Rocheteau l'idéaliste

20/10/2023
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En pleine promo de son bouquin Foot sentimental paru hier aux éditions Le Cherche Midi, l'Ange Vert se confie dans la dernière édition du Parisien. Extraits.

"Je ne m’épanouirais pas dans le foot d’aujourd’hui. Il y a tellement d’argent aujourd’hui que ce n’est plus le même sport ni le même état d’esprit. Il y en avait à mon époque et cela ne me gêne pas d’évoquer l’affaire de la caisse noire de Saint-Étienne dans les années 1980. Mais là, trop c’est trop. Franchement, aujourd’hui, l’image du foot est écornée. Beaucoup de gens continuent à aimer ce sport sans se retrouver dans ce football-là.

Ce qui m'agace, c'est ce fossé grandissant avec le reste des gens. Ils sont dans leur bulle et c’est presque insupportable. C’est un danger pour ce sport. Même s’il y aura toujours des supporters, on est en train de perdre la notion la plus importante du passé : le côté populaire du foot. Je pense notamment aux grands clubs où le prix des places devient inatteignable. Il ne faut pas oublier ce qu’on appelle « les petites gens. » C’est ce qui s’est passé en Angleterre et aussi au PSG.

J’aime des clubs comme Saint-Étienne, Lens ou Brest pour le côté encore accessible et populaire avec des places abordables. Mais ces racines-là sont en train de s’en aller dans le foot pro et cela m’inquiète. Il n’y a pas que le PSG en Europe mais c’est vrai que les supporters sont désormais vus comme des clients. Alors qu’il faudrait avoir plus de considération pour eux. J'ai toujours aimé, joueur puis dirigeant, garder le contact avec les supporters. C’est un rapport sain. Dans les tribunes, ce sont ces gens qui donnent de la passion. Le minimum, cela devrait être de leur parler. Au lieu de cela, tout est coupé et ultra-protégé. 

Mbappé comme les autres ne peuvent pas avoir de vie privée. Tout se sait. Quand je jouais au PSG, j’étais tombé très amoureux, un été, d’une jeune canadienne. Et je ne pensais qu’à elle. J’en souffrais. Je m’en suis ouvert à mon entraîneur Gérard Houllier, un grand humaniste. Il m’a dit « prends un billet d’avion, va la rejoindre quelques jours avant le prochain match. » Je l’ai fait, je suis revenu la veille du match, j’ai joué et personne ne l’a su. Aujourd’hui, ce genre d’histoire serait impossible. Avec les réseaux sociaux et leurs excès, ça serait sorti.

Le nombre de matchs de plus en plus grand qu’on demande de jouer, ça me choque. On a beau dire que les effectifs sont larges, ce sont souvent les mêmes qui jouent. On ne cesse de rajouter des matchs sans tenir compte de la santé des principaux acteurs. Où s’arrêtera cette course effrénée ? Si on risque de me prendre pour un naïf ? J’arrive à un âge, 68 ans, où je peux me retourner sur ce que j’ai fait, et m’autoriser à dire des choses que je n’aurai pas exprimées avant. Mais je n’aime pas le terme de « naïf. » Je préfère le mot « idéaliste. » Ça, c’est un joli mot je trouve."

 

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