D’autant que les marques que sont les Verts ou les Canaris sont très générationnelles.

C’est possible de gagner de l'argent avec un club de L1. Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce sera très compliqué si vous cherchez à gagner sur le plan sportif. Car, comme pour le bon vieux principe de la course à l’armement entre les États-Unis et l’URSS, c’est extrêmement coûteux, car sans fin. Si vous voulez vous battre face aux clubs qui participent à la Ligue des champions, vous serez face à des actionnaires qui ont des poches profondes et qui n’ont pas investi pour gagner de l’argent mais pour exister sur la scène internationale. C’est dangereux. Non, le mieux est de viser le ventre mou du classement. Un club suffisamment bon pour ne pas être rétrogradé en Ligue 2 qui signifie la perte de la manne des droits télé. Et, une nouvelle fois, ne pas chercher le haut du classement.

Le fait qu'un club ne soit pas propriétaoie de son stade, cela peut être un frein à la vente. Tout dépend du contrat avec la municipalité. Beaucoup d’investisseurs pensent que c’est mieux, car c’est rassurant d’être chez soi. Mais ils ne voient pas l’autre face de la pièce. Ne plus louer le stade seulement les jours de matches implique de rentabiliser l’équipement. Et donc de devenir entrepreneur de spectacles. Un autre métier et d’autres risques. D’autant plus si vous avez un Zenith à proximité.

Quand on regarde les offres d’achat de l'AS Saint-Etienne, un fonds d'investissement russe et deux fonds d'investissement américains semblent sur les rangs. Les fonds d’investissement se retrouvent aujourd’hui avec des masses colossales d’argent à investir. Comme les actifs immobiliers et financiers ont beaucoup augmenté, ils recherchent des champs où l’on peut encore gagner de l’argent. Ils vont donc chercher des actifs de plus en plus exotiques. Comme le football. Ces fonds peuvent acheter ce billet de Loto qu’est un club.

Des entrepreneurs nantais réfléchissent à l'eventuel achat du FC Nantes et espèrent recueillir 10 millions d’euros. ? C’est beaucoup mais peu à la fois car ils seront obligés de s’adosser à un éventuel repreneur ? J’ai plutôt de la sympathie pour ce type de projets. Je trouve très sain que, dans notre société actuelle, des entrepreneurs locaux considèrent que leur rôle dépasse celui de leur seule entreprise. Le foot, ce n’est pas seulement une affaire de finance, et heureusement. C’est aussi une équipe dans un territoire, un centre de formation en lien avec les clubs amateurs. Il leur faut trouver un sponsor et convaincre des banques de les suivre. C’est compliqué mais imaginable."

 

 

 

 

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