Bodmer était en guerre

11/03/2021
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So Foot a publié hier une longue et belle interview de l'ancien milieu de terrain stéphanois Mathieu Bodmer. Extraits.

"Sans public, ce n'est plus du foot. Pour les arbitres, les joueurs, les dirigeants, les téléspectateurs... pour personne. On se disait : « Il n’y a pas de monde au stade, il y en aura plus devant la TV. » Faux. Ce matin, je regardais le reportage Netflix sur Pelé par exemple. Je vois le Maracanã, 200 000 personnes, je me dis : « Ah ouais il y avait du monde dans le stade. » Les journalistes qui entrent sur le terrain, les mecs qui se font la bise, qui s’enlacent, tu oublies même que tu as connu ça. Je suis fan de NBA. Les Lakers ont gagné le titre, le premier après le décès de Kobe Bryant. Il aurait dû y avoir une fête. Là, ils ont gagné devant les écrans.

Toute ma vie, j’ai regardé la remise des trophées. Là, je n'ai pas regardé. Ça n’avait pas d’intérêt, il n'y avait pas de partage avec les supporters, l’émotion, le discours. J’ai regardé une vidéo de Gambardella il y a quelques jours, un Saint-Étienne-Lyon, il y a quelques années, il y avait 3000-4000 personnes à l’Étrat pour un match de jeunes. Mes deux fils de 17 et 15 ans sont en centre de formation. Quand l’aîné joue, on ne peut pas aller le voir. C’est à huis clos. Je ne l’ai pas vu jouer depuis 6 mois. Je le vois toutes les semaines, car c’est filmé. Mais j’ai envie de retourner au stade, de prendre le vent et la pluie dans la tête, de voir des gens.

Outre mon rôle dans l'associatif, j'ai été président du club d’Évreux. C’était compliqué. J’ai pris le poste quand j’avais 28 ans. C'est pour ça qu’en 2013, j’ai arrêté quand je suis parti à Saint-Étienne. Ça demandait trop d’énergie. J’ai dû gérer tout. Du minibus pas à l’heure le vendredi aux packs d’eau pas là le samedi, au coach qui ne vient pas, à la licence pas payée, au trou dans les caisses de dizaines de milliers d’euros à combler rapidement, aux prud’hommes avec certains employés. Vingt minutes avant un match de Paris ou de Lyon, ça m'est déjà arrivé d'être dans le vestiaire et de devoir régler un problème de minibus à Évreux. Je n'ai jamais fait de burn-out, je n’ai pas besoin de faire ça. (rires) Parfois j’étais fatigué, c’est tout."

Moi but avec le PSG contre l'OL à Gerland ? J’étais en guerre avec le club à propos de mon départ. J’avais fait la grève. J’avais laissé ma voiture à Lyon, j’étais monté dans un train et j’avais dit à Puel : « Je monte à Paris. Trouvez une solution. Je ne reviendrai pas. » C’était parce que c’était Paris. Parce que je jouais derrière. Il me restait un an de contrat, fallait que je parte et c’était Paris. Ce jour-là, ils sifflent l’équipe. S’ils perdent, Claude Puel est limogé. C’était compliqué pour eux. Je suis en guerre avec lui, donc je traverse le terrain pour aller le voir. C’est un ensemble de choses. On en a reparlé, on s’est arrangé. Je ne suis pas rancunier.

La réaction, je n’y ai pas pensé. Ça sort tout seul. C’est plein de choses enfouies en moi. Quand tu rentres aux vestiaires, tu te dis : « Ah ouais, je suis parti loin quand même. » L’année dernière avec Amiens, contre l’OL, j’ai marqué et j’ai fait une célébration comme si j’avais 20 ans. Tu me demandes pourquoi, je ne sais pas. Je n'ai rien contre Lyon. J’étais remplaçant, j’étais fâché peut-être. Sur les buts comme ça, comme beaucoup de joueurs de foot, quand tu es au stade, tu perds ton cerveau."

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