N'ayant fait que cinq apparitions en équipe première sous le maillot vert (quatre sous les ordres de Christian Sarramagna, une seule sous la houlette de Jacques Santini), l'ancien milieu de terrain Olivier Pantaloni (55 ans) n'aura pas marqué l'histoire de l'ASSE. Mais le nouveau coach de Jean-Philippe Krasso est mis à l'honneur pour son travail remarquable à la tête de l'AC Ajaccio, actuellement 3e de L2 derrière le TFC et le PFC. Extraits.

"En Championnat (L1 et L2), Olivier Pantaloni devrait fêter ce soir face à Guingamp son 400e match sur le banc de l'AC Ajaccio. Ce nombre, bien plus élevé toutes compétitions confondues, permet de prendre la mesure de la longévité et de la fidélité de l'entraîneur corse, lui qui aura connu en tout treize saisons à la tête de l'équipe première et qui enchaîne cette saison une huitième année avec l'ACA. Une incongruité dans le football moderne.

Olivier Pantaloni n'était pourtant pas de ceux qui ont rapidement eu la fibre d'entraîneur. Ses parents, enseignants, l'ont poussé à faire des études. « J'ai passé des diplômes pour ne pas rester inactif. Celui d'infirmier et ceux d'entraîneurs, comme le DEPF en 2012, au cas où... » La rencontre avec Rolland Courbis et Jacques Vankersschaver, l'ancien préparateur du club, fut certainement déterminante : « Je mettais un pied dans le staff et j'y ai pris goût. C'est peut-être à ce moment-là que j'ai su que ce serait ma vie. »

Une passion vivace qui n'explique pourtant pas cette longévité à la tête d'un même club. « Les choses se sont faites comme ça. À chaque entame de saison, je me remets en question et je donne le meilleur. Et à chaque fin de contrat, je pèse le pour et le contre. Je ne calcule pas. De plus, je ne me sens pas installé et c'est peut-être pourquoi je suis toujours là. Parce que je ne me laisse pas aller, parce que je suis vigilant. Et aujourd'hui, j'ai un staff extraordinaire, peut-être le meilleur que j'aie connu [le potonaute Galette89, fils de Christophe Galtier, en fait partie, ndp2], et des dirigeants qui nous laissent travailler tranquillement"

"J'ai eu des contacts avec des clubs, sans aller bien loin. Pourquoi ? Je ne me pose pas la question et cela ne m'obsède pas. Je suis assez détaché de tout cela et j'aime ma vie à l'ACA." Pantaloni ne ferme pourtant la porte à rien, lui qui sera en fin de contrat en juin 2023 : "J'ai intégré l'idée, même si cela peut paraître incongru vu mon parcours, que je pouvais faire mes valises. Le métier d'entraîneur impose ça. Mais je ne ferai pas ce métier trop vieux. On est en première ligne, sous pression, avec l'idée du maintien en permanence, en pensant à notre responsabilité sur les salariés, l'avenir du club. Ce que je sais, par contre, c'est que je profiterai et finirai ma vie en Corse."